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30° dimanche du Temps Ordinaire.


Exode 22, 20-26 / Ps 17 / Th, 1, 5c-10 / Mt 22, 34-40

Dimanche dernier, déjà les Pharisiens cherchaient à prendre en faute Jésus, le questionnant sur la permission ou non de payer l’impôt à l’empereur. Rappelons-nous : « Est-il permis, oui ou non de payer l’impôt à l’empereur ? » La Réponse de Jésus nous la connaissons : « Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». En clair, il faut rendre à César la monnaie qui est sienne, à Dieu, on ne peut que rendre gloire et faire don de sa propre personne.

A nouveau donc, dans l’évangile de ce dimanche, Jésus est interrogé. Mais cette fois-ci, la question est plus perfide : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »

Dimanche dernier, ce sont des disciples pharisiens qui viennent à la rencontre de Jésus et tentent de le faire parler. Mais on ne le questionne pas vraiment, on lui demande un avis : « est-il permis de payer l’impôt à l’empereur ? ».
Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus est vertement questionné, on veut le mettre à l’épreuve. Et c’est un docteur de la Loi qui l’interpelle, qui l’interpelle et l’interroge sur ce que sont les commandements, et plus précisément  sur ce que serait le grand commandement ; probablement que les Pharisiens veulent faire référence aux Ecritures (l’Ancien Testament aujourd’hui).
Dans sa réponse, Jésus ramène à la Loi et à son exigence première, celle de l’Amour. En premier lieu l’amour pour Dieu, en second l’amour pour son prochain. Cette même réponse fut aussi celle apportée par Paul dans sa Lettre aux Romains (Rm 13, 8-10) ; Paul y parle de l’accomplissement de la Loi et reprend les mots mêmes de Jésus face aux Pharisiens : « tu aimeras ton prochain comme toi-même »
Et Paul de conclure en ces termes :
« L’amour ne fait aucun tort au prochain ; l’amour est donc le plein accomplissement de la Loi »

Les théologiens nous éclairent sur la réponse de Jésus ; ils nous disent comment Jésus, par son enseignement, apporte une nouveauté. Il y a en effet quelque chose de nouveau dans son enseignement lorsqu’il vient signifier que l’on ne peut se donner à Dieu – aimer Dieu – si l’on ne se donne pas à son prochain – aimer son prochain comme soi-même.
Le visage du Christ n’est pas gravé sur nos monnaies car il n’est pas venu pour marchander une quelconque libération du péché, mais bien pour incarner l’amour de Dieu envers les hommes.
L’amour de Dieu est sans limites, l’amour de Dieu est exclusif.  Comment chacun de nous pourrait-il mesurer son amour pour un prochain, comment notre amour pourrait-il être exclusif ?
« Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son fils unique. »
Parce que Dieu aime tout homme, nous avons, à la suite de son Fils Jésus, la capacité d’aimer nos prochains. Reste à savoir comment.
Oui, comment chacun de nous peut-il donner de l’amour à une personne seule, une personne malade ou très âgée, une personne sans travail ou avec des ressources précaires, à l’étranger venu sur une terre qui n’est pas la sienne, au malheureux tombé au bord du chemin ? . . .
Notre société laisse au bord du chemin nombre d’hommes et de femmes, et les causes de ce rejet sont nombreuses : la maladie, le handicap, une situation sociale précaire, la solitude, la migration, toute forme de pauvreté, etc. . . Cela touche toutes les tranches d’âges. Dans notre pays pourtant civilisé et riche, ces précarités touchent un nombre croissant de nos concitoyens. Ce qui est inadmissible loin de chez nous l’est d’autant plus ici !
Ainsi donc, la misère n’est pas seulement loin de chez nous, dans les journaux ou sur nos écrans de télévision ou d’ordinateur, elle est aussi présente à notre porte, dans nos villages et dans nos campagnes.
Non vraiment, nous ne pouvons fermer les yeux, non vraiment nous ne pouvons rester les bras croisés.
Même si nous n’avons pas le monopole de la charité, même si nous ne pouvons pas répondre à toutes les pauvretés, en tant que chrétiens nous nous devons de réagir.
Si toute notre vie doit dépendre des deux commandements de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain, c’est bien au travers de ces deux commandements que notre vocation de baptisé prend sens. Dieu aime chacun de nous, aimons-le et aimons nos prochains.
Les réponses à nos manques d’amour ne sont pas seulement  dans le comment agir, dans l’engagement, elles sont aussi dans le don et le partage.

Vous me permettrez d’évoquer, parmi d’autres organisations, les actions du Secours Catholique, et de citer plus particulièrement la délégation de Loire-Atlantique. Certains dans notre paroisse, (peut-être parmi notre assemblée ce matin) certains agissent au sein de cette délégation au niveau du pays castelbriantais. Ici comme ailleurs, des bénévoles donnent de leur temps pour agir auprès de personnes fragilisées, en situation de précarité, voir de grande pauvreté.
Dans le numéro d’octobre du journal des bénévoles de Loire-Atlantique « EN CHEMIN » est annoncée la collecte nationale 2014 qui aura pour slogan cette année : « Donner, c’est déjà agir ». Ainsi, à défaut de pouvoir agir, chacun pourra donner lors de cette collecte ; une façon de s’impliquer, un acte simple qui participera à la pérennisation des actions déjà entreprises.
Dans son message, M. Jacques Bouron, président de la Délégation de Loire-Atlantique, nous invite à « ne pas laisser nos frères au bord de la route » ; comme dans la parabole du Bon Samaritain, ne passons pas à côté de l’être affaibli, arrêtons-nous à sa hauteur et aidons-le à se relever pour qu’il puisse reprendre la route.
Nous sommes tous appelés à aimer notre prochain comme nous-mêmes, nous sommes appelés à manifester notre amour quand l’occasion nous est donnée ; que ce soit par une parole, un geste, une présence.
Dans nos intentions tout à l’heure, nous allons prier pour que notre communauté donne l’exemple de la charité et de l’amour inconditionnel. Frères et sœurs, faisons nôtre cette prière.
Pour conclure, je reprendrai ce qu’a écrit le pape François dans son exhortation apostolique « Evangelii Gaudium – La joie de l’évangile » dans le chapitre traitant de l’intégration sociale des pauvres, aux n° 186 et 188.
Je le cite :
« De notre foi au Christ qui s’est fait pauvre, et toujours proche des pauvres et des exclus, découle la préoccupation pour le développement intégral des plus abandonnés de la société. »
« L’Eglise, guidée par l’évangile de la miséricorde et par l’amour de l’homme, entend la clameur pour la justice et veut y répondre de toutes ses forces ».

Frères et sœurs dans le Christ, amis paroissiens, que notre foi au Christ nous rende apte à aimer toujours plus nos prochains.

AMEN

Joël MACARIO, diacre permanent.
26 octobre 2014




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