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Épiphanie

Is. 60, 1-6 ; Ep 3, 2-6 ; Mt 2, 1-12

Epiphanie… A quoi pensez-vous lorsque je prononce mot ? Sans doute, aux mages en route vers Bethléem, à l’étoile du chemin, à Hérode ce roi sanguinaire…
Epiphanie… c’est beaucoup plus qu’une belle histoire. N’est-ce-pas l’expression d’une réalité extraordinaire ? Le mot ne veut-il pas dire : manifestation ? Manifestation de Dieu.
Dieu se manifeste en notre histoire humaine. Il se manifeste en la personne du Fils, comme nous l’avons chanté ces jours derniers : « il est né le divin enfant ». Et voilà que cette fête de l’épiphanie vient élargir cette annonce aux dimensions du monde.

Mais, que manifeste donc Dieu ? Je retiens deux révélations aux conséquences incommensurables :
•    Sa présence en notre histoire.
•    Son message à l’humanité toute entière.

Sa présence à notre histoire.
Nous le savons bien, elle est de toujours, sous des formes variées. C’est la création ; c’est l’extraordinaire vocation historique  du Peuple d’Israël. Mais c‘est surtout et d’une manière définitive, la naissance de Jésus. Dieu présent à notre humanité en la personne du Fils. Dieu qui vient ainsi donner à notre humanité une dimension et un  devenir insoupçonnés.
Ce n’est pas une simple présence. En Jésus, Dieu prend chair, notre chair, lui donnant une dimension d’éternité. N’a-t-il pas vécu pleinement notre humanité dans le processus de développement de tout être : du bébé à l’adulte, de la naissance à la mort ? N’a-t-il pas vécu pleinement son appartenance à son peuple dans son histoire et dans l’expression de sa foi ? Notre humanité devient le berceau de Dieu, du Dieu vivant. Quel mystère, quelle grandeur ! Mais aussi quelles responsabilités pour nous les êtres humains.

Car, si cette chair est divinisée, le corps de tout être humain doit être objet de respect. Et quand on pense à tous les massacres, les attentats, les guerres, les tortures, à tous les rois Hérode ! Et quand on pense aux pillages des richesses entraînant asservissement et famine. Quel mépris pour cette humanité qu’a revêtue Dieu en la personne du Fils. Voilà pourquoi, des hommes et des femmes se lèvent  pour redonner dignité et lutter contre toutes ces formes de destruction : actions individuelles, actions collectives, actions politiques,  toutes chargées d’espérance.

Car, si cette chair est divinisée, c’est aussi l’intelligence et l’esprit qui doivent être développés par l’éducation et par l’ouverture à la vie, au  mystère de Dieu. Education familiale, c’est vrai ; mais aussi effort de la société pour permettre à chacun d’avoir part au développement humain et au bien être de tous. Et quand on pense aux interdits de s’instruire,  faits  aux filles, en certains pays ! L’évangélisation a toujours été accompagnée de l’instruction et de l’éducation. Vous y collaborez à votre manière, en famille, dans les écoles, les mouvements, la catéchèse, la liturgie.

Si Dieu s’est manifesté en prenant chair au sein d’une famille, d’un peuple, soyons conscient de la grandeur de notre humanité.  C’est là que s’enracinent ce que nous appelons les Droits de l’Homme.

(sa présence à notre histoire), Sa révélation à l’humanité toute entière.
C’est le message de ce jour. Ils sont venus de l’Orient nous dit l’évangéliste ; c’est-à-dire des pays lointains, comme l’avait prédit le prophète Isaïe : « les nations marcheront vers ta lumière. » (Is 60, 3). Des étrangers. Etrangers à l’histoire d’Israël, étrangers à la culture d’Israël ; aussi, ont-ils besoin de se renseigner : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » (Mt 2, 2). De plus, ce sont des mages, personnages qui n’ont pas bonne réputation en Israël, leurs pratiques n’étant pas en harmonie avec la religion juive.
Et voilà que Dieu, après avoir convoqué, par l’ange, les bergers à la crèche, Dieu fait signe aux mages dans leur langage, celui de l’astronomie : « Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » (Mt 2, 2), disent-ils.
La Bonne Nouvelle n’était  donc pas réservée à Israël, mais à tous les hommes, à l’humanité entière.
L’événement de la visite des mages annonce symboliquement l’envoi donné par Jésus à ses disciples d’aller annoncer la Bonne Nouvelle au monde entier. Ce qui fait dire à Paul : « Le mystère du Christ c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile. » (Ep 3, 6).

Puisqu’aujourd’hui nous faisons mémoire de la démarche des  mages, que la nôtre soit aussi celle de la foi.
Dieu nous fait signe. Signe dans notre quotidien, signe dans l’inattendu, signe peut-être dans l’extraordinaire. A nous d’être attentifs, curieux des choses de Dieu. A nous, comme cela a été le cas pour les mages, d’avoir recours à la Bible, et particulièrement aux évangiles pour comprendre qui est ce Jésus, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous. A certaines heures l’étoile qui nous guide peut disparaître, c’est la nuit de la foi comme l’ont connue de grands saints. Mais, « voilà que l’étoile qu’ils avaient vue se lever les précédait… Quand ils la virent, ils éprouvèrent une très grande joie. » (Mt 2, 9-10)

Vivons dans la joie cette fête de l’Epiphanie. Elle nous conduit à la rencontre de Jésus, le Christ, Fils de Dieu. Que l’espérance nous guide dans notre marche humaine.

Jésus, il est là, pain de notre route. Entrons en eucharistie.
Amen.

Georges AILLET, prêtre
paroisse Sainte Anne-Saint Clair  (Nantes)
8 janvier 2012


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