5° dimanche de carême.
3ème scrutin (catéchumène : Emmanuelle)
résurrection de Lazare
« Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même
s'il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra
jamais.
Crois-tu cela ? » Emmanuelle… et nous croyons-nous vraiment cela frères
et sœurs ? C’est, je pense, tout l’enjeu de ces étapes cathécuménales
vers le baptême que l’on appelle scrutins et dont Emmanuelle vit le
troisième temps aujourd’hui. Soyons clairs, ces étapes ne sont pas que
pour celui qui les vit…leur caractère communautaire signifie que nous
sommes, les uns et les autres, conviés à ce chemin de Foi avec
Emmanuelle. L’Eglise nous permet de revivre, en ce temps de Carême, le
chemin de notre propre conversion. Chemin toujours inachevé, à revivre
chaque jour, chaque semaine, dimanche après dimanche. « Scrutons » d’un
peu plus près les 3 étapes de cette conversion :
Il y a tout d’abord une rencontre, fortuite dirais-je, limite
incongrue…c’est la rencontre avec la Samaritaine au puit de Jacob,
c’était lors du 3ème dimanche de carême…Cet Evangile de la Samaritaine
c’est Dieu qui nous rejoint dans notre quotidien. Le 1er scrutin est le
temps du premier ‘je crois’... Oui Seigneur je crois que tu peux
t’incarner dans tout moment de ma vie, même difficile ; tu peux le
transformer en richesse, en un creuset d’Amour…si je me rends attentif
à ta présence à mes côtés.
Puis vient le temps de l’ouverture de nos yeux, avec l’Evangile de
l’aveugle né du 4ème dimanche de carême. Le temps où je me rends compte
que seul je ne peux rien. Face à notre faiblesse, notre incapacité à
faire le bien par nous-mêmes ; Paul dira dans la lettre aux Romains (Ro
7) « Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne
veux pas. » …seul l’Esprit de Dieu peut nous conduire à faire le bien.
Notre sanctification passe par notre Foi en Jésus, fils de Dieu, mort
parce qu’il a été au bout de sa logique d’Amour, sans jamais renier le
Père, en communion avec ce que lui soufflait l’Esprit…il a ouvert nos
yeux…définitivement. C’est le deuxième scrutin, le deuxième ‘je
crois’…oui je crois que : « le seigneur est ma lumière et mon salut de
qui aurais-je crainte ?» dit le psaume 26 … oui Seigneur au milieu de
mes obscurités tu es toujours là présent, tu es lumière sur mes pas.
Enfin, aujourd’hui, dans cet Evangile, 3è scrutin, nous sommes
confrontés à notre incompréhension face à la mort, à la souffrance…la
seule réponse face à l’absurde c’est la compassion du Christ, son Amour
pour nous. Dans cet Evangile du retour à la vie de Lazare vous avez pu
noter que 3 fois Jésus est touché aux entrailles, il pleure…puis il
agit par une parole qui re-donne la vie : « Lazare, viens dehors ! ».
Cela nous rappelle également les 3 reniements de Pierre, Pierre pleure,
puis après la résurrection du Christ ce dernier lui demande par 3 fois
« m’aimes-tu ?»…nouvelle parole qui donne à Pierre l’occasion d’une
nouvelle vie, d’une réconciliation…Sa parole est résurrection…il est le
verbe fait chair ! Cela signifie qu’en dépit de nos tentations, de nos
doutes, de nos trahisons, de nos malheurs quand nous tournons notre
regard vers le Christ alors nous retournons toujours à la vie, car il
est « la vie » ! Le bienheureux père Lataste disait « Dieu ne nous
demande pas ce que nous fûmes, il n’est touché que de ce que nous
sommes. ». C’est le troisième scrutin, temps de la miséricorde, du
regard que Jésus pose sur chacun et chacune de nous. Oui Seigneur je
crois que tu es résurrection et vie, je crois que toutes mes lâchetés,
mes faiblesses, mes manques d’Amour ne résistent pas au feu de ton
Amour…je n’ai qu’à me laisser Aimer par toi, me laisser contempler par
ton regard miséricordieux, avec humilité, dans ma fragilité…alors si je
fais cela surement que je pourrais rayonner un peu de ton Amour autour
de moi.
Finalement Emmanuelle, frères et sœurs, chaque fois que nous
disons ‘Je crois’ nous disons ‘Je t’aime’ à Dieu mais bien plus :
chaque fois que nous Aimons dans notre vie quotidienne…alors nous
disons ‘je crois’. Il y a ici pleine réconciliation entre la Foi vécue
et célébrée…ou plutôt notre Foi n’est pleinement célébrée que
lorsqu’elle est pleinement vécue. Je voudrais relire avant de conclure
cet extrait tiré du livre de la sagesse :
SG 11, 23-24A :
« Seigneur, tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout. Tu
fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu'ils se convertissent. Tu
aimes en effet tout ce qui existe, tu n'as de répulsion envers aucune
de tes œuvres. »
Alors, Seigneur Crée en nous un cœur pur, renouvelle et raffermis au
fond de nous notre esprit. Donne à chacune et chacun d’entre nous ici
présent de t’aimer sans douter de ton Amour infini et inconditionnel
pour nous. Que nous puissions ainsi redistribuer cet Amour autour de
nous cette semaine dans chacune de nos rencontres.
Amen !
Luc FROEHLY, diacre permanent
Diocèse de Besançon
7 avril 2019
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