L’évangile
de
ce troisième dimanche de Pâques est le célèbre récit des disciples
d’Emmaüs.
Quel beau et riche passage d’Ecriture pour nous chrétiens, toujours
aussi
actuel même s’il a près de 2000 ans.
Nous
venons
de l’entendre, deux disciples du Christ quittent Jérusalem en direction
d’un village nommé Emmaüs. Ils sont tristes et abattus car leur Seigneur
a été
crucifié et tous leurs espoirs de suivre ce maitre de sagesse paraissent
anéantis.
En
cours
de chemin, Jésus Ressuscité s’approche d’eux qui devisent. Il marche
avec
eux mais ils ne le reconnaissent pas.
Il
s’enquiert
de ce qui les troublent et ils Lui expliquent ce qui les rend si
tristes et ils lui raconte la mort de Jésus d’où est né leur désespoir.
En les
voyants découragés Jésus se met à leur expliquer, s’appuyant sur les
Écritures
que le Messie devait souffrir, mourir pour entrer dans sa gloire. Ils
marchent
donc avec Jésus mais lorsqu’il veut continuer d’aller plus loin, alors
qu’eux sont
arrivés au village, ils s’efforcent de le retenir.
Il
reste
donc et lorsqu’ils se mettent à table, Jésus va bénir et rompre le pain,
alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnaissent mais alors il
disparaît à
leurs regards, les laissant tout étonnés devant ce pain rompu signe de
sa présence.
C’est
alors
qu’ils décident de retourner à Jérusalem afin de raconter l’événement
aux
autres disciples qui eux-mêmes ont eu d’autres signes. Il est vraiment
ressuscité !
Que
peuvent
signifier pour nous aujourd’hui ces événements ?
Cela
commence
par un temps de cheminement. Vers Emmaüs nous dit-on Or le village
d’Emmaüs
n’a pas été localisé avec certitude. Cela n’est pas dépourvu de
signification.
Emmaüs prend désormais une signification universelle, c’est tout lieu
vers
lequel où chaque homme, chaque chrétien fait route dans sa vie. Jésus
ressuscité
se fait alors compagnon pour rallumer dans nos cœurs la chaleur de la
foi et de
l’espérance et rompre le pain dans une dimension éternelle. Jésus est
l’ami qui
vient nous assister par la force de l’Esprit Saint sur notre chemin de
vie.
Au
cours
du chemin l’évangéliste rapporte ce cri du cœur de l’un des marcheurs
“nous qui espérions“.ll le dit au passé car c’est le naufrage de leurs
attentes.
Même Jésus dont nous espérions qu’il était “celui qui allait délivrer
Israël, Lui,
« prophète puissant par ses actes et ses paroles », il l’on
crucifié.
Ce
drame
des disciples d’Emmaüs peut être transposé à notre 21e siècle
dans
le vécu de chrétiens de notre époque.
Pour
certains
d’entre eux l’espérance de la foi a échouée et ils restent déçus à
cause d’expériences négatives qu’ils ont pris pour un abandon du
Seigneur.
Mais
ce
chemin d’Emmaüs sur lequel nous marchons peut devenir une purification
et
une maturation de notre croire en Dieu.
Aujourd’hui
encore
nous pouvons dialoguer avec Jésus en écoutant et méditant sa Parole.
Aujourd’hui
même
il rompt le pain pour nous et se donne lui-même comme notre Pain dans
son
Eucharistie.
Nous
avons
vécu un très bel épisode de rencontre avec le Christ Ressuscité dans la
nuit de Pâques où six jeunes adultes ont témoigné de leur rencontre
personnelle
avec le Christ en se faisant baptiser et en recevant pour la première
fois le
Corps du Christ (ce pain rompu pour les disciples d’Emmaüs).
Que
pour
chacune et chacun d’entre nous cette rencontre de notre cœur avec la
Parole de Dieu nous donne “une foi plus profonde et authentique, par le
feu de
l’événement pascal “selon la belle expression du Pape Benoit XVI.
Cette
foi
sera d’autant plus robuste qu’elle ne se nourrit pas d’idées humaines
mais
de la parole de Dieu et de sa présence réelle dans l’Eucharistie.
Nous
voyons
là que cet événement d’Emmaüs nous montre que dans la Messe l’écoute de
la Parole de Dieu et l’accueil du corps du Christ dans l’hostie sont
indissociables.
Se nourrir de la Parole à travers les saintes Ecritures et se nourrir du
corps
et du sang du Christ, qui sont sources de notre vie dans la foi,
l’espérance et
la charité.
C’est
dans
l’Eglise que notre foi doit toujours se développer et s’affiner pour que
nous puissions être les témoins du Seigneur auprès du monde, surtout le
monde actuel
dont une part croit pouvoir tout inventer et nier ainsi la relation avec
Dieu.
Soyons lucides, les forces du mal se déchainent à travers des
découvertes et
des messages dont l’objectif affiché est d’anéantir la transmission de
la foi
sur la terre.
L’expérience
des
disciples d’Emmaüs est toujours à reprendre pour éclairer nos vies, car
y
culminent :
-
un temps de cheminement,
-
un temps d’espérance suivi de déception,
-
un temps d’écoute de la Parole de Dieu,
-
un temps de participation à l’Eucharistie nourriture de notre vie,
-
un temps de renaissance
-
un temps de foi « oui il est ressuscité, il est Vivant »,
-
un temps de partage fraternel dans la joie.
Tous
sont
en effet propres à notre croissance spirituelle.
Partageons
ces
temps avec la Vierge Marie, qui, selon un enseignement de St Jean-Paul
II,
a été la première à rencontrer Jésus ressuscité. Qu’avec notre sainte
Mère, Mère
des croyants, nous proclamions cette résurrection du Christ et invitions
tous
ceux que nous rencontrons à découvrir la merveille qu’est l’Amour de
Dieu.
Georges
RENOUX,
diacre permanent
Basilique
du
Sacré-Cœur de Marseille
Le
23
avril 2023