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32° dimanche ordinaire.


Toujours prêts... Vous le savez, c'est la devise des Scouts. Manifestement, sur les dix jeunes filles de la parabole, 5 n'avaient pas traduit dans leur vie cette devise. Mais au fait, Toujours prêts... à quoi ? Pour les Scouts, il s'agit d'être toujours prêts à rendre service, toujours prêts à s'engager dans des combats pour que les hommes vivent mieux, pour qu'il y ait davantage de fraternité dans le monde, pour que la guerre et la faim recule partout dans le monde. Autrement dit, pour que le règne de Dieu advienne dans notre société. Mais le Royaume des Cieux ne se construit pas seulement à partir de nos efforts humains.
Et Jésus nous donne cette parabole pour nous éclairer sur ce Royaume qui vient et pour nous donner cet avertissement : « Veillez donc car vous ne savez ni le jour ni l'heure. » Ce temps après la Toussaint, comme la lettre de Paul aux Thessaloniciens, nous oriente vers notre rencontre avec le Seigneur : « Nous serons pour toujours avec le Seigneur. » Il ne faut pas rater ce rendez-vous. C'est l'un des enseignements de l'évangile de ce dimanche : être prêt pour le grand rendez-vous à la fin des temps, « Au retour du Seigneur ».
Mais tout au long de nos jours, le Seigneur ne cesse de nous fixer des rendez-vous, pour nous parler, pour être avec nous. C'est incroyable, mais il se présente comme le demandeur. La 1ère lecture nous montre la Sagesse « assise à la porte de celui qui la cherche » et « chaque fois qu'ils pensent à elle, elle vient à leur rencontre. » Et c'est toujours ainsi : Dieu ne se lasse pas de venir croiser nos routes d'hommes, sous les traits d'un frère, d'un voisin, d'un mendiant, d'un malade, d'un prêtre, d'une religieuse. Il suffit de garder les yeux ouverts pour le voir et les oreilles disponibles pour l'écouter. Veiller, c'est cette attitude de notre cœur toujours avide de rencontrer le Seigneur. L'huile dont il est question dans la parabole, je crois que c'est le désir, l'amour de Dieu. Et c'est pourquoi les jeunes filles prévoyantes ne peuvent pas partager leur huile avec les insouciantes ; on n'aime pas par procuration ! Remarquons que dans l'attente de l'époux, les dix jeunes filles se sont endormies ; veiller, ce n'est donc pas se priver de sommeil. « Je dors, mais mon cœur veille » disait l'épouse du Cantique des Cantiques. L'huile de nos lampes, c'est notre capacité humaine d'aimer dans la durée. Cette flamme de l'amour reste humble ; elle n'est visible que dans les petites choses. Mais elle aura la persévérance de tenir jusqu'au retour du Seigneur.
Pour ne pas manquer d'huile, il nous faut donc entretenir notre désir de Dieu par l'accueil et la méditation de sa  Parole qui est « la lumière de nos pas et la lampe sur notre route. » Ainsi, nous répondons à l'appel de Jésus dans l’Évangile à être des veilleurs. Beaucoup de nos contemporains  sont englués dans les angoisses de la nuit et n'ont plus d'espérance car ils ignorent leur origine et leur destinée. Pour nous, chrétiens, nous savons par la sagesse divine, d'où nous venons et où nous allons. Nous avons un rendez-vous d'amour avec l'époux de l’Église. Mais quand ? Nous ne le savons pas.  Notre parabole des noces nous enseigne le bon usage de l'incertitude. Il s'agit peut-être de se préparer à mourir, mais en apprenant à vivre. Vivre en état de veille, non pas dans l'angoisse stérile du lendemain, (la peur du coronavirus), mais dans l'attente confiante, pour un soir de fête. Notre Foi au Christ mort et ressuscité nous conduit à l'Espérance de la rencontre. Depuis notre baptême, nous avons reçu la Lumière du Christ et nous sommes la lumière du monde. Mais si nos lampes sont éteintes, faute d'huile, l’Époux ne peut pas nous reconnaître : « Amen, je vous le dis, je ne vous connais pas. » Mais si nous sommes suffisamment semblable à lui, il nous reconnaîtra.
Veiller, c'est donc vivre au jour le jour cette ressemblance avec lui et avec son Père pour laquelle nous sommes faits : c'est aimer comme lui. Chose impossible, sommes-nous tenter de dire... Heureusement, cette ressemblance d'amour est cadeau. Comme nous l'ont dit les autres lectures de ce dimanche, il nous suffit de la désirer, de la chercher – comme dit le psaume : « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aube ». Il nous suffit d'aller à la rencontre de cette Sagesse dont nous parlait la 1ère lecture, celle qui se traduit par la bonté, le droit et la justice. Veiller, en fin de compte, c'est être toujours prêts à le recevoir. Elle est belle, la devise des scouts, vous ne trouvez pas ?

Jean-Jacques BOURGOIS, diacre permanent
8 novembre 2020

Messe diffusée sur le site paroissial :
http://www.paroisses-cote-de-jade.fr









































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