TOUSSAINT
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Ap 7, 2-4.9-14 ; 1 Jn 3, 1-3 ; Mt 5, 1-12a

Quelle belle fête, que cette fête de la Toussaint, de Tous les Saints ! Elle est tellement chargée d’espérance.
•    Aujourd’hui, notre devenir est révélé.
•    Aujourd’hui, notre chemin de vie est tracé.
•    Aujourd’hui, nous nous préparons à fêter ceux qui nous ont précédés.

•    Oui, aujourd’hui notre devenir est révélé.

Révéler, c’est-a-dire, soulever le voile qui nous masque ce que nous serons au-delà de notre existence terrestre. C’est ce que veut dire le mot apocalypse, révélation et non catastrophe. Nous sommes dans cette « foule immense, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. »(Ap 7, 9). Vision grandiose que Jean nous livre dans son apocalypse, avec toutes les descriptions imagées, symboliques, invitant à entrer dans le mystère de la destinée humaine. C’est le peuple de Dieu, le peuple immense de tous ceux qui, lors de leur pèlerinage terrestre, ont vécu leur humanité selon l’appel de Dieu, peut-être sans le connaître, mais dans la nudité et la vérité de leur condition humaine.
« Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main. »(7, 9). C’est-à-dire, dans un face à face avec Dieu, immergés dans sa lumière.
Et voilà que nous y sommes, nous aussi, au milieu cette foule ; révélation anticipée de notre devenir, au-delà de notre vie terrestre. En vêtements blancs, répliques de notre vêtement du baptême ; tenant les palmes à la main, palmes du vainqueur, tel le Christ vainqueur de la mort et qui nous entraîne à sa suite.
Oui, la fête de tous les Saints est toute chargée d’espérance. Car aujourd’hui notre devenir est révélé.

•    Aujourd’hui, notre chemin de vie est tracé.

Il l’est par les paroles du Christ Jésus, rapportées par Matthieu dans son évangile. Nous les appelons « béatitudes», parce qu’elles commencent par ce mot ‘Heureux’. Qui peut rester insensible à un appel au bonheur ? Mais là, Jésus, ne nous fait pas miroiter un bonheur à petit prix ! Le bonheur révélé ou promis s’inscrit dans la rugosité de la vie, de notre vie humaine.
Il est révélé, c’est le déjà là, dans la mesure où nous nous avançons dans la vie tels des « pauvres de cœur », c’est-à-dire nous en remettant à Dieu, conscients de nos faiblesses. Nous sommes loin du bonheur illusoire de l’orgueil dominateur, de l’esprit fort qui sait et n’a pas besoin de la Parole de Dieu ! Heureux les pauvres de cœur !
Il est révélé, c’est le déjà là, chez ceux qui sont persécutés pour la justice. C’est-à-dire chez ceux qui subissent des persécutions à cause de leur engagement de vie conforme à ce que Dieu veut. Et, bien sûr, nous pensons à nos frères chrétiens persécutés ou chassés de chez eux, parce qu’ils sont chrétiens. Mais pensons aussi à ceux qui, dans notre société, sont bafoués, ridiculisés, écartés parce qu’ils défendent les plus petits, les sans-patrie ; parce qu’ils défendent les droits à la vie, au respect de tout être. Oui, s’ils sont persécutés pour la justice, heureux sont-ils car déjà, le Royaume des Cieux est à eux, en eux. Peut-être en sommes-nous ? Si c’est cela, alors heureux sommes-nous, car nous rendons présent le Royaume de Dieu !

Voilà deux jalons sur notre chemin de vie. Ils indiquent que déjà nous sommes sur la bonne voie, celle qui conduit à ce peuple immense dont nous parle l’Apocalypse.
Relisez les autres béatitudes. Elles sont des promesses de bonheur ; et pas forcément dans un au-delà… .
Oui, notre chemin de vie est tracé. Il est sûr !

•    Aujourd’hui, nous nous préparons à fêter ceux qui nous précèdent

L’Eglise nous invite, par sa liturgie, à rejoindre demain ceux et celles qui nous ont précédés. C’est ce que nous appelons la journée des défunts.
Journée de recueillement. Journée qui, peut-être, ravivera la peine d’une séparation récente ou très douloureuse. Mais aussi, journée où nous rendrons grâce pour tout ce que le Seigneur a accompli dans et par ceux qui, maintenant, sont dans la lumière. Le Christ est ressuscité et comme il nous l’a promis quand il disait : «Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » (Jn 12, 32), c’est à travers toute ce que la vie comporte de joies et aussi de souffrances, que nous sommes appelés à la vie en plénitude, en Dieu. Rappelez-vous les paroles de l’Apocalypse entendues précédemment : « Tous ces gens vêtus de blanc, qui sont-ils, et d’où viennent-ils ?... Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l’Agneau. » (Ap 7, 13-14).

Frères et sœurs,
Oui, aujourd’hui notre devenir est révélé. Au-delà de notre vie terrestre, nous sommes appelés à vivre en plénitude le bonheur d’être en Dieu.
Oui, aujourd’hui notre chemin de vie est tracé. C’est un chemin qui prend en compte la pauvreté et la pureté du cœur, la souffrance, la faim et la soif de justice, l’attitude de miséricorde et de paix.
Le Christ nous a tracé ce chemin. Mettons nos pas dans les siens. Ils conduisent au bonheur en plénitude, au-delà des souffrances et de la mort.

C’est ce que nous allons célébrer dans cette eucharistie. « Par Lui, avec Lui et en Lui ».

Amen !

Georges AILLET, prêtre.
1 novembre 2012
Paroisse Sainte Anne - Saint Clair, Nantes


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