Le
dimanche des Rameaux est la grande porte qui nous
introduit dans la Semaine Sainte, la semaine où Notre Seigneur,
Jésus
s’achemine vers le sommet de sa vie sur notre terre. Il monte
courageusement à
Jérusalem pour accomplir les Ecritures et pour être suspendu sur le
bois de la
croix « le trône à partir duquel il régnera pour toujours,
attirant à
lui l’humanité de tous les temps et offrant à tous le don de la
rédemption »
(Benoit XVI).
Partant
de Jéricho avec ses disciples, il va guérir
l’aveugle Bartimée, « que veux-tu que je fasse pour toi ?
« Rabouni
que je retrouve la vue » et entendu Jésus lui dire « va,
ta foi t’a sauvé ».
Comme il nous invite à nous préparer à vivre cette semaine dans la
foi. Une foule le
suivait et à travers ce geste de
guérison cette foule va espérer voir la dimension messianique de
Jésus. Pour
elle il parait être le Messie, le nouveau David tant attendu...
Cette
espérance va donner une entrée triomphale de
Jésus à Jérusalem. Nous l’avons entendu au cri de « Hosanna,
béni soit au
nom du Seigneur, celui qui vient. Béni soit le règne qui vient, le
règne de
David notre père ».
Et
pourtant quelques jours plus tard le peuple criera
à Pilate « Crucifie-le » incité par des dirigeants
hostiles à Jésus
mais aussi déçu de la manière dont Jésus avait décidé de se
présenter comme
Messie et Roi d’Israel.Là où le peuple attend du prestige et du
pouvoir, Jésus
présente l’humilité de faire son entrée à Jérusalem sur un petit
âne.
C’est
aussi pour nous le jour de nous interroger et de
nous laisser poser la question :
Pour
nous, qui est Jésus de Nazareth ?
Quelle
idée du Messie avons-nous ?
Quelle
idée de Dieu avons-nous ?
C’est
une question cruciale que nous ne pouvons éluder
étant donné qu’au cours de cette semaine nous sommes appelés
justement à suivre
un Messie qui choisit comme trône la croix ; nous sommes
appelés à suivre
un Messie qui ne nous garantit pas un bonheur terrestre facile mais
le bonheur
du ciel, la béatitude de Dieu. Nous devons alors nous demander,
quelles sont
nos vraies attentes ?
Quels
sont les plus profonds désirs, avec lesquels
nous sommes venus aujourd’hui pour célébrer le dimanche des Rameaux
et pour
commencer la Semaine Sainte ?
Le
Pape Benoit XVI disait lors des Rameaux 2012 aux
jeunes venus célébrer avec lui : « Que le dimanche des
Rameaux soit
pour vous le jour de la décision, la décision d’accueillir le
Seigneur et de le
suivre jusqu’au bout, la décision de faire de sa Pâque de mort et de
résurrection le sens même de votre vie de chrétiens. C’est la
décision qui
conduit à la vraie joie ».
Et
il ajoutait prenant l’exemple de Ste Claire d’Assise,
elle avait 18 ans et elle eut le courage de la foi et de l’amour, le
courage de
décider pour le Christ, trouvant en Lui la joie et la paix.
A
l’école de St François elle a compris que « l’Amour
n’est pas aimé » alors que Jésus est le porteur de cet Amour de
Dieu pour
l’humanité.
Durant
cette période, la Vierge Marie devait être
proche de son Fils, se réjouissant sans doute de l’accueil fait par
le peuple
de Jérusalem mais se rappelant dans son cœur ce que lui avait dit le
vieillard
Syméon lui prophétisant que son fils serait un sujet de division en
Israël.
Prophétie qui va se réaliser durant la Semaine Sainte que nous
allons entamer
et dont nous venons d’entendre le récit selon Saint Marc. Alors avec
notre
Bonne Mère, prenons ce chemin douloureux mais avec un cœur pacifié
par la grâce
de la Réconciliation reçue dans le sacrement de confession que nous
sommes
invités à recevoir pour parvenir à une Pâque radieuse.
Bonne
Semaine Sainte et que l’Esprit Saint vous
éclaire sur les démarches de foi à accomplir durant celle-ci.
Georges
RENOUX, diacre permanent
Basilique
du Sacré Cœur de Marseille
Le
24 mars 2024