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Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et
demandèrent: « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Ils ont
quitté leurs pays, leurs villages, leurs familles, leurs certitudes
pour suivre l'étoile, (l'étoile c'est le signe auquel ils ont
reconnu qu'un nouveau roi devait naître, qu'un bouleversement heureux
allait survenir). Ils sont en quête de sens pour leur vie. Ils ne se
sont pas contentés de faire comme tout le monde, de suivre l'avis
général, le politiquement correct. Ils sont partis sans savoir où cela
allait les mener. Ils ont sûrement rencontré des difficultés sur le
chemin. Peut être même ont-ils douté dans leur entreprise. Mais ils ont
persévéré. Les difficultés n'ont pas disparues mais leur désir
d'aboutir leur a permis de passer les obstacles. Un proverbe ne dit-il
pas " si tu veux que ton sillon soit droit, accroche ta charrue à une
étoile"?
Est-ce que ce cheminement ne ressemble pas un peu à notre
vie spirituelle : des hauts et des bas, des difficultés, des
doutes, mais une lumière, Jésus Christ sur qui nous fixons notre regard
et qui nous aide à surmonter les obstacles qui se présentent à nous. Il
nous arrive d’être désemparé lorsque nous ne sentons plus sa présence.
Mais la persévérance nous aidera à continuer.
Hérode et les scribes
sont très inquiets, apeurés par les interrogations des mages. Malgré
leur attente du Messie, ils ont peurs de perdre leur place, leur
pouvoir. Ils ne voient pas les signes des temps, l’étoile. Ils
résonnent humainement, centrés sur eux-mêmes.
¬ Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie.
Celle
qui les guidait, la petite lumière de l'étoile avait disparue. Dans une
nuit noire, sans étoile, nous ne sommes pas trop rassurés. Et pourtant
«Aussi longtemps que dure l'obscurité, il suffit d'une seule lumière
dans la maison pour ne pas avoir peur» nous dit un autre proverbe.
Rappelez vous la joie de Marie quand elle visite sa cousine Elisabeth.
La joie qui peut nous habiter après avoir rencontré un signe de la
présence de Dieu dans nos vies : une étoile pour les mages, l'ange
Gabriel pour Marie. Une rencontre ou un témoignage d’amour pour nous.
Mais ces rencontres sont exceptionnelles. C'est à nous de garder cette
lumière et de la transmettre, de la partager. Rappeler vous le texte de
nos veillées de Noël "une bougie vous parle": La lumière que vous
donnez n’est pas grand chose, mais avec celle des autres, c’est énorme:
la lumière se communique.
¬ En entrant dans la
maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux,
ils se prosternèrent devant lui.
A quoi ont-ils reconnus que cet
enfant était roi, pour se prosterner devant lui? A ses langes. A cette
époque ils étaient réservés aux enfants des familles royales et
n'étaient pas très fréquents chez les charpentiers. Mais c'est plutôt
leur cœur qui les a guidé vers cette vérité. Rappelez vous le texte du
Petit Prince d'Antoine de Saint Exupéry " on ne voit bien qu'avec le
cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux".
Se prosterner, se
mettre à genoux ce n'est pas ce que notre société aime. Etre le plus
fort, avoir le plus de réussite même parfois au détriment des autres,
voila le modèle que l'on nous propose à la télévision où dans les
magazines. Mais se mettre à genoux, reconnaître sa petitesse devant
d'autres, devant Dieu... Même à l'église ce n'est pas facile…
¬
Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de
l'or, de l'encens et de la myrrhe. Et nous que pourrions nous lui
offrir?
Pour terminer je voudrais vous proposer un conte de Noël:
Le premier mage était Gaspar. Le second Melchior. Le troisième Balthazar.
Alors parut le quatrième, Artaban.
Sa
patrie était le Pays que baigne le Golfe Persique ; il en avait apporté
trois perles précieuses. Il devait les donner au roi qui était né à
l’Occident, et dont lui aussi avait vu l’étoile.
Les trois autres
mages étaient venus, et ils étaient partis. Il arrivait trop tard... et
les mains vides... il n’avait plus de perles.
Il ouvrit lentement les portes de la maison où se trouvait le Fils de Dieu.
En hésitant, Artaban s’avança puis il se jeta aux pieds de l’Enfant et de sa mère. Lentement, il commença à parler :
Seigneur,
dit-il, je viens à part des autres qui t’ont tous rendu hommage et dont
tu as reçu les dons. J’avais aussi une offrande pour toi, trois perles
précieuses.
Je ne les ai plus.
Je suis resté en arrière, dans une
hôtellerie J’ai décidé d’y passer la nuit. Quand j’entrai dans la salle
des voyageurs, j’aperçus un vieillard tremblant de fièvre étendu sur le
banc du poêle. Nul ne savait qui il était. Il n’avait pas d’argent pour
payer le médecin et les soins qui lui étaient nécessaires. Il devait
être jeté dehors le lendemain.
Seigneur, c’était un homme très
vieux, avec une barbe blanche. Seigneur, pardonne-moi, j’ai pris une
perle dans ma ceinture et je l’ai donnée à l’aubergiste, pour qu’il lui
procure un médecin et lui assure les soins.
Le lendemain je suis
reparti. Soudain, j’ai entendu des cris. Je sautai de ma monture et
trouvai des soldats qui s’étaient emparés d’une jeune femme et
s’apprêtaient à lui faire violence. Oh ! Seigneur, pardonne-moi encore
cette fois ; je mis la main à ma ceinture, pris ma seconde perle et
achetai sa délivrance.
A présent il ne me restait plus qu’une perle, mais au moins je voulais te l’apporter, Seigneur !
Alors
je vis une petite ville à laquelle les soldats d’Hérode avaient mis le
feu et qui brûlait. Je m’approchai et trouvai des soldats exécutant les
ordres d’Hérode et tuant tous les garçons de deux ans. Près d’une
maison en feu, un grand soldat balançait un petit enfant. L’enfant
criait. Seigneur, pardonne-moi ! Je pris ma dernière perle et la donnai
au soldat pour qu’il rendit l’enfant à sa mère. Seigneur, c’est
pourquoi me voilà les mains vides. Pardonne-moi."
Le silence régna quand Artaban eut achevé sa confession. Marie regardait son fils qui était contre son sein. Dormait-il ?
Non,
l’Enfant-Jésus ne dormait pas. Lentement, il se tourna vers Artaban.
Son visage rayonnait ; il étendit ses deux petites mains vers les mains
vides. Et l’Enfant Jésus sourit.
Puissions nous nous-aussi savoir
nous libérer, nous alléger de tout ce qui nous encombre. Dieu voudrait
nous voir venir à lui les mains vides, disponibles, pour que Lui puisse
nous offrir tout les trésors de sa grâce qu'il nous offre en abondance.
Philippe ARRIVÉ, diacre permanent
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