Année A

Sommaire année A
Accueil



3° dimanche de Pâques.


Ac 2, 14-33 ; Ps 15 ; 1P1, 17-21 ; Lc 24, 13-35

Chers frères et sœurs, mes amis ; Continuons cette belle fête de Pâques ! Nous avons entendu comme lecture le premier discours de l’apôtre Pierre le jour de la Pentecôte ; oui, celui qui a trahi au moment du procès de Jésus, Pierre a reçu le Saint Esprit, la force de Dieu et il est devenu le premier Pape. Il proclame sa Foi et il invite en ce premier jour de la vie de l’Eglise, les juifs présents à le suivre sur ce chemin de la Foi. Il proclame devant eux le psaume 15 que nous avons lu aussi aujourd’hui et quelques textes de l’ancien testament qui confirme que Jésus est bien le Sauveur que les juifs, et le monde attendaient. Pierre met en évidence la continuité entre l’ancien Testament avec ses attentes, et la Résurrection de Jésus qui comble cette espérance. Car dit il : « Il n’était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir ».

 Le psaume 15 est une belle prière que les religieuses, les prêtres et les diacres disent souvent. Le peuple appelle au secours tout en disant sa confiance en Dieu et nous avons raison de faire confiance car Dieu est notre secours. La prière dans ce psaume révèle un combat que nous livrons contre le mal ; et nous aujourd’hui affrontés au mal dans la société, notre combat trouve sa force dans la victoire de Jésus sur la mort.

Dans la lettre suivante c’est encore l’apôtre Pierre qui parle mais dans un cadre bien différent ; il s’adresse par courrier aux païens qui ont découvert la Foi, il leur indique que l’ancien Testament est bien un chemin et une route pour comprendre et aller plus loin car Jésus le Christ est l’aboutissement et l’accomplissement de cette recherche.

Attention : le mot crainte ne veut pas dire peur, mais respect comme on respecte son père et comme on peut l’aimer. Dieu est notre Père ; notre relation avec lui est faite de tendresse et de confiance car Jésus a rétabli la relation filiale avec Dieu.

Par sa vie donnée, Jésus nous a rendu la vie pour servir.

Nous voila donc aujourd’hui dans l’Evangile avec un des plus beaux textes de cette période pascale : les disciples d’Emmaüs. Il est facile à comprendre, mais il faut le lire plusieurs fois pour s’en imprégner, pour le comprendre de l’intérieur, et le vivre comme si nous y étions.

Imaginons que nous sommes sur la route avec Cléophas, et peut être sa femme, ou un ami ; nous marchons lentement, tristement, nous avons vécu une belle aventure avec Jésus pendant 2 ou 3 ans et qui se termine très mal par un échec dur et difficile ; Jésus est mort crucifié, le Maitre nous a quitté. Notre espérance est déçue, nos rêves sont détruits.

Et puis tout à coup un homme s’approche et vient discuter avec nous :

Pourquoi êtes vous triste dit il ? Cléophas répond, en expliquant que nous avons suivi un prophète et je pense que nous nous sommes trompés, dit-il, car les chefs des prêtres l’ont livré et ils l’ont fait condamner à mort. Alors que nous espérions qu’il serait le libérateur.

Voila 3 jours que tout est terminé. Cléophas reconnait pourtant avoir été bouleversé par des femmes qui racontent avoir trouvé le tombeau vide, et même certaines parmi elles auraient eut une apparition. Mais hélas ce n’est pas possible, ces femmes ont du rêver !

Mais Jésus, que personne encore parmi nous n’a reconnu prend la parole et commence à expliquer, il prend le temps petit à petit de commenter certains passage de la Bible. Jésus fait de la pédagogie, et reprenant Moïse et les prophètes il relit les événements passés en faisant comprendre que la Bible a bien prévu ces choses là ; Il faut savoir relire notre Bible pour mieux comprendre les évangiles, découvrir dans les détails, ce qui nous parle encore aujourd’hui.

Nous continuons tous ensemble à marcher en écoutant Jésus.

Mais voila que le soir tombe, et les disciples arrivent chez eux. Jésus fait semblant de vouloir aller plus loin, Cléophas le retient en disant : reste avec nous car le soir tombe. 

Sur ce chemin ou quelquefois nous nous trouvons un peu seul face aux difficultés, car la vie est un long chemin parsemé de souffrance, de joie, et d’embûches.

Mais Jésus accepte l’invitation, les disciples ont été accueillant et Jésus rentre dans la maison, il accepte le repas. Et nous, sommes-nous accueillant à la visite imprévue ?

Jésus veut se faire reconnaitre, alors il reprend les gestes de la dernière Cène, il rompt le pain après l’avoir béni. C’est la messe dite par Jésus qui donne le pain à ses amis. Et là nous reconnaissons Jésus le Christ, il est ressuscité, il est vivant, c’est lui.

Leurs yeux étaient aveuglés ; alors leurs yeux s’ouvrirent ; celui que les disciples considéraient comme un étranger, en fait, c’est le Christ Jésus : Ils l’ont reconnu :

C’est lui le pauvre, l’étranger. Pour nous ils ont désormais le visage de Jésus le Ressuscité.

Parce qu’ils ont offert l’hospitalité, les disciples sont récompensés et ils l’ont reconnu.

A peine l’ont-ils reconnu que Jésus disparait à leurs yeux, mais il est là dans leur cœur, ils se disent notre cœur n’était-il pas tout brûlant quand il nous expliquait les écritures ? À l’instant même ils repartent à Jérusalem, 2 heures de marche dans la nuit, mais la joie dans le cœur.

Ce chemin, c’est la vie ; acceptons de regarder en face Dieu qui nous accompagne, il éclaire la route nous donne sa lumière et sa révélation.

Jésus nous rejoint comme il a rejoint les disciples d’Emmaüs. C’est dans l’Eucharistie que nous pouvons le reconnaitre et le retrouver, et c’est lui encore qui nous donne la force de repartir pour témoigner : oui Jésus est vivant.

Je repense à ce cours que Jésus donne à ses amis pour apprendre à lire et à comprendre la Bible ; j’aurais bien aimé être là, pour ce parcours Biblique où Jésus se révèle dans les Saintes Ecritures. Mais je pense que nous sommes tous là nous aussi, car Jésus nous a ouvert les yeux.

Et nous, sommes-nous capables aujourd’hui de lire ces textes d’évangile et de les comprendre ? Nous aussi avons reçu le Saint Esprit qui nous éclaire et nous guide.

Ne prenons pas l’ancien Testament dans la Bible comme un programme écrit d’avance pour Jésus ; mais plutôt comme un récit pédagogique de Dieu qui éduque son peuple pour le préparer à accueillir le sauveur ; hélas, peu l’ont reconnu, du moins au début, mais ensuite les chrétiens sont devenus le nouveau Peuple de Dieu ; Oui c’est l’Eglise aujourd’hui.

Nous avons tous des expériences douloureuses de la mort de nos proches, de nos amis, de nos parents et Jésus vient nous dire que Dieu est plus fort que la mort.

La mort est un passage. Ne pleurez pas, car il est vivant !

Pâques est une expérience de vie, le choix de faire confiance, et ensuite de devenir les témoins de la Résurrection, comme les apôtres et les disciples d’Emmaüs le sont devenus.

La force de la Foi, nous fait vaincre la peur. Si le Christ est vivant, avec lui nous vaincrons la mort. Il faudra plusieurs jours pour que tous les apôtres comprennent, petit à petit :

Les preuves de la Résurrection pourtant sont maigres : Le tombeau est vide.

Les apôtres, les saintes femmes, quelques amis ; les témoins que j’ai compté dans l’évangile sont 28 ou 29 selon les traductions.

Les disciples se concertent, se réconfortent et admettent l’évidence : Jésus est vivant, il est présent, il est là ; et des milliards d’hommes depuis deux mille ans croient encore aujourd’hui que le Christ Jésus est vivant ; grâce au témoignage de ces quelques témoins.

La force de la Foi, c’est aussi la force de l’Espérance, Jésus est vivant, c’est pour nous une certitude, mais comment en être témoin dans le monde d’aujourd’hui si loin de Dieu ?

A Pâques avec Jésus, nous passons des ténèbres à la lumière.

Nous passons de la souffrance à la délivrance.

Nous passons de la captivité à la liberté.

Nous passons de la mort à la vie.

Le premier jour de la semaine, le lendemain du Sabbat, la Vie recommence, elle redémarre.

A Pâques nous ne célébrons pas seulement un événement du passé, un événement historique, mais c’est pour nous qu’il est vivant encore aujourd’hui.

Jésus se donne lui-même en nourriture, c’est la finale de cet évangile. Il se fait reconnaître à la fraction du pain ; c’est l’eucharistie pour nous donner Sa Force et Sa Vie.

 

Bruno PALLUAT, diacre permanent

23 avril 2023



Sommaire année A
Accueil