15 août 2009
Assomption de la Vierge Marie
Homélie paroisses LES ANSES D’ARLET et DIAMANT
(MARTINIQUE)
Aujourd’hui, c’est à la fois une grande fête et un dogme.
Un dogme, c’est un point de doctrine contenu dans la révélation divine auquel les membres de l'Église sont tenus d'adhérer.
Marie, à la fin de sa vie terrestre a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste est le dogme de l’Assomption.
Ainsi
nous croyons que la Vierge Marie, par un privilège particulier, est
pleinement glorifiée en Dieu, corps et âme. Cela veut dire qu’elle a
rejoint la place que «Dieu lui a préparée. »
On peut se demander en quoi ce dogme peut changer quelque chose à nos préoccupations quotidiennes ?
Est-ce
que cela change quelque chose pour nous que la Vierge Marie soit
glorifiée dans la plénitude de sa personne ? C’est sûr, nous nous
réjouissons, mais en quoi cela nous aide à vivre.
Essayons cependant de ne pas nous arrêter à cette question.
Dans
son Epître aux Corinthiens Saint Paul nous disait à l’instant de la
résurrection du Christ : « Le Christ est ressuscité d’entre les morts,
pour être parmi les morts le premier ressuscité. »
Notre foi nous
fait admettre facilement que Jésus est ressuscité, mais on ne peut pas
s’empêcher de penser, presque malgré nous : Oui, c’est certain, le
Christ est ressuscité, mais il était Dieu incarné.
C’est à dire que
le Christ, bien sûr qu’il est homme, vrai homme, mais vrai
Dieu : à notre image mais « pas exactement comme nous», puisque le
Fils accomplit les Ecritures selon ce qu’ont dit les prophètes.
Mais
avec l’Assomption de Marie, nous sommes confrontés à une réalité
différente : Marie n’est pas Dieu; c’est une femme parmi les femmes de
la terre, « une fille d’Israël » !.
Si elle est glorifiée, alors la glorification nous concerne bien tous, jusque dans notre corps.
La foi ne nous dit rien sur la mort de Marie.
Mais on sait que le Seigneur a voulu, pour sa Mère que nous adorons, la mort de tout un chacun.
Et notre foi nous dit que la mort n’a pas eu le dernier mot, elle a été vaincue.
Quelle espérance pour l’humanité !
Entendons
bien le chant d’action de grâce de la Vierge Marie, ce Magnificat que
nous avons écouté dans l’Evangile de LUC, nous savons que Dieu «
déploie la force de son bras », pour les faibles, les opprimés de
toutes les nations, « Il disperse les superbes, Il élève les
humbles » on ne trompe pas le Seigneur sur ce que nous sommes, le
petit, celui qui prie dans le secret de son cœur a plus de prix aux
yeux du Seigneur que l’orgueilleux, le satisfait d’être ce qu’il est…
« Il comble de biens les affamés » ce sont les affamés de sa
parole, souvenons nous de ces semaines passées avec SAINT JEAN et le
discours du « pain de vie »,… « Il se souvient de son
amour. » Oui, Comment nous laisser accabler par les misères du
temps, si nous croyons une telle promesse ?
Si nous vénérons la
Vierge Marie glorifiée, c’est aussi pour porter un nouveau regard sur
notre existence humaine. Un regard d’espérance.
Cette espérance, je
voudrais en parler à ceux qui sont dans la vieillesse, car Marie
a connu la vieillesse en son temps et cette fête de l’assomption, c’est
bien celle de la fin de sa vie sur terre.
Quand on a des difficultés
pour se déplacer, pour lire, entendre, quand le corps nous joue des
tours, quand nos dents croquent mieux la mangue que la pomme, quand les
amis s’effacent et vont rejoindre le repos de nos cimetières, tout cela
a un mauvais goût, un goût d’extrémité, mais c’est aussi un goût de
renaissance.
Les disciples du Christ ont eu cette expérience. Sur le
Lac de Tibériade au cours de la tempête. « Seigneur ! nous
allons tous mourir »
« Absent, je suis là avec vous ». Jusqu’à la fin des temps, jusqu’à la fin de notre temps.
Et quand on déposera le corps martyrisé de Jésus au tombeau. Au désespoir succèdera l’éblouissement du tombeau vide.
Mourir à la vie en ce monde est une épreuve déchirante, même pour le croyant.
Mais pour aller à Dieu, nous devons nous dépouiller de tout, de tout ce qui n’est pas Dieu lui même.
La vieillesse n’est-elle pas cette occasion providentielle de nous dépouiller de tout ?.
La
vieillesse est merveilleuse quand elle annonce que le chemin ne mène
pas vers la mort, mais vers la résurrection : ne le disons nous
pas dans le credo ?.
Merci Seigneur de nous offrir la vieillesse au sommet de notre vie.
Comme Marie, nous avons notre place auprès de Dieu.
Cette
place c’est maintenant qu’elle se prépare, à chaque jour de notre vie,
dans chacune de nos prières, dans notre renoncement aux choses futiles,
inutiles qui encombrent notre existence et nous détachent de
l’essentiel jour après jour.
Cette place auprès de Dieu, c’est aujourd’hui que nous la réservons.
Gérald Privé
Diacre Permanent