Année A

Sommaire année A
Sommaire carême A
Accueil



5° dimanche de carême.                      


La mort et la résurrection de Lazare qui se passent un peu avant la montée de Jésus à Jérusalem, nous préparent à sa passion et à sa résurrection. Ce passage de l’évangile est plein  d’émotions et d’humanité. Les deux sœurs, Marthe et Marie, sont bouleversées par la mort de leur frère, et sont entourées par leurs amis juifs.  C’est un texte fort qui nous donne à comprendre qui est Jésus, qui dévoile Jésus Fils de Dieu dans sa relation au Père et sa puissance divine. C’est également un récit qui manifeste l’humanité de Jésus, la relation de Dieu à l’homme, et qui se termine par le retour de Lazare à la vie; Jésus remet l’homme debout, Jésus relève, Jésus redonne la vie.
En ce carême, nous fêtons les 50 ans du CCFD, cette initiative de Jean XXIII et de l’Eglise de France pour lutter contre la faim, promouvoir le développement intégral de l’homme, construire un monde solidaire, où chaque peuple et chaque personne puisse exister et vivre dignement.

En redonnant vie à Lazare, Jésus dévoile à ses disciples, à Marthe et Marie et à leurs proches, qui il est : Cette maladie… est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié… Lazare est mort pour que vous croyiez ». Le dialogue entre Marthe et Jésus est particulièrement éclairant. Le texte insiste sur la foi de Marthe, réelle mais imparfaite au début. Elle croit en la résurrection des morts à la fin des temps, mais de là à croire que Jésus est « la résurrection et la vie », il y a un pas qu’elle franchit grâce à son dialogue avec Jésus qui lui dit : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. Crois-tu cela ? ». « Oui Seigneur, répond-elle, tu es le Messie, je le crois, tu es le Fils de Dieu ». Avant que Jésus n’ait sorti Lazare de son tombeau, Marthe a tout compris et elle exprime sa Foi en celui qui est la Vie. Avant de voir, elle croit en celui qui « est la résurrection et la vie ».
Cet évangile met aussi l’accent sur la filiation entre Dieu le Père et Jésus. Avant de relever Lazare, Jésus s’adresse à Dieu en l’appelant Père. Il le fait de façon ostensible, pour cette foule, « afin qu’ils croient que tu m’as envoyé ». D’habitude Jésus se retire pour prier son Père. Mais là, il y a urgence à faire comprendre le mystère, à révéler ce qui va se jouer prochainement dans la passion et le don de la vie de Jésus, à faire percevoir la grâce et la richesse de la résurrection à venir. Tout cela pour que les hommes croient et pour que ses disciples, dont nous sommes, témoignent de leur foi pascale.

Dans cette histoire, Jésus se montre profondément humain. S’il est Fils de Dieu, il est bien également frère des hommes. Jésus sait qu’il va mourir. Son heure n’est pas encore venue, mais elle approche. Le sachant, ses disciples n’ont aucune envie qu’il revienne en Judée, mais Jésus consent à la volonté de son Père non sans une certaine appréhension. Jésus est traversé par des mouvements intérieurs divers et manifeste fortement ses émotions. Finalement, Jésus est bien humain, bien l’un d’entre nous affecté par la mort d’un ami. Jésus partage les moments cruels de la vie. Devant Marie, il pleure. Nous pensons souvent que Dieu est absent aux heures difficiles de la vie… Il faut apprendre à voir qu’il est là où l’homme souffre, comme il était présent aux côtés de Marthe et Marie..
En ces moments douloureux, Jésus dialogue avec Marthe et Marie, il ose une parole. Il fait cheminer ces deux femmes dans leur quête sur le sens de la vie, et dans leur démarche de croyantes. Les membres de l’équipe d’accompagnement des familles en deuil et de célébration des funérailles de la paroisse savent bien que ce temps autour de la mort d’un être cher est privilégié pour l’écoute des proches et un échange profond. Ces moments d’épreuve peuvent être aussi des moments de grâce qui ouvrent à l’Espérance. Ils sont parfois l’occasion de faire un bout de chemin ensemble et d’ouvrir à la Foi et à l’Espérance Chrétienne.

La volonté de Dieu, c’est de mettre l’homme debout, de le libérer de ce qui l’enchaîne, à l’image de Lazare qui se relève et est libéré de ses liens : « Déliez le et laissez le aller ». Le Corps du Christ que nous formons ensemble est promis à la vie et à la résurrection, et c’est ce à quoi nous sommes appelés à travailler.
A l’aube de la mondialisation, il y a cinquante ans, naît le CCFD. Je cite Guy Aurenche, président du CCFD « les  fondateurs, responsables de mouvements et de services d’Eglise, évêques, ont jeté les bases d’une réponse crédible au défi du développement. Dès le départ, les propositions prophétiques s’incarnent dans des projets. Elles demeurent vraies. Le partenariat comme seul moyen de construire une mondialisation humaine. L’agriculture ayant d’abord comme but de nourrir sa population. L’injustice de la dette réclamée aux plus pauvres. La gouvernance mondiale et le devoir de donner la parole à tous. Le développement, nouveau nom de la paix, et la paix, condition du développement. Une utilisation éthique de l’argent…  Le CCFD Terre solidaire se nourrit de la Bonne Nouvelle et de la pensée sociale de l’Eglise. Cette conviction "catholique" le pousse à l’universel et non au particularisme, au dialogue et non au monologue moralisateur, à la coopération avec des acteurs de convictions différentes et non à la parole unique. Nourri de l’histoire biblique, le CCFD Terre solidaire, face au choix entre la vie et la mort, choisit la vie. »
Lazare remis debout, ne fait que recommencer sa vie de mortel. Son retour à la  vie d’avant n’est que le reflet imparfait de la résurrection de Jésus. Dieu veut pour nous, la vie en plénitude. Cette vie se prépare maintenant dans nos actions individuelles et collectives pour nous libérer de tout ce qui nous enchaîne et de tous nos enfermements : égoïsme, argent, addictions,…. Ainsi, nous travaillons à la construction du royaume de Dieu, royaume de justice et de paix.

Yves Michonneau, diacre permanent
 9-10 Avril 2011    
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault


Sommaire année A
Sommaire carême A
Accueil