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Épiphanie
En cette solennité de la fête de
l’Epiphanie, l’Eglise nous invite à continuer de contempler et de
célébrer le mystère de la naissance du Sauveur. A travers cette fête
nous est révélée la “destination universelle de cette naissance“ .Le
Fils de Dieu né de la Vierge Marie est venu non seulement pour le
peuple d’Israël, nous l’avons vu avec les bergers, mais également pour
l’humanité toute entière représentée par les Mages. C’est sur eux et
leur chemin pour parvenir auprès du Messie que l’Eglise nous invite à
méditer et à prier.
Les textes qui accompagnent cet Evangile nous éclairent déjà sur cette
venue des Mages. Nous avons entendu dans le passage d’Isaïe que “les
nations marcheront vers la lumière et les rois vers la clarté de ton
aurore“. Ainsi cette prophétie nous permet de mieux comprendre cet
événement un peu mystérieux de la venue des Mages. En effet, c’est
l’annonce que Jérusalem verra revenir la lumiére.C’est donc un temps
d’espérance pour un peuple en difficulté pendant et après l’exil. Mais
cette Lumière nous le savons nous chrétiens, c’est celle du Christ,
celle de l’enfant-Dieu né dans la créche.Il est lui –même la Lumière,
“Lumière né de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu“ disons nous dans
le Credo. La venue des Mages est donc annoncée depuis des siècles par
le prophète “ils viendront apportant l’or et l’encens“.
Dans sa lettre aux Ephésiens Saint Paul nous parle
du mystère du Christ et nous révèle que pour lui le Christ est le
centre du monde et de l’histoire. Dans sa deuxième prédication de
l’Avent au Vatican, le père Cantalamessa parle même de barycentre de
l’histoire et cela pour nous inviter à nous poser la question “le
Christ est-il au centre de ma vie ?“
Cette présence centrale du Christ dans l’histoire est d’autant
plus vraie qu’à partir du sixième siècle on va calculer les années à
partir de la naissance du Christ. Et le passage de Saint Matthieu que
nous méditons a facilité la datation de la naissance de Jésus
(même si l’on a commis une légère erreur de comptage).
Les Mages ont donc vu se lever une étoile à l’orient
st ils sont partis à la rencontre de celui que cela annoncait.Ils
viennent pour le voir et l’adorer. Ces hommes sages et certainement
savants “représentent les hommes et les femmes à la recherche de Dieu
dans les religions et dans les philosophies du monde entier“ nous dit
le Pape François.
Ainsi “en suivant une lumière, ils cherchaient la
lumière“, C’est l’Esprit Saint qui les a appelés et qui les a poussés à
se mettre en chemin ;et sur ce chemin aura lieu aussi leur rencontre
personnelle avec le vrai Dieu. Car ils étaient des chercheurs de Dieu.
Nous avons la grâce, ici, en paroisse, de rencontrer des chercheurs de
Dieu. Les catéchumènes en sont de réels et lorsqu’on lit le témoignage
qu’elles ou qu’ils font de leur parcours antérieur, on est émerveillé
de l’action du Seigneur pour les amener sur ce chemin du baptême,
parcours souvent parsemé de difficultés. Oui, l’Esprit Saint est
toujours à l’œuvre auprès de ceux qui cherchent et que l’Eglise
accueille comme ses enfants bienaimés.
Pour les mages ce ne sera pas non plus sans difficultés.
Arrivés à Jérusalem, ils perdent l’étoile.
Recherchant un roi ils vont tout naturellement vers le palais royal
d’Hérode. Nous le savons, Hérode s’intéresse à cet enfant
uniquement parce qu’il craint un rival pour son pouvoir. Il considère
donc Dieu comme un rival et l’on peut penser que les Mages passent par
un moment d’obscurité et de désolation. Mais parce que l’Esprit Saint a
parlé par les prophètes dans l’Ecriture Sainte ils retrouvent leur
chemin vers l’Enfant-Dieu. L’étoile réapparait et ils en éprouvent une
grande joie.
Ils vont alors découvrir le nouveau né avec Marie sa
mère. Ils recherchaient un roi et arrivent devant un petit enfant. Ils
pourraient refuser d’admettre cette petitesse mais l’Esprit du Seigneur
qui les a guidé, par sa grâce, leur met au cœur l’assurance que c’est
bien cet enfant qu’ils recherchaient dans leur quête de Dieu. Ils vont
l’adorer et offrir leurs présents.Ils découvrent l’humilité de l’amour
de Dieu.
Ils ont aussi compris la ruse d’Hérode, sa demande de venir l’informer,
et ils repartent par un autre chemin. Nous savons ce qu’il adviendra
par la suite :le massacre des enfants de moins de deux ans, dans toute
la région de Bethléem.
Les Mages ont en effet découvert à la fin de leur
périple que “Dieu ne se manifeste pas dans la puissance de ce monde,
mais dans l’humilité de son amour, cet amour qui demande à notre
liberté d’être accueilli pour nous transformer et nous permettre
d’arriver à Celui qui est l’amour“ selon notre pape émérite Benoit XVI .
Demandons à la Vierge Marie, actrice et témoin de
cet événement de la visite de ces chercheurs de Dieu, qu’elle intercède
auprès de son Fils afin que nos cœurs soient enflammés par son Amour
comme devaient l’être ceux des Mages.
C’est le vœu que je formule pour chacune et chacun d’entre nous en ce début d’année.
Ainsi soit-il.
(Sources diverses)
Georges RENOUX, diacre permanent
Basilique du Sacré Cœur de Marseille
Le 7 janvier 2018
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