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4° dimanche de carême.


« Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ; vivez comme des fils de lumière. » (Ep 5, 08)
Avez-vous pensé que cette affirmation de Paul aux Ephésiens s’adressait aussi à nous ? Comment cela ?  Pensez-vous ou…  allez-vous dire.
Eh bien, les textes d’aujourd’hui lèvent un peu le voile.

L’eau vive, avec la Samaritaine au puits de Jacob. C’était dimanche dernier.
La lumière, avec la guérison de cet aveugle de naissance. C’est aujourd’hui.
Deux composantes de notre baptême : eau vive, lumière.

Cet homme, privé de la lumière depuis sa naissance, c’est un peu : nous !
Sur notre chemin, un jour, nous avons croisé Jésus. Peut-être, d’ailleurs, que c’est souvent que nous le croisons.
Son regard sur nous ! Qui que nous soyons. « Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » (1 S 16, 07), est-il dit au prophète Samuel à la recherche du futur roi d’Israël. Le Seigneur regarde le cœur.

« Va te laver à la piscine de Siloé » dit Jésus à l’aveugle. (Jn 9, 07). « Va à la fontaine baptismale » nous dit-il, raviver le don de Dieu reçu à ton baptême, lumière qui éclaire ta vie, ton devenir.

Lorsque Jésus ouvre les yeux de l’aveugle, il est à Jérusalem. Il y est monté pour la fête des Tentes. Il est en butte aux oppositions des pharisiens et des chefs religieux. L’étau se referme peu à peu sur lui. On a même voulu le lapider.
Et pourtant, il est venu ouvrir les yeux de ceux qui ne voient pas, mais certains ne veulent pas voir. L’histoire de cet homme qui recouvre la vue est un signe laissé à la postérité.
Cet homme va passer de la découverte du monde avec ses yeux de chair, à la découverte de Jésus : « Je crois, Seigneur ! » (v 38) affirmera-t-il.

Son parcours vers la foi est peut-être le nôtre ?

Tout d’abord, il accepte de se rendre à la piscine. Confiance, alors qu’il est encore dans l’obscurité, et que personne ne s’intéresse à lui. On dit que la foi, c’est faire confiance. Oui, c’est un peu comme l’amour. Si l’on n’a pas confiance en l’autre, comment peut-on dire je t’aime ?  Et l’amour des enfants pour leurs parents n’est-il pas confiance ?
Avons-nous confiance en l’appel du Seigneur ? « Va, et ravive en toi le don de Dieu».

Dans la suite de la scène décrite par l’évangéliste Jean, voilà que Jésus n’est plus présent. On ne le reverra qu’au moment du dénouement.

Entre temps, pour l’homme qui vient de recouvrer la vue, c’est à travers les événements, les rencontres qu’il découvre peu à peu l’identité de Jésus. Et les questions se font pressantes : « Comment se fait-il que tu voies ? » (v.15). « Comment un homme pécheur pourrait-il accomplir des signes pareils ? » (v.16), lui dit-on !

Ce type de questionnement, sous d’autres formes, n’est pas étranger à ce qui peut nous atteindre au cours de notre existence, au risque parfois de nous désarçonner. Pourquoi la souffrance, le mal, la violence, les cataclysmes… ? Et l’indifférence qui m’entoure… .
Qui donc est ce Jésus qui est entré dans ma vie ? Comment se fait-il que je lui aie fait confiance ? Pourquoi suis-je là, aujourd’hui, assis en cette église ? Chacun a sa réponse secrète.
 
Car, comme à la piscine de Siloé, tout ne s’est pas joué à la fontaine baptismale. C’était un départ.
Depuis, le Seigneur de bien des manières nous a adressé la parole. Pour beaucoup ce fut d’abord dans notre milieu familial. Et vous parents vous prenez bien la mesure de votre mission d’éveilleurs à la foi.

Ce fut, et c’est peut-être encore, par la découverte progressive des évangiles, de la Bible. C’est aussi par le message que nous transmet l’Eglise et par l’Esprit-Saint qui travaille au cœur de l’être humain.
Jésus continue de nous être présent, même dans le silence de la foi.

Dans le récit de l’évangile, le dialogue se poursuit : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » L’homme répond : « C’est un prophète » (v 17). Et il est jeté dehors…

C’est alors que Jésus vient le trouver. Après lui avoir ouvert les yeux de chair, il lui ouvre les yeux de la foi. « Crois-tu au Fils de l’Homme ? » « Et qui est-il, Seigneur pour que je croie en lui ? ». « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » (v 33-37).

Peut-être certains se sentent-ils un peu marginalisés ou mal à l’aise dans notre société et même dans notre Eglise.  Des évolutions au sein de l’Eglise mal perçues, des choix de vie, des périodes de doute, des ruptures familiales… qui éloignent.
Confiance. Jésus s’approche et nous parle. Justement, dans les périodes où tout vacille, où tout semble nous abandonner.

Jésus nous reste présent. C’est lui qui vient au devant de nous. A nous aussi, il pose la question : « Crois-tu au Fils de l’Homme ? »
Elle nous a été posée lors de notre baptême. Elle reste toujours d’actualité, car le baptême c’est à Vie !

Alors, aujourd’hui, quelle est notre réponse ? ma réponse ?

« Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. » (Ep 5, 14).

Faisons nôtre cette parole de Paul.

Amen.


Georges AILLET, Prêtre.


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