Le contexte :Funérailles de Marcel S.
Livre de la Sagesse 4,7-15 – St Jean 11,32b-45
Homélie :
Chère famille de Marcel,
Sœurs et frères dans le Christ,
Il y a des évènements marquants dans une vie : la
mort d’un père, d’une mère est l’un de ceux-là. Quel que soit son âge,
c’est comme une part de nous-mêmes qui nous est arrachée. Marcel a eu
une longue vie émaillée de joies et d’épreuves. Mais ce qui compte aux
yeux de Dieu ce n’est pas la longueur de sa vie. Ce qui compte à ses
yeux c’est ce que Marcel a pu donner du meilleur de soi-même à sa
famille, à ses proches et à ceux qu’il a croisés sur sa route humaine.
Lazare était un ami et disciple du Christ. Il
habitait avec ses sœurs Marthe et Marie à Béthanie, village distant de
Jérusalem d’environ 2 kilomètres et demi. (15 stades). Sa maison était
pour Jésus un havre de paix et de repos. Il y était toujours accueilli
en ami. Ainsi Lazare, Marthe et Marie avaient créé de réels liens
d’affection avec Jésus.
Dans l’évangile que nous venons d’entendre Jésus
nous apparaît dans toute sa condition humaine : « Jésus est bouleversé
d’une émotion profonde » ou plus loin : « Jésus pleura ». Jésus pleure
son ami Lazare : Jésus partage totalement notre condition humaine y
compris dans le chagrin, le deuil, la mort.
Mais Jésus nous apparaît aussi dans toute sa condition divine, comme
celui qui donne ou redonne la vie, Celui en qui réside la force de la
résurrection. S’il fait sortir Lazare de son tombeau, le rendant à la
vie terrestre c’est pour rendre gloire à Dieu, le Père créateur, source
et auteur de la vie.
Nous sommes tous désemparés devant la mort et encore
davantage devant la mort de quelqu’un de proche. Nous nous questionnons
sur l’au-delà de la mort. La question du sens de la vie nous taraude :
pourquoi vivre si notre vie doit se terminer dans la tombe.
Il y a quelques mois, je me suis rendu au cimetière
avec Justine, 22 ans, qui venait de perdre coup sur coup sa maman
morte par accident, puis sa grand’mère décédée quelques mois plus tard.
Après nous être recueilli sur la tombe de sa maman et de sa grand’mère,
Justine m’interrogea : « Arsène, peux-tu me dire où se trouvent
maintenant maman et grand’mère ? Crois-tu qu’elles sont près de nous ?
» Difficile pour moi de lui expliquer l’inexplicable. Il n’y a pas
d’explication au mystère de l’au-delà de la mort. Pas de démonstration
scientifique ou mathématique. Il n’y a que notre foi en Jésus Christ,
mort et ressuscité pour nous, qui nous fait entrer dans l’espérance de
la résurrection.
Chère famille de Marcel, pour nous chrétiens, la
mort n’a pas le dernier mot. Malgré les apparences, notre destination
finale n’est ni un cercueil, ni une urne. Notre corps est périssable,
certes. Notre corps retourne en poussière ou en cendres. Notre esprit
humain ne peut imaginer ce que sera la vie dans l’au-delà dans ce
royaume de Dieu promis par le Christ Jésus.
Au seuil de nos vies, Dieu accueille toute femme,
tout homme de bonne volonté. Il est le maître de la vie. Au seuil du
paradis, pas besoin de présenter un passeport ou des diplômes, inutile
d’énumérer ses titres ou d’exhiber des médailles. Face à face avec Lui,
Dieu n’aura qu’une seule question : « As-tu aimé ? »
Chers amis, ce qui importe sur les chemins de nos
vies terrestres, c’est de mettre en œuvre à l’exemple du Christ le
commandement « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de
toute ton âme et ton prochain comme toi-même »
« Aimes-tu ? » : c’est la question que chacun de nous doit se poser, un
jour ou l’autre, sur les chemins hasardeux de sa vie. C’est sans
doute la seule clé que le Christ nous donne pour ouvrir la porte sur le
mystère de la vie et de la mort.
Chère famille, Marcel est maintenant devant cette
porte, face à face, avec son Dieu qui est tendresse et miséricorde. Et
il est là, auprès de vous, autrement !
Amen !
Arsène BUCCHOLZER, diacre pemanent
le 3 août 2013