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retour vers l'accueilVeillée Pascale
Pâques… Pâque juive, Pâque de Jésus-Christ, Pâques
des chrétiens… trois réalités différentes mais un seul mot qui crée
l’unité par son sens profond. Pâques vient de l’hébreu ancien « Pessah
» qui se traduit en français courant par : passage… Pâques : un passage
! Les passages, évolutions ou changements, sont inhérents à notre
humanité : passage d’enfant en adulte, d’amoureux en mari ou compagnon
de vie… de fille ou fils en mère ou père et nous pourrions continuer
longtemps encore. Mais nos passages sont aussi inhérents à notre
spiritualité : passage de l’humain au croyant, de la découverte à la
pratique de la foi, du doute à la confiance, des ténèbres à la lumière,
de la colère au pardon…ces passages qui nous font exister dans la foi,
l’Espérance, la charité et bien sûr la fraternité.
Depuis le début de la
célébration, nous entendons des textes de la bible qui sont en relation
étroite avec ce mot.
Dans le poème de la Création, un
lieu informe et vide, par l’action de l’amour de Dieu, accomplit son
passage en un lieu de vie où se côtoient paisiblement plantes, animaux
et humains. En suite, c’est Abraham qui, de père âgé d’un fils unique,
devient le père de tous les croyants par sa confiance sans défaut en
son Dieu, notre Dieu. Puis vient un des faits fondateurs pour tous les
Hébreux : le passage de la Mer Rouge… de l’Égypte vers la Terre
Promise, de l’esclavage à la liberté. Vient ensuite le renouvellement
de l’Alliance de Dieu avec son peuple exilé, désemparé revenant à une
foi plus pure. Suivi de Saint Paul qui rappelle que notre baptême
s’inscrit, en vérité, dans la Pâque de Jésus-Christ qui, lui, passe de
la vie à la mort pour vivre cet autre passage : celui de la mort à la
vie … notre foi et notre Espérance. Pour opérer, avec Lui, cette
résurrection promise à chaque enfant, chaque femme et chaque homme.
Enfin cet évangile, où les disciples, en commençant par les femmes,
sont appelés, comme chacun de nous, à passer de l’annonce d’une foi en
Jésus à la foi au Christ Ressuscité qui revient pour nous entraîner à
sa suite.
Tant et tant de passages et de pâques qui nous construisent et nous
font grandir car ils sont autant physiques que spirituels et chacun
d’eux nous aide, si nous les regardons comme des actes de vie, comme la
vérité de la vie, oui, chacun nous aide à découvrir que nous sommes
aimés, profondément aimés mais aussi que nous sommes capables, sans
peur et dans la joie, d’aimer en vérité.
Cette nuit, deux personnes nous
rejoignent pour vivre un de ces passages fondateurs qui d’homme, enfant
de ses parents, va leur révéler qu’ils sont aussi le fils bien-aimé de
ce Dieu amour et miséricorde. Que notre Dieu et Père leur fait
tellement confiance qu’il leur donne aussi, comme à chacun de nous, une
mission celle de partager la Bonne Nouvelle. Comme chacun de nous,
physiquement ils restent les mêmes ! Mais, en même temps, ils seront
bien différents. Comme chacun de nous, ils ne maîtrisent
raisonnablement ni l’origine ni l’impact de ce passage mais en ressent
déjà les fruits.
Je reprends volontiers deux de leurs paroles :
« Par ce chemin fait avec vous,
j’agis, j’exerce ma charité et c’est un peu comme si une petite boîte
s’est ouverte dans mon cœur pour aller vers l’autre en confiance et
cela fait tellement de bien ! »
« Se savoir et sentir que l’on
ait aimé m’invite à aider les plus fragiles ceux qui en ont vraiment
besoin !»
À tout instant de sa vie, Dieu
donne à chacun de ses enfants, chaque personne sur cette terre, son
amour et son Esprit. Conscient ou non, nous en sommes tous les
bénéficiaires. Il le prouve avec sa façon à Lui d’agir avec chacun de
ses enfants. Pour les croyants qui reconnaissent ces passages, cela
peut se vivre de bien des façons différentes : la rencontre d’une
personne, entendre une parole éclairante, une lecture, croiser la
misère, l’injustice, une célébration (comme ce soir par exemple) ou
découvrir que l’ouverture à la différence est une chance et une
richesse. Il va s’adresser à moi, me parler, dans mes richesses et par
mes faiblesses, par mes talents et dans mes fragilités … conscient de
cette confiance qu’il me fait et de cette force qu’il me propose, je
peux avancer en enfant de lumière, rempli de l’Esprit-Saint qui m’est
donné.
Convaincu qu’il me soutient, que
je vis de sa Vie, de ses dons, de son Esprit et nourri de sa Parole, je
peux, sans peur, vivre tous les passages de ma vie : de catéchumène en
croyant fidèle, d’enfant en fille ou fils aimé du Père, de voisin,
d’ami, de parent en sœur et frère. Des passages qui, vécus avec l’aide
du Christ, vont peut-être permettre à d’autres personnes, celles que je
croise, à la sortie de cette église par exemple, de vivre leur propre
pâque dans la joie, elles aussi, en se sachant aimées, entendues et
attendues.
Patrick DOUEZ, diacre permanent
le 16 avril 2022
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