Homélie pour l’A-Dieu à la famille WEIBEL
Textes choisis :
Frères, nous ne voulons pas vous
laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la
mort ; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui
n’ont pas d’espérance.
Jésus, nous le croyons, est mort et
ressuscité ; de même, nous le croyons aussi, ceux qui se sont endormis,
Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui.
Réconfortez-vous donc les uns les autres avec ce que je viens de dire.
En ce temps-là Jésus disait à ses disciples Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous au-rais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ?
Quand je serai parti vous préparer
une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que
là où je suis, vous soyez, vous aussi.
Pour aller où je vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Lorsque Laura et Alexandre étaient jeunes enfants, ils venaient
régulièrement, accompagnés de Fabienne, leur maman, aux célébrations
d’Eveil à la foi organisées pour les enfants de moins de 8 ans, avant
le début du catéchisme. Je faisais alors partie de l’équipe d’animation
de l’éveil à la foi et je me souviens très bien de leur présence. Nous
nous connaissions aussi par l’école, où Laura et Alexandre étaient avec
mes enfants. On se souvient toujours de certaines familles en
particulier, et c’est le cas pour la famille Weibel. Je me souviens de
2 enfants gentils, bien élevés, qui participaient à la célébration,
toujours dans le calme et attentifs. Et je me souviens de Fabienne,
avec qui nous parlions de nos enfants respectifs, Fabienne, toujours
aimable, souriante et attentive aux autres, préférant demander des
nouvelles de nos enfants, plutôt que de parler d’elle-même. Lors de ces
célébrations, nous nous efforcions de parler aux enfants du message
donné par Jésus aux Hommes, le message de Dieu pour l’humanité, que
nous, chrétiens, catholiques, protestants, orthodoxes, avons pour
mission de faire vivre en notre monde. Un message d’Amour, de
tolérance, d’ouverture. Un message, qui, à l’exemple de la vie de
Jésus, nous invite à rechercher la paix, à accueillir chacun dans toute
ses différences, à vouloir servir et aider nos semblables, sans rien
exiger en retour. Les enfants, dont Laura et Alexandre, nous montraient
à quel point ce message, était pour eux concret et ouvrait un chemin de
vie et de vérité sur lequel ils voulaient avancer, à la suite de Jésus.
Les parents, lors d’échanges pendant et après la célébration,
témoignaient aussi de leur volonté de voir leurs enfants grandir en
apprenant, peu à peu, ce message d’Amour et d’espérance et surtout, à
le mettre en pratique.
En écoutant le chemin de vie de Fabienne et de Christophe, on réalise à
quel point eux-mêmes marchaient sur ce chemin et montraient l’exemple.
Celles et ceux qui les ont connus le disent, en les décrivant ouverts,
tournés vers les autres, soucieux des personnes, s’engageant et faisant
preuve d'initiatives, créant du lien. Il n’est pas toujours facile, en
notre monde, de mettre en cohérence nos façons d’être, de vivre, avec
nos convictions, nos croyances. Fabienne et Christophe, dans leurs
divers engagements, leurs investissements entrepreneuriaux,
associatifs, paroissiaux, nous montraient que l’on peut agir en
cohérence avec ce en quoi l’on croit.
Alors, lorsque de belles personnes comme Fabienne, Christophe et
Alexandre sont brutalement arrachés à ceux qui les aiment, on ne peut
qu’être frappé, désorienté, par une telle injustice du destin. Et,
comme l’a dit très justement Michel tout à l’heure, on peut être tenté,
de chercher à comprendre, à se tourner vers Dieu, et lui demander des
comptes pour avoir laissé se produire un tel drame.
Mais n’oublions pas, n’oublions jamais, que Dieu ne veut pas la mort ;
il n’est pas celui qui qui « tire toutes les ficelles » et fait mourir
les gens. Il a créé le monde, il a créé la vie, mais Il a envoyé son
Fils Jésus parmi les Hommes pour nous monter par l’exemple de sa vie,
par le message d’Amour qu’il nous a laissé et que nous écoutons dans
l’Evangile, que la vie ne s’arrête pas à notre mort terrestre. Pour les
Hommes et femmes qui veulent bien croire en cette promesse, et qui dans
leur vie se sont efforcés de faire le bien, elle se poursuit, cette vie
éternelle, dans la Maison de Dieu le Père, que nous appelons le paradis
où Jésus est allé, nous préparer une place, comme il l’a dit à ses
disciples.
Alors gardons au cœur les paroles de la lecture de la lettre de St
Paul, lue par Juliette. Répondons positivement à son invitation de nous
tenir réconfortés les uns les autres par cette promesse en laquelle
tout le monde peut choisir de croire, la promesse d’une vie éternelle,
par-delà la fin de notre passage sur terre. Cela ne nous console pas de
cette peine, immense, que nous ressentons à l’idée de ne plus avoir
avec nous en ce monde celles et ceux que nous avons tant aimés. Mais
cela nous donne un espoir d’un jour les retrouver. Je voudrais, si vous
le voulez bien, m’adresser en particulier à Laura à qui nous pensons si
fort en ce moment. Je veux te dire, Laura, que comme Jésus nous l’a
promis, il a accueilli auprès de lui Fabienne, ta maman, Christophe ton
papa, et Alexandre, ton frère. Ils sont, ils seront, depuis la demeure
dans laquelle Jésus les a accueillis, toujours avec toi ; dans ton
cœur, dans ta vie. Ils veillent sur toi, ils continuent de
t’accompagner de leur amour. Et, lorsque le moment sera venu, au terme
d’une vie que nous espérons pour toi pleine de la Force qu’ils te
donneront, tu les retrouveras. Car, là où ils sont, dans la Maison du
Père, eux aussi pour toi, ils auront préparé une place. Telle est notre
Foi, telle est notre certitude. Puisse cette certitude t’aider, nous
aider, à nous tenir unis les uns les autres, avec courage et
fraternité, et que ton cœur, notre cœur, en ce jour bouleversé, peu à
peu, se laisse emplir et apaiser, par la confiance, et l’Espérance.
Amen.
Olivier RABILLOUD, diacre permanent
Eglise St Vincent de Paul – 11 Sept 2021