Assomption de la Vierge Marie
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Nous célébrons aujourd’hui l’assomption de la Vierge Marie, sa montée au ciel, et ce beau texte du Magnificat, que nous laisse St Luc pour notre prière et notre méditation, est là comme une invitation à nous laisser transformer par la grâce de Dieu, cette grâce que Marie exprime si bien. Le Magnificat est fait pour implorer, pour demander l’intercession de Marie, pour qu’elle nous aide à devenir humbles de cœur, affamés de Dieu, qu’elle nous relève et nous rappelle sans cesse les promesses du Seigneur pour son peuple. Et nous lui demandons cela pour chacun d’entre nous, pour notre paroisse et pour notre diocèse, pour le monde
En arrivant à l’église tout à l’heure, j’ai vu des soldats armés, venus là pour nous protéger. N’oublions pas de les remercier et de leur dire notre affection. Mais, nous protéger ? ici ? à Saint Nazaire ? De quels dangers ? Voici une ville où la tolérance, la mixité sociale, la paix sont la règle depuis la fin de la guerre.
    Mais, aujourd’hui, nous vivons des évènements monstrueux, épouvantables, nous sommes en guerre disent nos dirigeants, et notre armée est dans le désert, dans les airs, en Irak, en Syrie, en Lybie, au Mali, au Niger, au Tchad, et puis, il y a les attentats qui déciment des populations entières, et ici même, dans notre pays nous pleurons nos morts, par centaines, dans notre église, on a assassiné un prêtre et la question que j’ai besoin de poser, humblement, avec amour et respect, à Marie c’est « Comment votre Fils a-t-il pu permettre une telle chose ? »
    Peut-être Marie pourrait-elle alors me dire qu’il y a des années que nous disons à Dieu de sortir de nos vies, de la vie publique, de nos écoles, il y a des années que nos gouvernants montrent leur immoralité, leur corruption et ont cessé d’être des modèles, il y a des années qu’on a inventé l’idée d’une sphère privée pour que le croyant puisse y enfermer sa foi comme dans une cage dont elle ne doit pas sortir.
    Peut-être Marie pourrait-elle nous dire que le Seigneur a entendu nos silences et qu’il s’est calmement retiré du monde. Comment s’attendre à ce que Dieu nous accorde sa bénédiction et sa protection lorsque nous exigeons qu’il nous laisse tranquilles ?
    Peut-être Marie nous dirait-elle de relire ou de lire l’évangile de son Fils, cet évangile qui pardonne à la femme adultère,  aux pécheurs, qui guérit les malades, qui libère l’homme et lui montre le chemin, la vérité et la vie. Puis elle pourrait nous dire que nous avons décidé, pour laisser la liberté à chacun, de ne plus lire la parole de Dieu que dans les églises, mais de la proscrire partout ailleurs. Et nous n’avons rien dit au nom de la liberté de chacun.
    Et Marie pourrait nous montrer la liste interminable de nos hésitations, de nos renoncements.
    Cela commencerait par exemple avec le Dr Machin qui a dit que nous ne devrions plus corriger nos enfants lorsqu’ils se conduisent mal, parce que leur personnalité pourrait en souffrir et que les professeurs, les instituteurs, feraient mieux de ne pas discipliner nos enfants, que ce n’est pas leur rôle. Et nous avons pensé qu’un expert doit savoir ce qu’il dit, et nous avons approuvé toutes les doctrines éducatives qu’on nous assénait.
    Puis quelqu’un a dit, les femmes sont libres de leur corps, alors laissons nos jeunes filles avorter si elles le veulent, et elles n’auront même pas à le dire à leurs  parents.  Et nous avons dit, oui, un avortement plutôt qu’un enfant qui sera forcément malheureux puisqu’il n’est pas désiré, et puis c’est à la fille de choisir ce qui est bien pour elle, sa sexualité doit être libre et sans contrainte.
    Puis nos gouvernants nous ont dit que ce qu’on fait dans le privé n’a aucune importance pourvu qu’on fasse son travail et que l’économie marche bien.  Nous avons été de leur avis. Alors, parce que nous sommes des gens épris de liberté, on a décidé que chacun devait pouvoir choisir sa mort, et qu’à défaut, on pouvait laisser des instructions pour recevoir le coup de grâce ; puis on a dit encore que les enfants qui présentent une malformation, un petit défaut, il valait mieux que leurs yeux ne s’ouvrent pas sur le monde, qu’il fallait les tuer dans l’œuf. Quelques-uns d’entre vous avez bien protesté, nous dirait Marie, mais c’est passé quand même et tu es responsable du sang de ton frère, a dit le Seigneur à Caïn.
    Puis Marie pourrait faire défiler devant nos yeux les films et les émissions télévisées, les pauvres chansons éructées par nos radios et qui encouragent le blasphème, la violence, le viol, la drogue, le meurtre, le suicide et les discours sataniques. Et nous avons dit, après tout, ce n’est que du spectacle, de l’art, c’est sans conséquence et personne ne prend cela au sérieux, alors nous avons laissé faire, parce qu’après tout, c’est l’affaire de chacun.
    Et Marie pourrait nous dire, maintenant demandez-moi pourquoi certains enfants devenus adultes n’ont pas de conscience, pourquoi ils ne distinguent pas le vrai du faux, le réel du virtuel, le bien du mal, et pourquoi ils trouvent normal de tuer des gens au nom d’une religion qu’ils ne connaissent même pas, ou de se supprimer eux-mêmes en levant le doigt vers le ciel alors que c’est l’enfer qui les avale !  Peut-être que si nous y pensons assez fort, nous arriverons à comprendre pourquoi nous avons renoncé à enseigner notre foi, pourquoi nous avons laissé les idéologies et les opinions recouvrir Dieu d’un linceul sans réagir, pourquoi nous avons laissé prospérer le tentateur, le diviseur et ses légions, pourquoi nous avons fait le choix de Satan.
    Oui, Marie pourrait nous dire qu’il est étonnant de mettre le Seigneur de côté puis de se demander pourquoi le monde va au diable.
    Etonnant encore de traîner l’Église et ses Saints dans la boue, de présenter ses prêtres et ses serviteurs sous un jour lubrique, obscène et vulgaire au nom de la liberté de création, de liberté de la presse, de condamner avant de juger sur la foi de déclarations de groupes ouvertement hostiles à l’église (Card. Barbarin) sans s’inquiéter de la blessure infligée aux croyants, en n’étant, finalement, occupé que d’interdire toute discussion sur Dieu à l’école ou sur le lieu de travail, ou d’empêcher l’exposition de crèches de la Nativité dans les lieux publics, parce que ça, c’est quand même très important, c’est une offense insupportable à la neutralité et au respect des non-croyants.
Alors, il est temps pour nous, catholiques, de témoigner simplement, pauvrement, mais ouvertement et avec détermination  de l’amour de Dieu offert à tous les hommes.
Et bénie soit la Vierge Marie dans la gloire du Ciel ! Bénie soit l’Eglise qui marche à sa suite !

Gérald PRIVÉ
Diacre permanent
15 août 2016


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