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Dimanche de la SAINTE FAMILLE


Fêter la Sainte Famille, c’est se réjouir que Jésus ait pu grandir auprès de parents unis, de parents responsables, au milieu de l’amour. Mais c’est aussi chercher ce que nous pouvons faire pour que, dans nos familles, il y ait plus d’amour à l’intérieur, plus de foi en Dieu, et plus d’ouverture, plus d’amour envers les autres.
Au cœur de la fête de Noël, la Sainte Famille, est une famille toute simple : Joseph, Marie et Jésus, la famille terrestre de Dieu. Ne nous y trompons pas, cette famille « sainte » n’a pas vécu dans les nuages : l’enfance de Jésus ne relève pas d’un conte de fées ! : Joseph est perturbé devant ce qui arrive à Marie, l’enfant naît dans des conditions misérables, la famille est aussitôt jetée sur les chemins de l’exil en Egypte, puis quelques années plus tard, lors d’un pèlerinage à Jérusalem l’enfant est perdu et retrouvé… l’Evangile nous dit clairement que ses parents n’y comprenaient rien.
Tout cela pour dire que cette « sainte famille » a été une vraie famille, avec des problèmes comme tout le monde en connaît. Voilà qui nous rassure ! Et si, dans sa lettre aux chrétiens de Colosses, saint Paul fait des recommandations de patience, de confiance et de pardon… C’est bien qu’il en faut ? Nous en savons tous quelque chose à un moment ou à un autre : vous, jeunes foyers ou moins jeunes, qui vous battez contre des conditions de vie difficiles (santé, budget, logement, difficultés d’orientations, dialogues difficiles, conflits de générations)…Ou vous qui n’avez pas eu la chance de passer Noël avec vos enfants… vous jeunes enfants ou adolescents qui connaissez le drame de la maladie, du handicap, de la séparation de vos parents. qui souffrez de secrètes blessures. Vous qui n’avez pas d’amis, et dont l’avenir semble fermé…
Noël fut aussi pour d’autres le temps des retrouvailles : je pense à ce couple divorcé, dont nous sommes très proches, qui se sont retrouvés avec leurs deux filles et leurs compagnons autour de la même table de Noël. Une des filles me faisant remarquer qu’ils avaient passé une très bonne nuit de Noël, qu’elle avait trouvé ça formidable d’être tous à nouveau réuni…

Oui la famille est bien un lieu d’amour et de don même au milieu des violences et des difficultés.

Le 1er texte de Ben Sirac, que nous avons entendu, est avant tout un plaidoyer pour la famille parce qu’elle est le premier, sinon le seul lieu de transmission des valeurs.  Mission que beaucoup de familles accomplissent avec une grande générosité.

«Honore ton Père et ta Mère » Pourquoi ce respect des parents ?  tout simplement parce que nous leur devons la vie, ils sont les instruments de Dieu qui donne la vie et font grandir.
On sait bien que la cellule familiale est la condition primordiale pour une société équilibrée. Actuellement nous ne faisons que trop l’expérience : des désastres psychologiques et sociaux entraînés par la brisure des familles (divorces, séparation, échec du couple, famille recomposée) ; mais aussi l’accompagnement des personnes âgées en maison de retraite. Ben Sirac, comme Paul affirment des valeurs universelles : l’union dans l’amour, le soutien et le respect mutuels, le pardon, la tendresse, l’humilité, la douceur, la patience ; avec des notations particulièrement savoureuses : l’appel à l’indulgence des enfants pour le père qui, dans sa vieillesse, en vient à perdre un peu la tête… l’invitation faite aux hommes de ne pas être « désagréables » avec leur femme et celle faite aux parents de ne pas exaspérer leurs enfants.

Le passage de St Paul est très significatif de la façon dont il regarde la vie et des conseils qu’il donne aux premiers chrétiens .
Au premier abord on pourrait, purement et simplement, prendre ce texte comme une leçon de morale sur la vie en société et la vie de famille ; et comme un idéal un peu trop beau et pratiquement inaccessible : « Revêtez vos cœurs de tendresse et de bonté, agissez comme le Seigneur, que la paix soit dans vos cœurs, vivez dans l’action de grâces et faîtes tout au nom du Seigneur Jésus ». En un mot vivez au Paradis ! Or chacun sait que nous vivons sur la terre !
Mais Paul en est bien convaincu que nous vivons sur la terre. La meilleur preuve est dans le « Supportez-vous » : voilà selon Saint Paul le fin mot de l’amour ! C’est du concret et ça nous rejoint dans notre expérience humaine, dans la pure réalité de notre quotidien.
La vie en société, la vie familiale sont faites de ces mille détails de la vie de chaque jour où l’autre nous étonne, nous surprend, nous agace ou nous agresse, où nos plus proches nous dérangent, nous bousculent, nous font mal, se fâchent… et ça devient même parfois insupportable.
Mais les conflits ne sont-ils pas aussi des « signes de VIE » ?
En s’appuyant sur la déclaration qu’il a faite au début du texte: «  Vous les enfants de Dieu, ses saints, ses bien-aimés… » , Paul nous donne tous les conseils de vie pratique.
Les destinataires de sa lettre il les appelle « saints », puisqu’ils sont fils de Dieu. Cela ne veut pas dire qu’ils soient parfaits. Mais c’est leur relation à Dieu qui leur vaut ce qualificatif et qui leur inspire tout l’amour dont ils sont capables.

Si bien que nos familles – qui sont quand même le lieu où se déploie le plus d’amour gratuit - peuvent toutes être appelées « saintes » familles, quelles que soient les limites que nous leur connaissons !

…Et soyons certains que notre soif de bonheur bien humain, notre souhait de réussite familiale – mais aussi communautaire (la famille paroissiale) - rejoignent le projet de Dieu sur nous… sinon, il n’aurait pas fait du mariage un sacrement ! ! ! Dieu nous a créé pour le bonheur et rien d’autre. Alors réjouissons-nous avec le psalmiste :
« Heureux es-tu ! A toi le bonheur » !



François CORBINEAU, diacre permanent.

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