Chers frères et
sœurs, mes amis ;
Dans la lettre
suivante c’est encore l’apôtre Pierre qui parle mais dans un cadre
bien
différent ; il s’adresse par courrier aux païens qui ont
découvert la Foi,
il leur indique que l’ancien Testament est bien un chemin et une route
pour
comprendre et aller plus loin car Jésus le Christ est l’aboutissement
et l’accomplissement
de cette recherche.
Attention :
le mot crainte
ne veut pas dire peur, mais respect comme on respecte son père et comme on peut l’aimer. Dieu est
notre Père ; notre relation avec lui est faite de tendresse et de
confiance car Jésus a rétabli la relation filiale avec Dieu.
Par sa vie donnée, Jésus nous a rendu la vie pour servir.
Nous voila donc
aujourd’hui dans l’Evangile avec un des plus beaux textes de cette
période
pascale : les disciples d’Emmaüs.
Il est facile à comprendre, mais il faut le
lire plusieurs fois pour s’en imprégner, pour le comprendre de
l’intérieur, et
le vivre comme si nous y étions.
Imaginons que
nous sommes sur la route avec Cléophas, et peut être sa femme, ou un
ami ;
nous marchons lentement, tristement, nous avons vécu une belle
aventure avec Jésus
pendant 2 ou 3 ans et qui se termine très mal par un échec dur et
difficile ; Jésus est mort crucifié, le Maitre nous a quitté.
Notre espérance
est déçue, nos rêves sont détruits.
Et puis tout à
coup un homme s’approche et vient discuter avec nous :
Pourquoi êtes
vous triste dit il ? Cléophas répond, en expliquant que nous
avons suivi
un prophète et je pense que nous nous sommes trompés, dit-il, car les
chefs des
prêtres l’ont livré et ils l’ont fait condamner à mort. Alors que nous
espérions
qu’il serait le libérateur.
Voila 3 jours que
tout est terminé. Cléophas reconnait pourtant avoir été bouleversé par
des
femmes qui racontent avoir trouvé le tombeau vide, et même certaines
parmi
elles auraient eut une apparition. Mais hélas ce n’est pas possible,
ces femmes
ont du rêver !
Mais Jésus, que
personne encore parmi nous n’a reconnu prend la parole et commence à
expliquer,
il prend le temps petit à petit de commenter certains passage de la
Bible.
Jésus fait de la pédagogie, et reprenant Moïse et les prophètes il
relit les événements
passés en faisant comprendre que la Bible a bien prévu ces choses
là ; Il
faut savoir relire notre Bible pour mieux comprendre les évangiles,
découvrir
dans les détails, ce qui nous parle encore aujourd’hui.
Nous continuons
tous ensemble à marcher en écoutant Jésus.
Mais voila que le
soir tombe, et les disciples arrivent chez eux. Jésus fait semblant de
vouloir
aller plus loin, Cléophas le retient en disant : reste avec nous
car le
soir tombe.
Sur
ce
chemin ou quelquefois nous nous trouvons un peu seul face aux
difficultés, car
la vie est un long chemin parsemé de souffrance, de joie, et d’embûches.
Mais
Jésus
accepte l’invitation, les disciples ont été accueillant et Jésus rentre
dans la maison, il accepte le repas. Et nous, sommes-nous accueillant à
la
visite imprévue ?
Jésus
veut
se faire reconnaitre, alors il reprend les gestes de la dernière Cène,
il
rompt le pain après l’avoir béni. C’est la messe dite par Jésus qui
donne le
pain à ses amis. Et là nous reconnaissons Jésus le Christ, il est
ressuscité,
il est vivant, c’est lui.
Leurs
yeux
étaient aveuglés ; alors leurs yeux s’ouvrirent ; celui que
les
disciples considéraient comme un étranger, en fait, c’est le Christ
Jésus :
Ils l’ont reconnu :
C’est
lui
le pauvre, l’étranger. Pour nous ils ont désormais le visage de Jésus le
Ressuscité.
Parce
qu’ils
ont offert l’hospitalité, les disciples sont récompensés et ils l’ont
reconnu.
A
peine l’ont-ils reconnu que Jésus disparait à leurs yeux, mais il est là
dans
leur cœur, ils se disent notre cœur n’était-il pas tout brûlant quand il
nous
expliquait les écritures ? À l’instant même ils repartent à
Jérusalem, 2
heures de marche dans la nuit, mais la joie dans le cœur.
Ce
chemin,
c’est la vie ; acceptons de regarder en face Dieu qui nous
accompagne, il éclaire la route nous donne sa lumière et sa révélation.
Jésus
nous
rejoint comme il a rejoint les disciples d’Emmaüs. C’est dans
l’Eucharistie
que nous pouvons le reconnaitre et le retrouver, et c’est lui encore qui
nous
donne la force de repartir pour témoigner : oui Jésus est vivant.
Je repense à ce
cours que Jésus donne à ses amis pour apprendre à lire et à comprendre
la
Bible ; j’aurais bien aimé être là, pour ce parcours Biblique où Jésus se révèle dans les Saintes Ecritures.
Mais
je pense que nous sommes tous là nous aussi, car Jésus nous a ouvert
les yeux.
Et nous, sommes-nous capables aujourd’hui de lire ces textes
d’évangile et de les comprendre ? Nous aussi avons
reçu le Saint Esprit qui nous éclaire et nous guide.
Ne prenons pas
l’ancien Testament dans la Bible comme un programme écrit d’avance
pour Jésus ;
mais plutôt comme un récit pédagogique de Dieu qui éduque son peuple
pour le préparer
à accueillir le sauveur ; hélas, peu l’ont reconnu, du moins au début, mais
ensuite les chrétiens sont devenus le nouveau Peuple de Dieu ;
Oui c’est
l’Eglise aujourd’hui.
Nous
avons
tous des expériences douloureuses de la mort de nos proches, de nos
amis,
de nos parents et Jésus vient nous dire que Dieu est plus fort que la
mort.
La mort est un
passage. Ne pleurez pas,
car il est vivant !
Pâques est une
expérience de vie, le choix de faire confiance, et ensuite de devenir
les
témoins de la Résurrection, comme les apôtres et les disciples
d’Emmaüs le sont
devenus.
La
force
de la Foi, nous fait vaincre la peur. Si le Christ est vivant, avec lui
nous vaincrons la mort. Il faudra plusieurs jours pour que tous les
apôtres
comprennent, petit à petit :
Les
preuves
de la Résurrection pourtant sont maigres : Le tombeau est vide.
Les
apôtres,
les saintes femmes, quelques amis ; les témoins que j’ai compté
dans l’évangile sont 28 ou 29 selon les traductions.
Les
disciples
se concertent, se réconfortent et admettent l’évidence : Jésus
est vivant, il est présent, il est là ; et des milliards d’hommes
depuis
deux mille ans croient encore aujourd’hui que le Christ Jésus est
vivant ;
grâce au témoignage de ces quelques témoins.
La
force
de la Foi, c’est aussi la force de l’Espérance, Jésus est vivant, c’est
pour nous une certitude, mais comment en être témoin dans le monde
d’aujourd’hui si loin de Dieu ?
A
Pâques avec Jésus, nous passons des ténèbres à la lumière.
Nous
passons
de la souffrance à la délivrance.
Nous
passons
de la captivité à la liberté.
Nous
passons
de la mort à la vie.
Le
premier
jour de la semaine, le lendemain du Sabbat, la Vie recommence, elle
redémarre.
A
Pâques nous ne célébrons pas seulement un événement du passé, un
événement
historique, mais c’est pour nous qu’il est vivant encore aujourd’hui.
Jésus
se
donne lui-même en nourriture, c’est la finale de cet évangile. Il se
fait
reconnaître à la fraction du pain ; c’est l’eucharistie pour nous
donner
Sa Force et Sa Vie.
Bruno PALLUAT, diacre permanent
23 avril 2023