26° dimanche ordinaire.
Si nous étions à la télé, ça nous ferait penser à « Des paroles et
des actes » thème du débat politique que vous avez peut-être suivi
il y a quelques jours sur le petit écran.
Jésus questionne ses contemporains. « Que pensez-vous de ceci ?
En bon éducateur, pédagogue, il interroge afin de provoquer une
réflexion personnelle, toujours respectueux de la liberté de chacun..
Dans nos débats avons-nous le même souci que Jésus , d’éveiller,
de susciter la participation de l’autre pour l’aider à réagir’.
De quoi s’agit-il aujourd’hui ?
Il s’agit d’un homme et de ses 2 fils et comme la semaine dernière,
nous sommes dans une vigne. Cet homme est une image de Dieu et de la
manière dont il s’y prend avec nous, ses enfants. Il envoie au
travail : « Va travailler aujourd’hui à ma vigne »
La vigne c’est la terre que Dieu aime. Nous sommes invités à porter du
fruit . Ce que notre Père attend de nous ce sont des fruits de
justice, de paix d’ amour…
Sommes-nous sûrs de travailler à sa vigne et de faire ce qu’il attend de nous ?
Dans le comportement des 2 fils, épisode banal de la vie de famille,
Jésus démasque les responsables religieux de l’époque, les pratiquants
réguliers, ceux qui se montrent et qui disent « oui » à Dieu
mais ne bougent pas le petit doigt. Ils sont enfermés dans leurs
certitudes, leurs rites, leurs morales.. Sûrs de leur vérité, campés
sur leurs positions, persuadés d’être sur le bon chemin... ils sont
imperméables à la nouveauté qu’apporte Jésus. Invités à sa vigne, ils
restent figés dans leur suffisance. et ne se remettent pas en question.
Chez les marginaux, les mécréants, ceux qui cherchent tant bien que mal
leur chemin, Jésus pointe une attitude disponible, en souplesse. Les
uns et les autres, publicains prostituées, ne sont pas enfermés dans
des rôles ou de la représentation. Du fond de leur détresse, rejetés
par les autres, ils découvrent que l’évangile c’est pas du bricolage,
ce ne sont pas des paroles de bon ton pour nous donner bonne
conscience, c’est la vie. Beaucoup n’ont plus rien à perdre, sans citer
Dieu tout le temps, il leur arrive de le servir incognito humblement,
de répondre à son appel et d’aller travailler à sa vigne !
La différence avec les premiers, c’est qu’ils sont conscients de leurs
manques, de leurs faiblesses et qu’ils éprouvent le besoin de
changer ; de « se convertir »…
Nous le savons bien les belles paroles et les discours ne suffisent
pas, ni les « oui » du bout des lèvres. Ce sont les actes qui
comptent et nous le vérifions aujourd’hui dans tous les secteurs de la
vie. Ça me fait penser inévitablement à l’actualité de ces derniers
jours : la reconnaissance de l’état de Palestine à l’ONU. Ce
peuple qui attend depuis 60 ans et qui ne croit plus aux paroles ;
éternellement renvoyé de conférences en sommets, de résolutions en
accords non tenus, de processus en pourparlers ou négociation… nos amis
de Bethléem veulent un OUI à la Paix qui se traduise en actes
réels pour leur vie, l’avenir des jeunes.
Et moi ? Suis-je toujours prêt à aller travailler à ta vigne
Seigneur ? Ne suis-je pas à la fois celui qui dit
« oui » et n’y va pas et celui qui dit « non » et y
va quand même. Chacun peut penser à des exemples…pour lui-même et dans
ses relations… quand je suis incohérent entre ce que je dis et ce que
je fais…
Tenez quand je vais à la messe tous les dimanches et que je reste sourd
aux appels à aller vers les autres en difficulté, malades, prisonnier
ou tout simplement un voisin ou un membre de la famille qui a besoin de
moi, d’un conseil, d’un coup de main…ou simplement d’une marque
d’affection (un sourire, un bonjour)
Jésus ne vient-il pas aujourd’hui d’abord par sa parole avant de
signifier sa présence par le rite ? Plus on donnera de
l’importance au partage de la parole dans l’Évangile, plus on évitera
l’écueil du ritualisme et mieux on comprendra la présence de Jésus
parmi nous !
Sommes-nous persuadés que le Christ est présent à notre communauté
rassemblée en son nom (ce soir) pour l’écouter nous parler et devenir
son corps, (comme on le chante si souvent.)chacun prenant sa place et
pour le bien de tous
Alors …Parole décapante pour les uns, réjouissante pour les autres…
Qu’allons-nous en faire en ce temps de rentrée. où la nouveauté
s’impose sur notre paroisse St Luc/St Louis de Montfort : Accueil
paroissial flambant neuf, Jérôme nôtre nouveau prêtre que nous avons
accueilli avec lequel nous allons cheminer… des initiatives nouvelles
pour aller à la rencontre des jeunes du quartier (du Sillon), les
écouter, les impliquer dans des projets (avec le médiateur social)…
Prendrons-nous des résolutions : à la maison, pour nouer ou
reprendre des relations, des engagements, qui nous amèneront peut-être
à quitter notre petit confort, à modifier nos habitudes, à nous
ressaisir pour que « ça
change » .
Le temps passe si vite…
Allons-nous ouvrir nos oreilles et notre cœur pour entendre l’appel de
nos frères, qui espèrent et attendent qu’on les aide, qu’on leur
parle ? Irons-nous sur le terrain pour travailler tous ensemble à
plus de justice, d’amour et de paix pour que notre monde devienne
habitable pour tous. ?
François CORBINEAU, diacre permanent.
le 25 septembre 2011
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