HOMELIE DU 1er NOVEMBRE 2008
L’Eglise
fête aujourd’hui tous les saints du ciel, et Dieu sait qu’ils sont
nombreux, ils sont une multitude, une assemblée si grande que Saint
Jean s’écrit dans la lecture de l’apocalype : «j’ai vu une foule
immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations,
races, peuples et langues »… Mais qui sont-ils donc ?
La réponse est simple : ce sont des femmes et des hommes de tous
les siècles, , des femmes et des hommes jeunes ou plus
âgés, ou très âgés, des gens de chez nous, des gens comme nous, tous de
condition modeste ou élevée, des gens connus ou inconnus… mais ces
gens-là n’ont sûrement pas fait de choses extraordinaires, dans leur
vie de chaque jour, ils ont reflété le visage du Christ
ressuscité : visage de paix, de tendresse, visage d’amour.
Permettez-moi
d’échanger avec vous un de mes souvenirs lors d’un pèlerinage en
Palestine : qui m’a profondément marqué, sans doute pour
toujours : j’ai entendu proclamer les béatitudes dans un endroit
du désert de Néguev avec des amis diacres, leurs épouses et bien sûr
mon épouse… Qu’ai-je retenu de ces béatitudes, que me
disaient-elles ? Tout simplement des mots de la vie de tous les
jours : : les cœurs de pauvres, les cœurs purs qui aiment la
vérité, les doux, les miséricordieux, les artisans de paix, les
passionnés et les persécutés pour la justice, les yeux qui pleurent
parce que leur cœur est blessé.
Tous ceux-là, ils sont les
bienheureux… ce mot qui fait parfois si mal à nos oreilles et qui
résonne en nous qui sommes toujours en attente et en recherche du vrai
bonheur… Pour tout ce monde, Jésus nous dit qu’ils seront consolés,
qu’ils seront rassasiés… il nous parle au futur, il annonce, il promet,
il certifie que le bonheur est possible aujourd’hui, et que demain, il
sera complet, ce sera l’apothéose pour ceux qui auront inscrits dans
leur vie de tous les jours le grand commandement de l’AMOUR.
L’Eglise
aujourd’hui, transmet ce message exceptionnel, d’année en année, en
toutes langues et sur tous les continents… Aujourd’hui, quel message
devons-nous recevoir pour notre vie de baptisés ?... Toute cette
foule de gens connus et inconnus, tous ceux que l’on continu à aimer
par delà leur mort … Oui, c’est vrai, ils sont arrivés, ils sont
consolés, ils sont comblés, en un mot… ils sont heureux… Et c’est bien
le moment venu de nous interroger sur notre propre conception du
bonheur : La publicité dans les journaux, à la télé nous propose
un bonheur éphémère en achetant pour notre confort des futilités qui, à
la longue, ne servent à rien… Nous voyons des familles s’endetter pour
courir après ce bonheur illusoire… La vie du monde se charge de nous
mettre devant une dure réalité – il y a toujours des gens qui meurent
du cancer, du sida… des familles éprouvées par la séparation, la
maladie, etc… Non, le bonheur n’est pas dans le pré !!!Mais
pourtant, il est possible si nous le cherchons vraiment là où il se
trouve… Les béatitudes nous proposent un chemin qui mène au vrai
bonheur qui n’est certes pas de tout posséder pour être heureux…
Le Christ nous l’affirme : le bonheur sera complet demain car la
volonté de Dieu, c’est que nous ayons la vie en abondance, car un jour,
nous serons semblables à Lui, car nous le verrons tel qu’il est, nous
dit St Jean dans sa 1ère lettre que nous avons entendue voici quelques
instants. Alors, on peut comprendre la réaction d’un enfant devant de
très jolis vitraux représentants des saints et des saintes :
« mais maman, les saints c’est des gens traversés par la
lumière »… Alors, on ne peut qu’être dans l’admiration de la
réaction de cet enfant, car c’est vrai, la lumière traverse nos vies de
femmes et d’hommes d’aujourd’hui si nous voulons bien la laisser
pénétrer nos vies. Mais sur notre terre, là où nous vivons, ce que nous
sommes et ce que nous serons ne paraît pas encore clairement, parce que
notre sanctification est à l’œuvre, par l’Esprit Saint, en chacun de
nous.
Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre, il sont riches
de leur pauvreté… heureux les artisans de paix, ceux qui déclarent la
guerre à la guerre, celle qui fait souffrir tant de jeunes, de femmes,
d’hommes en notre siècle perturbé par la violence… heureux les
miséricordieux : ceux qui savent pardonner, un pardon qui fait
vivre… Le Christ a vécu toute cette qualité d’amour incroyable… et nous
sommes tous appelés à vivre cette qualité d’amour pour nos frères les
plus souffrants, ceux qui pleurent, ceux qui sont persécutés, ceux qui
ont faim et soif de justice, de paix, d’amour !
Pour semer
ces belles fleurs des béatitudes, nous avons besoin de chrétiens
traversés par la Lumière comme le disait cet enfant… C’est notre
première vocation… Etre un saint, ce n’est pas être un héros ni même
s’élancer dans de grands élans mystiques… être un saint, c’est vivre
d’amour (A) et imiter l’amour du Christ pour tous, les biens portants
comme pour les malades, pour ceux pour souffrent physiquement,
moralement… mais en cela, c’est vrai, nous ne serons jamais parfaits,
mais aucun saint n’a jamais été parfait… Nous sommes sur cette terre
des vivants pour mettre nos pas dans ceux du Christ, pour aimer avec le
cœur même du Christ.
Sœur Emmanuelle disait : « c’est en apprenant à AIMER que l’on apprend à être « SAINT »
Tous
saints, c’est notre fête puisque nous sommes en devenir depuis notre
baptême, même si cela ne se voit pas encore clairement, mais
l’essentiel, c’est d’être tous en marche.. Et c’est le Christ qui nous
a tracé le chemin… Direction : le ciel… Via : les béatitudes…
Terminus : LA FETE… LA JOIE… LA LUMIERE… L’AMOUR…. AMEN
Dominique VORKAUFER, diacre permanent.
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