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14° dimanche du Temps Ordinaire.


        L’évangile, aujourd’hui, présente deux visages de Jésus. D’abord le Jésus priant. Les évangiles nous le montrent souvent se retirant pour prier… que ce soit Matthieu, Marc, Luc ou Jean, chacun rapporte cette relation fondamentale, forte et habituelle du Fils priant le Père. Mais aujourd’hui, Jésus prie en action de grâce. Il remercie ce Père de lui avoir dévoilé une nouvelle facette de sa mission, celle de révéler aux humbles et aux petits son message et sa venue. Jésus priant et Jésus berger. Celui qui invite chaque personne à le rejoindre pour marcher avec lui vers la paix et le repos.
      
        Un Jésus priant… tout au long des évangiles, jésus prie le Père. Avant que le jour naisse ou quand il baisse, jésus se retire pour prier. Il invite ses amis à le rejoindre. Pratique « habitée par l’Esprit » tellement forte qu’à un moment ses disciples lui demandent leur apprendre à prier… et Jésus leur donne le notre Père. Mais aujourd’hui Jésus dit toute sa reconnaissance à ce Père «tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour » car il offre, à ce fils aimant, un peuple.

        Quand Jésus commence ses enseignements en parcourant la Galilée et la Judée, il officie dans les synagogues. Il s’adresse d’abord à ceux qui semblent les plus aptes à comprendre son message qui révèle toute la puissance d’amour de la Parole de Dieu : religieux, Pharisiens, scribes qui connaissent déjà la loi et la pratiquent. Mais quasiment aucun de ceux-ci n’accepte cette révélation filiale, cette incarnation des lois dans le vivant et son universalité. Ils vont même jusqu’à fomenter des coups pour essayer de le lapider mais Jésus échappe. C’est alors, que face à cette impasse, sans doute, au cœur de la prière, peut-être dans une relecture de ce début de mission, guidé par le souffle de l’Esprit qui l’habite, il comprend que c’est vers les petits et les humbles qu’il est d’abord envoyé. C’est vers ces personnes que son Père l’envoie pour leur dire qu’elles ne sont pas perdues, qu’elles ont la même valeur que tous les autres et qu’elles seront sauvées.

        Vers ceux qui le retrouvent par milliers au bord du lac pour l’écouter enseigner, celles qui partager avec lui du pain et des poissons, vers ceux qui le rejoignent pour être guéris et sauvés, vers ceux qui vont jusqu’à démonter un toit pour présenter leur ami paralysé et puis l’aveugle, le sourd, le lépreux, l’éclopé, le possédé, tous ceux qui jalonnent sa route. Sans doute ne connaissent-ils pas si bien la torah que les scribes, sans doute ne sont-ils pas si purs que les pharisiens, mais ils viennent, s’approchent, l’écoutent, le touchent ! Ils sont là ! Ils sont confiants ! Ils se laissent guider par la foi en cet homme qui est, ils le ressentent, bien plus qu’un homme ! Tous laissent l’esprit de Jésus les guider vers une vérité qu’ils entrevoient sans pour autant la comprendre. Ils abandonnent le rite, les règles strictes contraignantes de leur Loi qui enferme dans la peur des punitions d’un Dieu intransigeant oubliant que c’est l’Esprit de liberté qui guide vers ce Dieu d’amour qui les attend. L’Esprit du Fils qui donne vie et sauve dit Paul. Ce n’est plus un peuple contraint mais un peuple libéré, guidé par l’esprit, qui sera son témoin. Un peuple comblé et servant qui dispersera ce message d’amour du Père et du Fils, un peuple missionnaire ! Missionnaires de Jésus et de ses commandements : aimer dieu et aimer son frère quel qu’il soit… Juif ou païen… pur ou impur mais l’aimer et agir pour le signifier.

        C’est ce qui nous est proposé et demandé aujourd’hui encore mais jamais seul ! La tentation est grande de se dire : moi je peux ! Mais être seul, rester seul à combattre le mal pour que le bien et l’amour fraternel, gagnent est difficile, épuisant presque impossible. Jésus le sait. Alors il nous dit : prenez mon fardeau et rejoignez-moi sous le joug.

        Un fardeau ? mais quel est-il ? C’est sa mission, celle de faire connaître le dessein de son Père, sa Parole et l’amour qu’il a pour chaque personne en partageant ce même amour sans distinction… Ce fardeau reste léger car, si c’est une vraie responsabilité, il est assez heureux et bienfaisant de faire savoir à l’autre qu’il est aimé et sauvé s’il suit le Christ.

        Un joug ? Les plus anciens le savent, les plus jeunes peut-être pas, un joug est une pièce en général en bois, qui unit, souvent, des bœufs et qui permet de répartir la charge, de conjuguer les efforts et d’avancer à la même vitesse. C’est ce que nous propose Jésus. « Venez avec moi sous mon joug : moi, seul je ne peux pas tout faire, vous seuls, ce serait trop dur ! Ensemble le chemin sera plus facile. » Oui, jésus est là pour nous aider à avancer, à croire et à aimer et nous sommes là pour faire connaître mon message. Inutile de maitriser toutes les sciences et toutes les règles, la fondamentale est de vivre de l’amour de Dieu avec nos frères. Avançons, avec Lui, ensemble au même pas. Il nous fait confiance, laissons la confiance nous envahir, ayons foi en la Parole. Il l’a confirmé un peu plus tard en disant : « moi, je suis avec vous jusqu’à la fin du monde. ».
En ayant l’humilité de se reconnaître petit et enfant du Père, d’accepter d’être aidé par son frère et par Jésus, animé par son Esprit pour vivre sa mission, le disciple du Christ accédera à la paix, la joie et au repos promis.


Patrick DOUEZ, diacre permanent
9 juillet 2017


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