21 juillet
Fête patronale St Abrogast
Ez 34,11-16 / He 13,7-8.15-17.20-21 / Jn 4,34-38
Chers sœurs et frères, notre paroisse fête
aujourd’hui notre Saint Patron Arbogast qui est aussi le St Patron du
diocèse de Strasbourg. Voici comment Saint Arbogast – dont nous ne
connaissons que peu d’éléments biographiques - est présenté dans
le martyrologe romain, livre qui contient la liste des saints de
l’Eglise catholique avec une notice sur leur vie.
« Originaire d'une noble famille d'Aquitaine, il aurait été d'abord un
pieux solitaire dans une forêt d'Alsace, appelée depuis la 'Forêt
Sainte'. Le roi Dagobert II, connaissant ses vertus, le fit venir à
Strasbourg pour succéder à l'évêque Lothaire qui venait de mourir. Il
conserva durant tout son épiscopat le même esprit d'humilité, de
douceur et de désintéressement qui était le sien dans sa vie
érémitique. Il resta en relation avec la cour royale, mais sans s'y
soumettre. Il reçut un territoire qui fut à l'origine de la
souveraineté temporelle de l'évêque de Strasbourg. L'un de ses grands
soucis fut la formation d'un clergé zélé et instruit dans la science
évangélique. Il mourut le 21 juillet 678. Ses reliques, d'abord dans
une chapelle construite sur son tombeau, furent transportées dans
l'église abbatiale de Strasbourg. » L’évêque qui succéda à St Arbogast
fut Saint Florent, patron de notre communauté de paroisses et de notre
chapelle.
A la lumière des textes qui nous sont proposés pour
la fête de St Arbogast, je vous invite, frères et sœurs, à jeter un
regard lucide sur notre Eglise, sur ses responsables, sur ses acteurs
pastoraux.
Le livre d’Ezéquiel nous propose une image pastorale
du peuple de Dieu. L’évêque étant comparé au berger qui prend grand
soin de ses brebis, qui veille à les garder rassemblées, qui a le souci
de leur trouver de bons pâturages. La belle image champêtre du berger
menant son troupeau pourrait facilement tomber dans une vision
péjorative : celle de moutons suivant docilement mais bêtement la
houlette du berger ! L’évêque a la mission exaltante mais difficile de
veiller, comme l’a réalisé St Arbogast au 7e siècle, à l’unité de
l’Eglise diocésaine et de la guider, dans la foi, sur les chemins de
l’évangile. Il est successeur des Apôtres, chargé d’enseigner et de
transmette la foi avec fidélité ce dont il aura à rendre compte comme
il est dit dans la lettre de St Paul aux Hébreux. Assisté par les
prêtres, les diacres, les coopérateurs de la pastorale, il incarne en
quelque sorte l’Eglise.
Il est regrettable que des siècles de rites
monarchiques dans la société civile aient déteint sur nos structures et
comportements ecclésiaux. Comme l’avait souligné en son temps, avec
truculence, l’abbé Paul WINNINGER, dans des pages
pamphlétaires, les titres emphatiques de « Monseigneur », «
d’Eminence » ou « d’Excellence », cadrent très mal avec l’image
du berger et l’humilité évangélique du Pasteur. De même les fastes,
honneurs, privilèges qui datent d’une époque révolue mais dont certains
responsables d’Eglise sont encore très friands, relèvent de la maladie
du « cléricalisme » que dénonce le pape François. Le terrain pastoral
d’un évêque, ce ne sont ni les salons mondains ni les cercles fermés de
notables. L’attention et la sollicitude d’un évêque et de ses
collaborateurs doit être toute tournée vers les attentes spirituelles
des membres du peuple de Dieu qui lui est confié.
C’est lui, le pasteur, qui doit stimuler
celles et ceux qui ont reçu mission d’annoncer l’évangile, de célébrer
les sacrements, de mettre en œuvre le service du prochain. Le rôle d’un
évêque n’est pas de faire passer ses idées ou de mettre en avant ses
préférences, mais sa mission c’est de prendre de justes décisions pour
« accomplir la volonté » du Seigneur. Mais l’évêque n’est rien sans
l’aide des chrétiens clercs ou laïcs engagés résolument comme ouvriers
dans la moisson. C’est aussi à vous, à nous, chers amis que revient la
mission aux côtés des responsables de l’Eglise de semer la Parole de
Dieu, de semer l’amour de Dieu dans le cœur de celles et ceux que nous
croisons. Nos communautés chrétiennes ne peuvent survivre que si
chacune et chacun d’entre nous met les mains à la pâte, selon ses
talents et ses aptitudes. Car l’amour que Dieu a semé en nous portera
du fruit dans la mesure où nous-mêmes auront pris soin de semer des
petites graines d’espérance et de charité. Je vous invite sœurs et
frères à devenir encore davantage des semeurs de paix et d’amour dans
les champs du Bon Dieu sous la houlette de nos pasteurs.
Soyons reconnaissants à notre archevêque Luc d’avoir
accepté la lourde charge de pasteur de notre diocèse. Mais aussi
à son auxiliaire Christian qui traverse l’épreuve de la maladie, et à
qui nous offrons le soutien de notre prière.
Par l’intercession de notre saint patron
Arbogast, prions le Seigneur pour nos évêques : qu’ils soient des
bergers avisés, soucieux de guider les membres du peuple de Dieu vers
des horizons d’espérance. Qu’ils soient particulièrement proches des
plus petits, attentifs aux plus fragiles d’entre eux. Que le
divin Maître les éclaire et les soutienne dans leurs choix
souvent difficiles. Qu’ils prennent toujours plus conscience
qu’ils ont été choisis, « pour servir et non pas être servis » à
l’image du Christ serviteur. Leur autorité sera d’autant plus grande si
elle s’enracine dans le terreau fertile de l’évangile sur des chemins
d’humilité et de charité.
Sœurs et frères, invoquons aussi le Seigneur pour
toutes les personnes qui se dévouent tout au long de l’année au service
de notre paroisse : qu’elles gardent courage et énergie et persévèrent
dans les services précieux qu’elles rendent dans nos communautés.
Amen
Arsène BUCHHOLZER, diacre permanent
OBERHASLACH
le 21 juillet 2019
Sommaire fêtes particulières
Accueil