Dimanche de Pâques


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«  Jésus est ressuscité, Il est vivant » c'est ce que nous fêtons et proclamons !

Comment ce qui est arrivé à Jésus il y a 2000  ans résonne en moi aujourd'hui ?

« Ressuscité » est un mot trop extraordinaire, trop grand pour l'accueillir dans ma petite existence...

Et si ce mot voulait tout simplement dire : se relever, se réveiller, ce que je fais et que nous faisons tous les jours ? Alors… ce mot ne serait plus réservé à l’Église, à la fête de Pâques, aux miracles de la Bible ?  il pourrait me concerner aujourd'hui.

N'ai-je pas été relevée, réveillée ? Et d'autres ne le sont-ils pas ?

 

 La vie est source d’étonnement et d’interrogation. Le croyant n’est pas celui qui sait tout sur Jésus, mais celui qui cherche toujours à mieux comprendre pour mieux aimer. Bouger dans son corps, dans sa tête, aller plus loin... 

Pâques, la Résurrection m'appelle à avancer, à voir plus loin que mon petit horizon ; plus loin parce que là où la vie semble s’arrêter, Dieu la fait renaître. Là où se dressait une pierre, un nouvel horizon s'est ouvert pour Jésus d’abord, mais aussi pour chacun d’entre-nous.

Nous qui avons quitté nos maisons, n’est-ce pas la marche qui nous caractérise comme croyant ? Jamais installés, toujours en chemin. Nous ne disposons pourtant d’aucune preuve, c’est la foi en la parole d’une poignée de témoins au départ dont ces quelques femmes, les apôtres, St Paul et quelques autres ; c’est la confiance aux témoignages de ceux qui ont vu et entendu, à tous les relais de ce message jusqu’à François notre pape !

Lire les textes bibliques conduit à une transformation du regard. Il ne s'agit pas seulement de voir, ni de savoir mais de recevoir ce qui est donné comme une révélation. Quelque chose y passe qui me rejoint et me porte au-delà de moi-même. 

Malgré les limites et les déficiences de la vie, les fatalités, les remous de l'histoire, les espoirs déçus....  une issue (advenue) survient 

Et tout cela ce n'est pas d'hier, ni d'avant-hier, c'est aujourd'hui ; ce n'est pas du passé, c'est du présent, le nôtre. C'est notre chemin de vie, avec ceux pour qui toutes les ouvertures sont encore fermées par une pierre : pierre de la guerre, pierre de la haine, pierre de l’exil, de l’oppression, de l’injustice ceux qui avancent sur un long chemin de croix (chômage, maladie, logement, isolement...)

Qui va rouler la pierre de tous ces tombeaux à l'entrée de notre cœur, qui nous enferme dans la mort, qui étouffe la vie, éteint  la confiance, nous emprisonne dans le tombeau des peurs, de l'amertume et bloque le chemin vers la joie, le bonheur, nous empêchant d'accomplir le bien qui nous tient à cœur et nos élans de solidarité

Sortir de la mort, être relevé, être réveillé, ce passage, cette Pâque est offerte à tous.

À chacun de rouler la pierre et faire le passage ; regardez, il y a plein de petits gestes, des actions, même désorganisées, souvent méconnues, capables de mouvoir nos pierres personnelles ou communes ; vous en connaissez comme moi, et vous en êtes, de ces passeurs, de ces hommes et de ces femmes qui ne se lassent pas d’aider à rouler des pierres qui obstruent le passage, à ouvrir des chemins nouveaux, des chemins d’espérance, des chemins de résurrection… oui roulons la pierre pour rencontrer l'autre de culture différente sur notre quartier, sur la ville ; n'est-ce pas ce que nous avons vécu de fort en rencontres et en échanges, en partage et convivialité, en spectacles et concert lors de cette journée « Place aux mondes » au Carré International ?


La résurrection ne suscite pas des héros ou des héroïnes au-dessus du lot, mais des hommes et des femmes en plein dans le monde,

Alors où est-il donc Celui que nous cherchons ? « Il n’est pas ici, il est ressuscité »  « Il vous précède en Galilée » Oui Il nous précède sur nos propres routes. Oui il est devant nous : il se trouve déjà dans votre maison quand vous ouvrez la porte, dans votre école quand vous y arrivez chaque matin, votre bureau, votre atelier, votre commerce quand vous y entrez, votre quartier quand vous sortez de chez vous, il est déjà sur le trottoir d’en face quand vous traversez pour saluer cette voisine… 

À la suite du Christ, sommes-nous disposés à re-susciter quelque chose de différent, de nouveau dans nos rapports humains, familiaux, sociaux, politiques… faire du neuf. Ce compagnonnage est bon pour retrouver la force, la vigueur et l’énergie, en ces temps de morosité et de doute et permettre de véritables ouvertures…

Car chacun de nous porte en lui une part de résurrection ; chaque être peut nous enrichir, nous sortir de la banalité, de nos enfermements, à condition de plonger en lui dans ce qu’il y a de beau, de meilleur, de lumineux…et d’en recevoir une parcelle de la lumière du Ressuscité. 


La résurrection c'est parfois tout petit, une petite chose,

un geste de bonté, une parole qui rend courage,

un texte biblique qui devient terreau de vie,

un pardon donné, un petit moment de grâce,

et pourtant cela change tout.  (D. Hernandez)


François CORBINEAU, diacre permanent

19 et 20 avril 2025


 




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