6° dimanche du Temps Ordinaire.
Mt 5, 17-37
Nous célébrons la journée mondiale des malades et le dimanche de la santé.
Les lectures de ce dimanche, et avec l’aide des bénévoles engagés dans
les visites dans les hôpitaux, cela me permet de relire quelques
expériences au sein de la pastorale de la santé auprès de personnes
fragiles.
Appelé à côtoyer des personnes
malades ou handicapées, leurs familles et le personnel soignant, je
prend conscience de l’importante des visites et des écoutes. Jésus ne
nous dit-il pas : « Jétais malade, j’étais handicapé et vous
m’avez visité. » chaque visite est différente, chaque visite est
unique. Toute visite, toute présences appellent à la délicatesse, à
l’inventivité.
Une femme me téléphone pour
demander une rencontre, particulièrement difficile. Cette femme a perdu
son fils âgé de 20 ans, décédé de la mort subite. Nous prenons RDV.
Mais j’avoue que durant l’attente de cette rencontre, je fus saisi
d’émotion, j’étais boulversé, j’ai ressenti la tentation de fuir. Que
dire face à une épreuve aussi terrible ? Quel attitude avoir
lorsque je lui ai ouvert la porte. ? Toute parole est impossible.
Il n’y a rien à dire. Le silence est préférable.
Il est de notre devoir de visite, d’être présent.
Je continue...
Comme cette invitation à danser
avec les personnes ayant un handicap mental. Simplement nous avons
dansé, et à la fin de cette danse, je lui ai dit : « Sylvie
tu danses bien.. » Ce qui est sûr, c’est que cela les rend
beaucoup plus heureux. C’est leur apporter consolation, espérance. J’ai
raconté cela à un de mes amis et il m’a posé cette question : Mais
comment cela peut-il se faire ? Et cet ami a réfléchi : il est
évident qu’il faut croire à l’Evangile. Oui ce que nous faisons c’est à
Jésus que nous le faisons ; d’où la certitude que je suis à la bonne
place.
Et encore : Dimanche dernier
j’étais présent pour la fête de la Lumière avec toutes les communautés
Foi et Lumière du diocèse. Je reconnais que ce temps de partage est
parfois difficile. Mais lorsque je suis reparti, j’ai été surpris
d’avoir été aussi comblé. D’avoir reçu de la part de ces personnes
handicapés, autant de simplicité, de franchisse, d’amitié simple, comme
celle d’un enfant.
Lorsque je rend visite en
hôpital, ou dans des foyers de vie pour personnes handicapées, j’arrive
bien pauvre, bien démuni et j’avoue que parfois je suis tenté
d’esquiver la démarche. Et à la fin de ce temps de rencontre, au delà
de mes défaillances, je ressent la présence de Jésus. Je me rappelle
aussi des épreuves subies en une année par le personnel soignant d’un
hôpital : 4 décès en 12 mois, dont 2 suicides. Lorsqu’on m’a appelé
pour cela, j’ai répondu : j’arrive. J’ai écouté et cela a été m’a
seule réponse. Le personnel n’avait pas besoin de paroles inutiles.
Il avait besoin de faire sortir de lui-même ce mal être, cette
révolte, cette douleur, ce pourquoi.
Dans l’Evangile de ce jour, on
nous rapporte les commandements que nous connaissons. Jésus ajoute une
loi, cette loi qui se vit à l’intérieur de chaque être. Ces
commandements que Jésus nous donne ce sont les Béatitudes.
« j’étais malade…j’étais seul…j’étais handicapé….et vous m’avez
visité…. »
Oui ces commandements de Jésus sont exigeants et donc difficiles à
mettre en place. Parce que ces commandements se vivent plus par le
dedans que par l’extérieur. Dans cet Evangile, Jésus nous appelle au
dépassement, ce dépassement n’est pas hors de notre portée. Dans nos
engagements Jésus s’engage à nous aider et à demeurer fidèle dans nos
engagements. Nous dépasser avec l’aide de la Loi de Jésus, n’est-ce pas
là ce qui nous est demandé, par notre Archevêque.
Chaque homme est responsable de l’orientation de sa vie. De marcher
selon la Loi du Seigneur. Il nous faut changer notre cœur de façon
aussi radicale que Jésus me le demande. St Paul dans la 2ème lecture
nous le rappelle. C’est avec une nouvelle Sagesse, que nous pourrons
mettre en place les Béatitudes.
Visite ou visitation ?
Rappelons-nous la phrase d’Elisabeth quant Marie est venue : "D’où
m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car,
lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi."Quel bonheur, quand on nous
dit : tu as pris sur ton temps quotidien pour me faire « une
petite visite… » tu sais ça me rend heureux et j’ai besoin de ta
présence. Seulement de ta présence.
Jean CARLES, diacre permanent.
12 février 2017
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