Nuit de Noël

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Ce soir (ce matin) je vais vous provoquer un peu en vous posant 3 questions :
Qui est Dieu ?
Est ce que je crois en Dieu ?
Est ce que j’attends Dieu dans ma vie ?

Qui est Dieu ?
Depuis toujours les hommes de toutes les races se sont cherché des divinités, puissance protectrice, à laquelle il fallait obéir, sacrifier, sans comprendre souvent pourquoi.
Avec le peuple juif, à la suite d’ Adam, d’Abraham, de Moïse et surtout de Jésus, Dieu est appelé créateur de toute chose, Il invite à l’amour entre les hommes et sa tendresse est infinie pour chaque homme, chaque femme, croyant ou non.
Belle définition mais est ce que j’y crois vraiment?
Si Dieu est tout puissant et plein d’amour pour nous, pourquoi la guerre ? Pourquoi la maladie ? Pourquoi la souffrance ? Il suffit de regarder la une des journaux ces dernières semaines pour se poser la question :
Est ce que je crois en Dieu ?
Chez les juifs il y a plus de 2000 ans on attendait le retour de Dieu, triomphant, dans une nuée de Gloire. On l’a entendu dans la bouche des prophètes dans la 1° lecture : Il sera libérateur et il apportera la paix et la joie.
Pour les juifs, les années, les siècles ont passés, et Dieu n’est pas venu. Du moins pas comme on l’attendait. Les pharisiens et les scribes ont interrogés Jean Baptiste : es tu celui qui doit venir : non ! « Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » (Jean (1, 26-27)
A toutes les époques Dieu est attendu et à toutes les époques depuis Noël à Bethléem, Dieu n’est pas là où on l’attend ! Nous aimerions bien qu’il soit à nos cotés pour redresser les injustices, guérir toutes les maladies, détrôner les tyrans et faire disparaitre les guerres.

Dans le livre « le Hobbit » de l’écrivain chrétien Tolkien qui a écrit dans les années 1950 le Seigneur des anneaux , il y a 2 magiciens qui s’opposent, l’un Sarouman, qui pense que seul un grand pouvoir peut tenir le mal en échec. L’autre, Gandalf lui répond : « ce n’est pas ce que j’ai découvert. Je crois que ce sont les petites choses, les gestes quotidiens des gens ordinaires qui nous préservent du mal. De simples actes de bonté et d’amour. »
La réponse de Dieu, c’est Noël : c’est à dire la naissance d’un enfant dans une mangeoire. Aucun des sages d’Israël n’a reconnu le créateur de l’Univers dans ce petit bébé : les bergers, si ! Les rois et les puissants ont eu peur d’être détrônés et Hérode fera assassiner tous les enfants de la Région. Mais Marie avait compris que le prince de la Paix dont parlaient les prophètes étaient dans ses bras.
Lorsque plus tard Jésus guérira des malades, rendra la vue à des aveugles, ou changera le cœur de Zachée, c’est après les avoirs rencontrés chacun individuellement.
Dieu n’organise pas des meetings, il ne remplit pas les stades : il vient nous parler à chacun , cœur à cœur , pour demander : est ce que tu m’aimes ?

Les enfants, connaissez vous l’histoire de la première crèche ?
 En 1223, St François d’Assise imagine de reconstituer la crèche avec les villageois, dans une grotte à Greccio. La Messe fut célébrée au-dessus de la mangeoire qui servait d'autel, avec de chaque coté un âne et un bœuf en vrai ! La légende raconte que tout à coup, un ami de saint François voit un petit enfant étendu dans la mangeoire. Il a l'air endormi...Saint François s'approche, prend l'enfant dans ses bras. Alors le bébé s'éveille, sourit à François, caresse ses joues et saisit sa barbe dans ses petites mains ! Alors cet ami comprend que Jésus avait semblé endormi dans le cœur des humains et que c'est François qui l'avait réveillé par sa parole et par ses exemples.

Et Moi, Est ce que j’attends Dieu dans ma vie ?

Dieu, en se faisant petit enfant, petit homme, né dans une étable et pas dans un palais, se fait proche de nous. Il n’est pas un Dieu lointain qui décide tout ,tout seul, à notre place. Il se fait l’un de nous parce qu’il a besoin de chacun de nous pour transmettre son amour, jusqu’aux extrémités de la terre.
Le premier livre de la Bible, la Genèse, décrit la création de l'homme et de la femme à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26-27), Ce texte nous dit que la création de l'homme et de la femme est un acte libre et gratuit de Dieu; l'homme et la femme, seules créatures sur terre que Dieu a voulue pour elles-mêmes et pour entrer en relation avec Lui .
La question nous est personnellement posée : sommes-nous en attente ? Qu’attendons-nous ? Pouvons-nous ressentir de la joie si nous n’attendons plus rien ?
Dieu ne nous veux pas comme des esclaves devant un maître : Il a envoyé son Fils pour vivre parmi nous, avec nous, comme nous.
Il a vécu en comprenant nos limites et nos imperfections, nos désirs de paix, nos espérances de bonheur partagé, nos rêves d’absolu et de justice.
Tout à l’heure en regardant la crèche, ici dans l’église, ou bien chez vous, posez vous la question : qui est couché dans la paille de la mangeoire ?
Cet enfant, c’est le Dieu d’amour qui s’abaisse devant nous et nous tend la main pour nous demander d’être ses amis, le reconnaissons nous?
Cet enfant, c’est le Dieu créateur de toute la nature qui nous entoure, le reconnaissons nous?
Cet enfant, c’est le Fils de Dieu qui dans sa vie d’homme a accepté de mourir sur une croix pour le salut de tous les humains de toutes les époques, le reconnaissons nous?
Marie, jeune maman,  apprends nous à reconnaitre dans ce nouveau né, le Seigneur qui viens nous libérer de toutes nos guerres, de toutes nos maladies, de tous nos enfermements. Marie aide-nous à comprendre que lorsque tu embrasse ton bébé, tu embrasse le fils de Dieu, tu embrasse le visage de Dieu.
Marie apprends nous à voir le visage de Dieu dans ceux qui nous entourent, dans le pauvre et le petit, là où je ne l’attendais pas.


Philippe ARRIVE, Diacre permanent
Vertou, le 24 Décembre 2014



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