Dédicace de la Basilique du Latran
Nous
célébrons aujourd'hui la fête de la Dédicace de la Basilique "Saint
Jean de Latran (à ne pas confondre avec la Basilique Saint Pierre au
Vatican). Cette basilique est la cathédrale du Pape, évêque de Rome,
elle fut construite à la fin des persécutions par l’empereur
Constantin, vers 320 et fut dédicacée par le Pape saint Sylvestre
en 324, elle portait à l’époque le nom de « église du Saint
Sauveur ». Elle est la plus ancienne des églises de Rome, dédiée
au Sauveur. En commémorer la dédicace, c’est se souvenir de sa
consécration comme lieu privilégié du culte et c’est proclamer l’unité
et la communion de toutes les Églises avec le Pape.
Si nous lisons
un évangile qui nous parle du temple de Jérusalem, c'est donc en
rapport avec la fête de ce jour. Le temple de Jérusalem sera pour nous
aujourd'hui une image et un symbole de l'Eglise du Christ vivant.
Dans
le temple, il trouva les marchands de bœufs, de brebis et de colombes
et les changeurs. Il fit un fouet de cordes et les chassa tous du
Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ; il jeta par terre la
monnaie des changeurs et renversa leurs comptoirs. Il dit aux marchands
de colombes : « Otez cela d'ici ; ne faites pas de la maison de
mon Père une maison de trafic ».
Un Christ qui se fâche ! Qui fait un fouet avec des cordes ! Comment est-ce possible ?
Tout
d'abord, il est intolérable à Jésus de voir profaner le temple de
Dieu par le commerce et la passion de l'argent, par tout ce trafic,
comme il dit, qui s'y donne libre cours.
Plus directement, c'est
la pensée de son Père dont il voit l'honneur atteint, qui le pousse à
la colère. La colère de Jésus, éclatant dans la maison du Père,
est aussi un avertissement pour ceux qui défigurent le vrai culte, qui
faussent l’esprit de la religion. En agissant ainsi, Jésus met fin
symboliquement au privilège du peuple élu : désormais, c’est
le Christ ressuscité qui est le seul chemin vers Dieu, le seul Temple
où l’on peut rencontrer Dieu. Et ce nouveau Temple est universel. En
Jésus, nous rencontrons Dieu : il est Dieu, né de Dieu et il est
pour tous refuge et force, secours dans la détresse, toujours offert
(psaume). !
Le Temple de Dieu, c'est chacun et ce Temple
est sacré : si, par mes critiques, je fais se refermer un cœur
généreux ; si je viens mettre le trouble dans un cœur paisible ; si je
fragilise d'une façon ou d'une autre celui qui était solide : je
m'attaque au temple de Dieu. Et cela, Jésus ne peut pas le
supporter….
Dans sa lettre aux Corinthiens, Paul rappelle à
tous : n’oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu et que
l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un détruit le temple de
Dieu, Dieu le détruira.
Le Temple de Dieu, c'est aussi la
communauté paroissiale, où chacun a sa place, où chacun s'appuie
sur les autres, où chacun porte les autres, où ensemble nous laissons
passer quelque chose de la gloire de Dieu...
En cette fête de
la dédicace de la Basilique du Latran, veillons à ce que notre
communion avec l'Église de Rome ne soit pas uniquement "un mot". Que
cette fête puisse nous rendre conscients du fait que nous sommes
« le temple de Dieu » et que l’Esprit de Dieu habite en nous.
Amen.
Michel Houyoux, diacre permanent, Belgique.
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