Assomption de la Vierge Marie


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L’Assomption de la Vierge Marie ou la beauté du cœur

Comme beaucoup de martiniquais, j’ai suivi le Tour des yoles rondes, j’ai même pu assister à leur départ d’étape des Anses d’Arlet. C’était juste avant la messe, je déambulais sur le ponton et j’admirais les équipages qui font le prodige de maintenir les bateaux en équilibre sur l’eau, contre la vague, contre le vent, avec seulement le poids de leur corps qui se déplace sur les balanciers. De l’autre côté du ponton, des bateaux de plaisance de tous tonnages se pressaient à couple. Et là, un formidable choc m’a saisi. D’un côté la joie du sport, de l’autre l’exhibition sans retenue de corps féminins à peine vêtus, déballage de chair, débauche de déhanchements suggestifs, de lascivité, de libertinage, de lubricité, de paillardise ayant pour objet le corps de la femme. Je me suis alors rendu compte à quel point, à l’occasion de cette fête des yoles, la femme redevenait dans notre société qui consomme tout, un simple objet livré à la convoitise.

Comme vous, je circule dans les rues, comme vous, en attendant une émission quelconque, je tombe sur les publicités télévisées, et j’y vois des demoiselles plus parfaites que parfaites dans des tenues transparentes comme l’eau des sources, ou des filles qui font la  promotion d’une chanson avec des tortillements et des mimiques obscènes devant un parterre de mâles surexcités.

L’image que nous fabrique les médias de la femme, c’est une créature dont la peau est toujours lisse, le teint brillant, le sourire béat, l’allure élancée, un brin vulgaire et provocatrice, toujours prête à nos fantasmes.

Alors comme vous sans doute, je me pose la question : quelle est cette féminité qu’on cherche à nous imposer ?

Car, si tout n’est que jeu de séduction, que deviendront les femmes avec les années qui passent inévitablement, en laissant leurs séquelles sur les corps ? Que deviennent les femmes qui ne sont pas comme la norme, le modèle qu’on nous impose progressivement ?

Ce que je n’arrive pas à distinguer dans cette image de la femme qu’on nous propose, c’est cette beauté très spéciale, inégalable, que beaucoup parmi nous ont perçu dans le regard de leur mère, qui est aussi une femme, depuis les premiers instants de leur vie : la beauté du cœur.

Je crois profondément que ce regard du cœur fait réellement toute la beauté d’une femme, encore plus quand elle devient mère. Regardez comme nous les aimons malgré la maladie qui les déforme, la vieillesse qui les coupe du monde

Ce que Marie nous enseigne, c’est que ce regard du cœur ne s’éteint pas avec la mort et que le regard d’une mère est éternel parce qu’elle ne peut pas quitter de ses yeux le fruit de sa chair et de sa tendresse qu’elle soit sur la terre ou au ciel.
Marie, n’a jamais été élue reine de beauté, on ne sait rien d’elle et pourtant, le Seigneur l’a choisie pour souveraine et l’Eglise nous demande de la reconnaître comme telle.
Si vous parcourez les évangiles, vous verrez que Marie n’a revendiqué, ni recherché aucun titre, qu’elle ne s’est jamais mise, ni en avant, ni en valeur. Elle est restée humble et fidèle.

Mais Dieu ne cherchait pas seulement un corps de femme pour faire naître son Fils au monde, mais surtout un cœur pour l’aimer infiniment et tendrement.

Aujourd’hui, la recherche sur les cellules souches embryonnaires peut aboutir à faire de la vie une « marchandise », un produit du commerce que l’on pourra choisir et acheter en fonction de son envie, que l’on pourra posséder comme on possède une voiture.

Comme chrétien, il faut sans cesse redire à ceux qui veulent en parler que c’est le cœur et le corps d’une femme qui indissociablement, sont seuls capables de donner au nouveau-né, tout ce qui lui est nécessaire pour devenir, à son tour, homme ou femme, pleinement, avec un corps, un esprit et un cœur et acquérir ainsi la perfection de sa dignité humaine.
Fabriquer en laboratoire de la matière vivante sans amour, c’est créer et fabriquer un corps sans âme et sans but.

Marie incarne la maternité parfaite.
En disant « oui » à Dieu, Marie lui donne sa vie

Alors nous pouvons comprendre que ce corps qui a tout donné et qui a porté la Vie et la Lumière du monde, que ce cœur qui a tant aimé ne pouvait pas connaître la corruption de la mort mais recevoir une gloire impérissable.

Marie c’est un pont jeté entre le ciel et nous. Elle est partie la première nous ouvrir la route à la suite de Son Fils.


En ce jour, quel que soit notre âge, laissons l’enfant que nous avons été, entendre la salutation de Marie et « tressaillir de joie »


Gérald PRIVÉ, Diacre Permanent
15 août 2011
Paroisse Saint Henry des Anses d’Arlet,
Paroisse Saint Thomas du Diamant
(Martinique)
D’après diverses sources

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