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8° dimanche du Temps Ordinaire.


        Il y a des sujets sensibles que l'on évite souvent d'aborder dans les réunions de famille, et celui de l'argent en est le premier...
        Si cela vient ''sur le tapis'', comme on dit, il y aura bien quelqu'un pour dévier la conversation sur un thème plus facile. La nature et les petits oiseaux peuvent alors faire une diversion plus bucolique, des plus simples et qui peuvent mieux faire l'unanimité.
        Décidément, Jésus ne manque pas de nous donner des exemples qui de tous temps sont des sujets, soit pour les uns, de discorde, soit pour les autres de fraîcheur et de sérénité.
        Et ce sont des exemples que Jésus retient pour nous faire comprendre ce qu'il veut nous dire.
        Il ne nous parle, aujourd'hui, ni de la nature, ni de la richesse matérielle;
        Il connaît comme chacun de nous, ce qui nous attire et ce qui nous retient, ce qui nous paralyse et ce qui nous émeut.
        Facilement, nous nous laissons prendre au mot qui peut fâcher et nous retenons trop vite ce seul mot qui dérange ''l'argent''. Ce mot perturbe déjà notre disponibilité à écouter plus loin...
        Car, oui, Jésus veut nous parler d'autre chose. Il emploie six fois le terme de ''souci'' pour nous dire: ''ne vous faites donc pas tant d'inquiétude.''
        Vous avez votre vie entre vos mains: ''Qu'en faites-vous?''
        Vous avez à choisir nous dit-il. Et pour bien choisir, il faut être libre.
        Si vous êtes prisonnier ou esclave d'un maître qui vous ôte la liberté, vous ne pourrez plus décider. L'argent en est un symbole quand il devient ce maître de l'avidité de posséder, et non plus le simple moyen d'échange et de partage qu'il doit être.
        Le texte original de cette page d'évangile l'appelle Mammon, du nom de la puissance qui asservit et emprisonne.
        Nous savons bien que richesse et violence sont des tentations humaines de longue date. Aujourd'hui encore, trop d'évènements nous le rappellent avec force.
        Frères et sœurs, Jésus nous questionne: ''à qui accorderez-vous votre confiance? »
        Vous ne pouvez pas établir une relation vraie avec quelqu'un sans être en confiance, et chacun de nous l'a expérimenté.
        Tenez...Le couple qui s'engage par le sacrement de mariage, exprime en premier qu'il le fait en toute liberté et sans contrainte. Cette liberté, seule, permet de s'engager dans la confiance, cette confiance qui dit la foi...la foi en l'autre pour s'aventurer sur ce chemin de vie à deux.
        Sans cette confiance ce n'est ni possible, ni envisageable.
        De même la foi en Dieu est un acte libre, car Dieu nous veut libres de répondre à sa proposition d'Amour de Père.
        Faites-lui confiance, nous dit Jésus.

        « Votre Père du Ciel nourrit les oiseaux, il habille l'herbe des champs, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous. Votre Père céleste sait ce dont vous avez besoin. » 

        « Il ne vous délaissera jamais. »
        Et les prophètes nous l'ont déjà promis.
         Et même... « Même si une femme pouvait oublier son petit enfant, moi je ne t'oublierai pas! dit le Seigneur tout puissant. »
        Par la bouche du prophète, l'Esprit de Dieu nous parle.


        Nous avons aussi entendu Saint Paul dans sa lettre aux corinthiens. Il nous met en garde et nous rappelle à l'essentiel. « Vous êtes seulement les serviteurs du Christ. » Vous en êtes les intendants à qui on demande de mériter la confiance, car la confiance demande la réciprocité.
        Ne nous laissons pas aller ou enfermer en nous inventant un nouveau maître, en nous  référant à tel ou tel disciple, comme l'ont fait certains de ces gens de Corinthe.
        Nous avons des choix à faire.
        En les mettant en ordre, si nous plaçons au centre de nos vies, notre disponibilité à nous laisser transformer par l'action de l'Esprit Saint, alors les évènements de nos vies prendront leur juste place et tout leur sens.
        Pour cela, il nous faut faire une expérience, l'expérience de la rencontre avec Dieu, ce Dieu qui nous aime. Dans la confiance, il nous faut découvrir qu'il est toujours présent en nous et avec nous.
        Ainsi, nous ne confondrons pas la fin et les moyens.
        Frères et sœurs, soyons donc ouverts à ce désir de Dieu, qui est de l'aimer comme il nous aime, de préférence à tout!
        Cet amour filial est un engagement total de tout croyant. Il se fait en toute liberté, mais dans un discernement constant, jour après jour au long de notre périple terrestre.
       
        Nos ancêtres dans la foi, comme on dit, le peuple de Dieu en recherche, dont nous sommes en ce moment, et ceux plus proches de nous, qui nous ont éclairés et instruits, sont toujours sur notre route pour nous y aider.
       
        N'hésitons pas à les relire dans l'ancien testament. N'oublions pas de nous souvenir ou de requestionner nos proches pour qu'ils nous confortent... dans la confiance.


        Jean François NEAU, diacre permanent
        27 février 2011

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