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5° dimanche ordinaire.


Is 58, 7-10 ; Ps 111 ; 1 Co 2, 1-5 ; Mt 5, 13-16

    Vous êtes le sel de la terre ! Vous êtes la lumière du monde !

    C’est aux foules qui l’ont suivi sur la montagne que Jésus fait cette déclaration. Il venait tout juste de leur annoncer un chemin pour vivre heureux, le chemin des Béatitudes. Nous les avons entendues dimanche dernier. Et sans attendre, à tout le monde il donne une mission. Cette mission n’est pas un conseil, ce n’est pas une prophétie, ce n’est pas une suggestion. C’est une affirmation : Vous êtes le sel de la terre ! Vous êtes la lumière du monde ! Comment pouvons-nous comprendre ce message ?

    D’abord reconnaître que si nous sommes le sel de la terre, ce n’est pas nous qui avons créé le sel… Que si nous sommes la lumière du monde, ce n’est pas qui en sommes la source… Ce sont des cadeaux de naissance pour lesquels nous pouvons chanter : « Je te bénis mon créateur pour la merveille que je suis. Tous ces trésors au fond de moi, que tu as mis sans faire de bruit. »

    Nous pouvons ensuite prendre soin de ces richesses qui nous sont données gratuitement, en évitant de laisser notre sel se diluer dans l’eau et perdre son pouvoir, en évitant de mettre la lumière derrière des écrans et créer ainsi des zones aveugles. Car, si le sel devient fade, il ne vaut plus rien ! Si la lumière est éteinte, elle n’éclaire plus personne ! Notre propre vie serait sans saveur et nous serions dans l’obscurité permanente.

    Comment pourrions-nous enfin être sel pour les autres si notre vie est sans saveur ? Comment pourrions-nous éclairer ceux qui nous entourent si nous restons dans l’obscurité ?

     Les images dont Jésus se sert évoquent deux façons complémentaires de témoigner. Il les a lui-même vécues. Comme le sel, il a été enfoui dans l’humanité pendant des années de vie cachée. Luc nous dit simplement : ʺ Jésus grandissait en sagesse, en taille et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes. ʺ Si Marie gardait ces événements dans son cœur, c’est donc que l’enfant donnait du goût à la vie de ses parents et de son entourage.

    Pendant sa vie publique, Jésus a déclaré aux juifs : ʺMoi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie.ʺ Et par son action, il a confirmé ses propos… en rendant la vue à des aveugles ou en ramenant à la lumière son ami Lazare décédé depuis plusieurs jours.

    Pourtant, être sel et lumière comporte un risque… celui de croire que ce sont nos ressources personnelles, nos qualités, qui nous donnent le pouvoir d’agir et de témoigner au nom de Jésus. Dans sa lettre aux Corinthiens, Paul nous alerte. Pour nous aujourd’hui j’actualise son message : ʺC’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant que je me présente à vous.. Mon langage, ma proclamation de l’évangile n’ont rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre. C’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestent, pour que votre foi repose non pas sur ma sagesse humaine mais sur la puissance de Dieu. » 

    Comme les premiers apôtres de Jésus, comme tous les saints que nous connaissons, comme les bienheureux Célestin et Michel, nous n’avons pas vocation à rester repliés sur nous-mêmes. Nous pouvons concilier "l'enfouissement" du sel et "le rayonnement" de la lumière…

    Dans notre famille, dans notre voisinage, auprès des personnes en souffrance, nous pouvons être une pincée de sel discrète et agissante qui redonne du goût et de la joie à leur existence. Par la voix d’Isaïe, le Seigneur nous le rappelle aujourd’hui : ʺPartage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. ʺ

    Comme la lampe qui éclaire, nous pouvons être un rayon de lumière pour celles et ceux qui cheminent avec nous sur nos routes humaines. En nous engageant dans un service, une association, un parti politique, une organisation syndicale ou une action de solidarité au nom de notre foi, nous pouvons participer à la construction du monde fraternel que Jésus appelle le Royaume de Dieu. C’est là que se trouvent la joie et le bonheur. Nous l’avons entendu dimanche dernier : Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, heureux les artisans de paix, heureux ceux qui sont persécutés pour la justice…

    Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix !

    Seigneur fais de nous des porteurs de sel !

    Seigneur fais de nous des rayons de lumière !

    Seigneur, fais de nous des bâtisseurs d’amour !

 

    Hubert PLOQUIN, diacre permanent

    5 février 2023

    St Philippe et St Jacques de Sautron - St Léger d’Orvault – Ste Bernadette d’Orvault





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