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4° dimanche de l'Avent.

    Is 7, 10-16, Ps 23 ; Rm 1, 1-7 ; Mt 1, 18-24

 Vendredi soir, en sortant du travail, plusieurs de mes collègues - des jeunes parents - sont partis en vacances en disant : j’aime bien être avec mes enfants pendant la semaine avant Noël, ça permet de préparer la maison, de décorer le sapin, et de parler aux enfants de la venue du Père Noël. C’est très important pour eux.

Je regrette un peu de ne pas avoir osé leur demander s’ils parlaient aussi à leurs enfants de la venue du petit Jésus...

En tout cas, nous, aujourd’hui, nous sommes réunis dans cette église – pas parce que nous croyons au Père Noël – mais parce que nous croyons à la venue de Jésus dans notre monde.

Et je me dis que Jésus, c’est bien mieux que le Père Noël !

D’abord, parce que Jésus, lui, il a vraiment existé, il nous sauve : c’est son nom, et il est « Dieu avec nous » chaque jour, jusqu’à la fin des temps.

 

1) Je reprends : OUI, Jésus a vraiment existé, les Évangiles nous en parlent.

Jésus a eu une Maman : Marie, et un Papa : Joseph. Ils travaillaient dans la petite bourgade de Nazareth, dans une province méprisée, la Galilée, au temps de la Palestine occupée par les Romains, il y a 2022 ans. D’ailleurs, on compte les années depuis la naissance de Jésus, pas depuis le Père Noël !

Les historiens et les exégètes nous expliquent qu’en réalité Jésus serait né 4 ou 6 ans avant notre ère, mais ce n’est pas très important pour notre foi. Le sens de la naissance de Jésus, ce qu’on appelle l’Incarnation, c’est qu’après le Big Bang à l’origine de la création du monde, il y a eu un autre Big Bang dans l’histoire de l’humanité, mais un big bang silencieux, très discret : c’est Dieu qui vient dans une famille humaine.

C’est incroyablement incroyable ; et d’ailleurs Marie et Joseph n’ont pas compris tout de suite ce qui allait arriver : il a fallu que l’ange du Seigneur les rassure pour qu’ils donnent leur OUI, avec confiance. Joseph a accepté d’être le Père adoptif de Jésus. C’est Joseph qui a appris à Jésus à marcher, qui l’a relevé quand il tombait, qui lui a appris à parler, peut-être à jouer au foot ? [C’est le Messie !] Et certainement à prier ; avec Marie, ils sont allés chaque année en pèlerinage au Temple de Jérusalem.

C’est Joseph qui a révélé progressivement à Jésus qui était son Père du ciel. Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit ; il a été le père de Jésus selon la chair, nous dit St Paul, son père sur la terre et son RE-PERE. Sans le OUI de Marie et de Joseph, Jésus n’aurait pas pu prendre chair, et habiter parmi nous.

C’est aussi Joseph, descendant de la lignée du Roi David, qui a donné une famille, et son nom à l’enfant : Jésus – ce qui signifie : Le Seigneur sauve.

 

2) Qu’est-ce que ça veut dire un bébé qui nous sauve ?

A Noël l’an dernier, une de nos petites nièces, Valentine, 13 ans, a demandé à ma maman : « Dis, Bonne maman, tu y crois, toi, à cette histoire de petit Jésus, avec les anges, Joseph et Marie dans la crèche, le bœuf et l’âne ? !  C’est des histoires pour les petits, moi j’y crois pas ! » « Oui, a répondu Bonne-Maman, j’y crois dans mon cœur, je crois que Dieu nous aime tellement qu’il a voulu nous monter son visage. » D’ailleurs, ce sont les paroles du Credo de Nicée Constantinople, qu’on ne dit pas très souvent.  Mais Bonne-Maman pourra l’apprendre à Valentine : « Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père, et par lui tout a été fait. (...) »

Il y a ce mot de la nouvelle Traduction du Missel qui est difficilement prononçable en français : Consubstantiel... C’est un mot qui commence mal, mais qui finit bien : CON substan CIEL ! Mais ce n’est pas si compliqué que ça ; ça veut dire tout simplement que Jésus est vraiment de la même pâte, et du même ADN que Dieu, c’est Dieu en personne. Dieu qui vient habiter chez nous, et en nous. Tout le contraire d’un dieu lointain, DIFFÉRENT, et INDIFFÉRENT.

Depuis la naissance de Jésus chez Joseph et Marie, Dieu est notre plus proche parent. Et ce sera le sens de toute la vie de Jésus : il s’est fait le prochain de tous, et en particulier des plus petits. C’est tellement incroyable, que les siens ne l’ont pas reconnu ; c’était tellement incroyable que Dieu, le Créateur du monde se montre faible, et que cet homme, Jésus, soit le Fils de Dieu, qu’ils l’ont arrêté et crucifié. Et c’est comme cela qu’il nous sauve : il n’a pas rendu le mal contre le mal, la violence contre la violence, il a aimé jusqu’au bout de sa vie, même dans sa mort sur la croix ; c’est l’amour infini avec lequel Jésus a vécu toute sa vie d’homme qui a été plus fort : il est ressuscité, et vivant pour toujours. Et ça, le Père Noël ne peut pas en dire autant !

 

3) Jésus est ressuscité et vivant :  il est avec nous tous les jours, jusqu’à la fin des temps. C’est aussi ça la bonne nouvelle pour nous : on la trouve à la toute fin de l’Évangile de Matthieu, et c’est ce que le prophète Isaïe avait déjà annoncé au Roi Acaz dans la 1ère Lecture : Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu avec nous »

Dieu avec nous, ça veut dire qu’on ne va pas le remballer dans un carton au grenier avec les décorations de Noël dans 15 jours. Ça veut dire que Jésus nous parle aujourd’hui dans l’Évangile, ça veut dire qu’on peut lui parler dans la prière, ça veut dire qu’il nous partage sa vie quand nous sommes réunis en communauté pour l’eucharistie. Et par le baptême que nous avons reçu, nous sommes déjà enfants de Dieu, nous avons son Esprit en nous. 

Alors, peut-être que nous ne recevrons pas la visite d’un ange cette nuit, mais Dieu peut bousculer et orienter notre vie, si nous lui faisons confiance, à la manière de Marie et de Joseph, avec simplicité, avec très peu de paroles, simplement en étant des Chrétiens éveillés, réveillés, là où nous sommes.

 

Je crois que le temps de l’Avent ne concerne pas seulement la venue de Jésus, mais aussi la réalisation de notre propre vie : nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Notre vocation, c’est d’être comme Jésus, de vivre de la vie de Dieu, et pour les autres.

 

Finalement, le message de l’ange à Joseph, c’est peut-être le plus beau cadeau que nous pourrons faire à nos proches à Noël : pour être, à notre tour, les messagers de Dieu et porter cette Bonne nouvelle autour de nous.

 

Je vous salue, Joseph,
Vous que la grâce divine a comblé.
Le Sauveur a reposé dans vos bras et a grandi sous vos yeux.
Vous êtes béni entre tous les hommes,
et Jésus, l’enfant divin de Marie, est béni.
Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu,
priez pour nous, dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours,
et daignez nous secourir à l’heure de notre mort.                                                                     

Amen.

 

Emmanuel MÉRIAUX

18 décembre 2022


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