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7ème dimanche du Temps Ordinaire.


En ce 7eme dimanche du Temps Ordinaire nous terminons la lecture du chapitre 5 de St Matthieu qui a soutenu notre méditation depuis plusieurs dimanches. Chapitre très riche sur l’enseignement de Jésus qui commence par les Béatitudes dont on peut dire quelles sont la charte du chretien. Et Jésus après avoir commenté face aux Pharisiens diverses règles que l’on trouve dans la Loi, termine par un passage qui nous interpelle profondément puisqu’il nous invite à être parfaits comme notre Père du ciel est parfait.
 A priori seul l’homme bouffi d’orgueil et aveugle sur lui-même  peut se trouver parfait.
Pourtant si Jésus lance cette parole c’est qu’il veut quelle soit prise au sérieux et nous nous souvenons qu’il avait dit au Jeune homme riche alors que celui-ci suivait tous les commandements si tu veux être parfait vend tout ce que tu as et suis moi, ce que ne fit pas le jeune, retenu par sa richesse.
Jésus nous appelle donc à la sainteté.
C’est à la fin d’un long discours sur la justice  que ce message intervient. Aux Pharisiens  qui prenaient la loi pour restrictive Jésus demande l’abondance du cœur.
C’est à travers plusieurs messages venant d’horizons divers que je voudrais que nous approchions cette demande de Jésus d’aller vers la sainteté.
Je lisais récemment qu’un aumônier de prison rêvait qu’un jour un agresseur et un agressé puissent se rencontrer paisiblement, son souci était de montrer à l’agresseur que l’autre était aussi une personne, une créature de Dieu comme lui.
Je connais personnellement un lieu, bien lointain où des religieuses s’efforcent d’y parvenir et... d’y réussir. Elles accueillent chez elles des jeunes filles victimes de violences graves et d’autre part, elles visitent en prison des jeunes gens qui ont commis de graves agressions. Eh bien, pour que ces derniers se relèvent quand ils sont libérés, qu’ils deviennent des hommes bien, elles organisent cette rencontre, ce qui est essentiel. Ils peuvent voir le mal qu’ils ont fait pour choisir de vivre dans le bien. Même avec la grâce de Dieu cela n’est pas facile mais ce n’est pas impossible (Jésus ne disait-il pas que ce  qui est impossible à l’homme est possible à Dieu ?) Il ne faut donc jamais désespérer de qui que ce soit car il est enfant de Dieu.
Peut-être me direz vous que nous ne sommes pas toujours concernés par ces cas mais le Père Zundel nous dit qu’il faut “aimer l’homme pour ne pas manquer Dieu“. Et le prédicateur suisse poursuit :
“Vous êtes le Christ des autres. Ils n’ont pas d’autres Christ que vous, parce que c’est uniquement à travers vous qu’ils voient le Christ. Où voulez-vous que l’homme de la rue, où voulez-vous que nos contemporains découvrent Dieu comme une expérience vivante, sinon à travers nous ? Pour eux ce ne sont pas des livres, ce ne sont pas des discours qui  ne pourront jamais rien changer. Rien... Il s’agit uniquement d’un témoignage où dans une vie dont la noblesse et le rayonnement porteront partout la lumière et la joie, que l’homme d’aujourd’hui découvrira ce Dieu caché au plus intime de lui et qui ne cesse de l’attendre...“.
Voilà une piste pour que nous entendions Jésus nous dire d’être sur le chemin de sainteté que Jésus nous propose. Et cela bien que nous ayons conscience de nos faiblesses, de nos défauts, plus globalement du poids de notre humanité.
 Cela est vrai mais entendons saint Cyprien nous dire :“supportez-vous les uns les autres dans l’amour faisant tout ce qui est en votre pouvoir pour garder l’unité par l’Esprit, dans le lien de la paix (Ep 4,2) Il n’est pas possible de maintenir l’unité ni la paix si les frères ne s’encouragent pas les uns les autres par le soutien mutuel, en gardant le lien de la bonne entente grâce à la patience... Prier pour tes adversaires et tes persécuteurs ;c omment y arriver si l’on n’est pas ferme dans la patience et le refus de la vengeance ? C’est ce que nous voyons chez Étienne (le premier martyr de l’ère chrétienne), il a  demandé le pardon pour ses bourreaux. L’apôtre Saint Paul nous en avertit. Ne contristez pas le Saint-Esprit de Dieu. : faites disparaître de votre vie tout ce qui est amertume, emportement, colère, éclats de voix ou insultes“
Nous avons un exemple de patience et de pardon chez Ste Thérèse de  l’Enfant Jésus au Carmel de Lisieux. Elle était bienveillante  et attentive à l’égard d’une vieille sœur toujours très désagréable à son égard. Par contre, elle, Thérèse était toujours patiente, toujours pardonnant si bien qu’un jour la sœur lui demanda pourquoi elle vivait ainsi à son égard. Elle écrira plus tard que la charité parfaite consiste à supporter les autres et à ne pas s’étonner de leur faiblesse.
Nous voyons donc que nous sommes appelés à la vigilance et à ne pas nous laisser entrainer vers le “pays du mal “.
Après les attentats de 2015 à Paris un homme jeune qui avait  eu sa femme tuée publia rapidement un texte admirable dont je reprend seulement deux phrases : “Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Alors non, je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr“. Je ne connais pas cet homme mais il met en pratique ce qui nous est demandé.
Chers frères et sœurs, avec la force de l’Esprit Saint nous avons à modeler notre vie sur celle du Christ. La seule personne qui a vécu selon cette demande de Jésus est la Vierge Marie. Conçue sans péché elle a vécu sans tomber dans celui-ci. Demandons-lui de nous aider étape par étape à progresser dans cette perfection d’amour qui conduit à Dieu.

(Sources diverses)                              

 Georges Renoux
Diacre Permanent
Basilique du Sacré Cœur de Marseille
Le 23 février 2020


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