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3° dimanche de Pâques.


HOMELIE DU 6/4/08 FAITE POUR LES CHEMINANTS VERS LE DIACONAT

    C’est un moment très particulier que de commenter les textes de ce dimanche devant vous, mes futurs frères dans le diaconat, et le père Corbineau que nous aurions eu beaucoup de plaisir à entendre faire cette homélie dans ce temps de formation. Je vous apporte cinq pains et deux poissons, en confiant au Seigneur le soin de faire la multiplication  pour le bonheur de tous.

         Il y a deux mille ans, deux hommes cheminent à quelques heures de marche de Jérusalem. Pour  certains, Emmaüs se situerait à Abu-Gosh aujourd’hui. Le paysage est très vallonné avec de petits ruisseaux au fond des gorges, une alternance de zones caillouteuses et de petites forêts. On imagine le chemin de terre et de poussière à flanc de collines. Nos disciples retournent chez eux, déçus par ce qu’ils viennent de vivre à Jérusalem.

    Ils nous ressemblent bien ces hommes, préoccupés par ce qui les entoure : l’asservissement à une puissance étrangère, les souffrances liées aux luttes qui divisent le peuple d’Israël, la condamnation injuste d’un homme qu’ils connaissaient, et toutes les difficultés d’une vie ordinaire.  St Luc nous dit aussi qu’ils vivaient dans l’espérance, celle d’un libérateur : le Christ. Mais ils l’ont vu crucifié au bois de la croix.

    Ils n’ont pas bien compris ce que les femmes qui sont allées au tombeau ont raconté.
C’est la Parole  du Christ, suivie du geste de la fraction du pain qui  leur ouvrent les yeux. L’instant est fugace car Jésus disparaît. Ils comprennent alors ce qu’est la résurrection du Messie, et là tout bascule en eux. Ils se lèvent et retournent sur le champ à Jérusalem.

    Comme les disciples d’Emmaüs, votre cœur a peut-être été brûlant lorsque  vous avez été appelé à vous engager sur ce chemin qui peut vous conduire vers le diaconat. Cet appel, porté pour la plupart en couple, en famille, renvoie à la source de notre espérance. Les disciples d’Emmaüs retournent vers les apôtres à Jérusalem. Nous, nous nous tournons vers l’Église et les successeurs des apôtres pour avancer sur ce chemin. La source même c’est le Christ, le Christ ressuscité.

    Nous venons de fêter Pâques et redire notre foi en la résurrection n’est pas inutile dans ce monde dont les préoccupations sont multiples mais souvent orientées loin du message d’amour que le Christ nous a donné.

    Comment porter ce message aujourd’hui ? Aurons-nous la force, comme Pierre le fait si bien après la Pentecôte, de nous adresser à ceux qui nous entourent. Si St Pierre, qui n’a pas toujours été un modèle de courage, y parvient, c’est qu’il a ouvert son cœur à l’Esprit Saint .  St Luc nous dit qu’il est debout  et  parle d’une voix forte pour dire des choses qui dérangent à des hommes et des femmes en pèlerinage c’est à dire en recherche de  Dieu.C’est peut-être aussi parce qu’il n’est pas seul : onze apôtres sont derrière lui, ça aide,ça rassure.
    Si la foi est bien le fruit d’une rencontre personnelle avec le Christ, l’annonce de la foi n’est pas qu’une affaire personnelle. Nous avons besoin des autres, de l’Église, de son enseignement pour vivre et porter la Bonne Nouvelle à nos frères.

    L’homme est libre de choisir son chemin : certains courent vers une réussite sociale brillante, d’autres rencontrent l’alcool et tout ce que cela apporte de misère. D’autres encore vivent la solitude, l’absence d’amour qui peut les conduire à la violence, à  la prison.
Beaucoup ont une vie tranquille centrée sur leur famille, un travail, leur maison.


    En choisissant de cheminer vers le diaconat, nous savons que nous ne prenons pas une ligne droite vers un objectif prédéterminé. Servir humblement l’Église, corps du Christ, en servant l’homme , tout particulièrement ceux qui sont en souffrance, désespérés par une vie sans but, une vie ou le message d’amour de Dieu n’a pas encore été porté , perçu ou vu, c’est assurément faire place à l’imprévu .

    Nous n’avons pas fini de nous demander si nous serons capable de faire une homélie qui touche les coeurs, d’être à la hauteur  des attentes de nos communautés chrétiennes ou de nos prêtres et si nous saurons garder un équilibre familial, professionnel ou personnel.
    Si nous croyons vraiment que le Christ est ressuscité, ayons confiance.Il se tient à nos cotés comme il l’a fait avec les disciples d’Emmaüs et  nous donnera les mots ou les gestes qui peuvent nous aider à le servir.

    Relisons un verset du psaume 15 « Tu m’apprends le chemin de la vie
                Devant ta face débordement de joie »
    Cette joie d’aimer et de se savoir aimé de Dieu, nous pouvons la montrer à tous ceux que nous rencontrons dans nos familles nos amis mais aussi au travail ou dans nos loisirs. Tu as rompu le pain en signe de partage, Seigneur. Aide nous à partager la joie que tu nous donnes.
Garde nous toujours un cœur brûlant d’amour.   

    Amen

Xavier BRUNIER, diacre permanent.

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