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3° dimanche de Pâques.


Ac 2, 14-33 ; Ps 15 ; 1P1, 17-21 ; Lc 24, 13-35

L’évangile de ce troisième dimanche de Pâques est le célèbre récit des disciples d’Emmaüs. Quel beau et riche passage d’Ecriture pour nous chrétiens, toujours aussi actuel même s’il a près de 2000 ans.

Nous venons de l’entendre, deux disciples du Christ quittent Jérusalem en direction d’un village nommé Emmaüs. Ils sont tristes et abattus car leur Seigneur a été crucifié et tous leurs espoirs de suivre ce maitre de sagesse paraissent anéantis.

En cours de chemin, Jésus Ressuscité s’approche d’eux qui devisent. Il marche avec eux mais ils ne le reconnaissent pas.

Il s’enquiert de ce qui les troublent et ils Lui expliquent ce qui les rend si tristes et ils lui raconte la mort de Jésus d’où est né leur désespoir. En les voyants découragés Jésus se met à leur expliquer, s’appuyant sur les Écritures que le Messie devait souffrir, mourir pour entrer dans sa gloire. Ils marchent donc avec Jésus mais lorsqu’il veut continuer d’aller plus loin, alors qu’eux sont arrivés au village, ils s’efforcent de le retenir.

Il reste donc et lorsqu’ils se mettent à table, Jésus va bénir et rompre le pain, alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnaissent mais alors il disparaît à leurs regards, les laissant tout étonnés devant ce pain rompu signe de sa présence.

C’est alors qu’ils décident de retourner à Jérusalem afin de raconter l’événement aux autres disciples qui eux-mêmes ont eu d’autres signes. Il est vraiment ressuscité !

Que peuvent signifier pour nous aujourd’hui ces événements ?

Cela commence par un temps de cheminement. Vers Emmaüs nous dit-on Or le village d’Emmaüs n’a pas été localisé avec certitude. Cela n’est pas dépourvu de signification. Emmaüs prend désormais une signification universelle, c’est tout lieu vers lequel où chaque homme, chaque chrétien fait route dans sa vie. Jésus ressuscité se fait alors compagnon pour rallumer dans nos cœurs la chaleur de la foi et de l’espérance et rompre le pain dans une dimension éternelle. Jésus est l’ami qui vient nous assister par la force de l’Esprit Saint sur notre chemin de vie.

Au cours du chemin l’évangéliste rapporte ce cri du cœur de l’un des marcheurs “nous qui espérions“.ll le dit au passé car c’est le naufrage de leurs attentes. Même Jésus dont nous espérions qu’il était “celui qui allait délivrer Israël, Lui, « prophète puissant par ses actes et ses paroles », il l’on crucifié.

Ce drame des disciples d’Emmaüs peut être transposé à notre 21e siècle dans le vécu de chrétiens de notre époque.

Pour certains d’entre eux l’espérance de la foi a échouée et ils restent déçus à cause d’expériences négatives qu’ils ont pris pour un abandon du Seigneur.

Mais ce chemin d’Emmaüs sur lequel nous marchons peut devenir une purification et une maturation de notre croire en Dieu.

Aujourd’hui encore nous pouvons dialoguer avec Jésus en écoutant et méditant sa Parole.

Aujourd’hui même il rompt le pain pour nous et se donne lui-même comme notre Pain dans son Eucharistie.

Nous avons vécu un très bel épisode de rencontre avec le Christ Ressuscité dans la nuit de Pâques où six jeunes adultes ont témoigné de leur rencontre personnelle avec le Christ en se faisant baptiser et en recevant pour la première fois le Corps du Christ (ce pain rompu pour les disciples d’Emmaüs).

Que pour chacune et chacun d’entre nous cette rencontre de notre cœur avec la Parole de Dieu nous donne “une foi plus profonde et authentique, par le feu de l’événement pascal “selon la belle expression du Pape Benoit XVI.

Cette foi sera d’autant plus robuste qu’elle ne se nourrit pas d’idées humaines mais de la parole de Dieu et de sa présence réelle dans l’Eucharistie.

Nous voyons là que cet événement d’Emmaüs nous montre que dans la Messe l’écoute de la Parole de Dieu et l’accueil du corps du Christ dans l’hostie sont indissociables. Se nourrir de la Parole à travers les saintes Ecritures et se nourrir du corps et du sang du Christ, qui sont sources de notre vie dans la foi, l’espérance et la charité.

C’est dans l’Eglise que notre foi doit toujours se développer et s’affiner pour que nous puissions être les témoins du Seigneur auprès du monde, surtout le monde actuel dont une part croit pouvoir tout inventer et nier ainsi la relation avec Dieu. Soyons lucides, les forces du mal se déchainent à travers des découvertes et des messages dont l’objectif affiché est d’anéantir la transmission de la foi sur la terre.

L’expérience des disciples d’Emmaüs est toujours à reprendre pour éclairer nos vies, car y culminent :

- un temps de cheminement,

- un temps d’espérance suivi de déception,

- un temps d’écoute de la Parole de Dieu,

- un temps de participation à l’Eucharistie nourriture de notre vie,

- un temps de renaissance

- un temps de foi « oui il est ressuscité, il est Vivant »,

- un temps de partage fraternel dans la joie.

Tous sont en effet propres à notre croissance spirituelle.

Partageons ces temps avec la Vierge Marie, qui, selon un enseignement de St Jean-Paul II, a été la première à rencontrer Jésus ressuscité. Qu’avec notre sainte Mère, Mère des croyants, nous proclamions cette résurrection du Christ et invitions tous ceux que nous rencontrons à découvrir la merveille qu’est l’Amour de Dieu.

 

Georges RENOUX, diacre permanent

Basilique du Sacré-Cœur de Marseille

Le 23 avril 2023



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