4° dimanche de Pâques.
Ce dimanche de prière pour les vocations est aussi appelé « dimanche du
bon pasteur ». Cette image pastorale rappelle sûrement à beaucoup
d’entre nous des souvenirs d’enfance ou de vacances à la montagne : Le
berger guide ses brebis et les conduit dans les pâturages… Nous voyons
le bon pasteur représenté sur les tableaux ou les vitraux de nos
églises. Il est l’image, l’icône de l’amour aimant et compatissant de
Dieu qui « donne sa vie pour ses brebis ».
Contrairement à certaines théories qui affirment que
l’homme est le fruit du hasard et de la nécessité, le pape François
dans sa lettre pour ce dimanche affirme que « nous ne sommes pas
plongés dans le hasard, ni entraînés par une série d’évènements
désordonnés ; mais, au contraire, notre vie et notre présence dans le
monde sont fruits d’une vocation divine ! »
L’évangile nous invite à nous laisser guider par
Jésus Christ bon pasteur pour découvrir notre vocation personnelle et
la vivre. Et Dieu sait si les vocations sont diverses !
Nous sommes tous appelés… Jésus ne laisse personne
sur la route et va chercher les brebis qui ne sont pas dans l’enclos,
hors des clous, comme on le dit familièrement. L’évangile nous rappelle
que Dieu vient toujours à notre rencontre sur les routes parfois
encombrées et poussiéreuses de notre vie. Il nous appelle à la joie,
pas à la morosité ni au repli. Il ne nous confine pas dans la bergerie,
il nous conduit, c’est dynamique et rassurant. A chacun de
répondre dans la diversité des dons reçus et dans la spécificité de sa
vocation. Mais avant de répondre, nous dit le pape, « il s’agit
d’écouter, de discerner à partir de la Parole de Dieu qui nous appelle
d’en-haut ».
Ecouter : En général, Dieu vient de manière silencieuse et discrète,
sans s’imposer à notre liberté. Jésus aussi a été appelé et envoyé ;
pour cela, il a eu besoin de se recueillir dans le silence, il a écouté
et lu la Parole dans la Synagogue, il a prié son Père. Cette attitude
d’écoute est aujourd’hui difficile. Nous sommes continuellement
stimulés par le bruit, les images, les messages qui remplissent nos
journées et ne nous permettent pas de nous arrêter. « Comment alors,
nous dit le Pape François, goûter la parole de Dieu, prendre le temps
de la contemplation, et réfléchir avec sérénité sur les évènements de
notre vie ?» C’est pourtant cette attitude qui nous permet d’opérer un
discernement fécond. Elle nous permet de conduire notre vie et nous
évite de nous laisser ballotter par le flot du bruit et des
sollicitations extérieures.
Discerner : le Pape François insiste : « Aujourd’hui aussi, nous avons
grand besoin du discernement… pour découvrir, dans la relation avec le
Seigneur, les lieux, les instruments et les situations à travers
lesquels il nous appelle. Chaque chrétien devrait pouvoir développer la
capacité à “lire à l’intérieur” de sa vie et à saisir où et à quoi le
Seigneur l’appelle pour continuer sa mission », éventuellement avec
l’aide d’un accompagnateur spirituel. C’est en dialoguant avec le
Seigneur, en écoutant la voix de l’Esprit et en prenant en compte les
besoins des hommes, que chaque chrétien peut déterminer sa vocation et
ses choix de vie, petits ou grands.
Nous sommes baptisés donc tous appelés. Mais les vocations sont
diverses : Le mariage, le célibat, la vie consacrée, le diaconat ou la
prêtrise. Chaque vocation a sa valeur et se vit à sa manière.
Mais aujourd’hui, je voudrai porter un regard sur les vocations à la
prêtrise et au diaconat. Vous voyez régulièrement 3 prêtres et 5
diacres dans la paroisse. Les prêtres ont été ordonnés au sacerdoce,
configurés au Christ Pasteur, les diacres sont configurés par leur
ordination au Christ Serviteur. Mais il n’y a pour tous qu’un seul bon
berger, qu’un seul bon pasteur, qu’un seul serviteur : le Christ. Nous
ne vivons notre vocation que par rapport à Lui et nous sommes bien
conscients de notre petitesse. Mais nous savons aussi que nous pouvons
nous appuyer sur le Christ, la pierre d’angle. Nous vivons notre
vocation dans l’Eglise, et c’est l’évêque qui nous donne notre mission.
La vocation du prêtre est dans le sillage du Christ
Pasteur. Il prend soin des brebis qui lui sont confiées. Il conduit la
communauté. Le diacre vit sa mission au service de l’Eglise et
des hommes dans la triple dimension de la liturgie, de l’annonce de
l’Evangile et de la charité. Il est particulièrement attentif aux
personnes en fragilité et à celles dont l’Eglise est éloignée. Deux
vocations qui se complètent et ne s’opposent pas.
Notre curé, Loïc nous a demandé qu’il y ait, si
possible, un diacre à l’autel lorsqu’un prêtre préside. Et c’est
heureux, car à l’autel, au-delà des personnes que nous sommes, vous
avez une vision binoculaire du Christ : le Pasteur signifié par le
prêtre qui préside et le Christ serviteur, signifié par le Diacre.
Prêtres et diacres ont des vocations et des missions complémentaires au
service de Dieu, de l’Eglise et des hommes.
Il n’y a pas de vocation sans mission. Dieu appelle aujourd’hui pour
être envoyé dans le monde comme témoin du Seigneur, ici et maintenant.
Si nous nous sentons démunis ou incapables, rappelons-nous que le
Seigneur fait appel aux gens simples et aux petits pour le suivre. « La
pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle »
nous dit le psaume. C’est avec nos fragilités que le Seigneur fait des
merveilles. Et Lui, c’est le roc indéfectible sur lequel nous nous
appuyons.
« Nous ne devons pas attendre d’être parfaits pour répondre notre
généreux “me voici”… et accueillir avec un cœur ouvert la voix du
Seigneur ». Pape François.
Yves MICHONNEAU, diacre permanent
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
le 22 avril 2018
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