C’est toujours un
temps de joie de conclure ces 50 jours après
Pâques par cette fête de la Pentecôte, surtout après que 24 membres de
notre
communauté paroissiale aient été confirmés hier soir à la Cathédrale. En
cette fête
se réalise ce que Jésus
lui-même avait
annoncé comme étant le but de toute sa mission sur la terre. En effet,
alors
qu’il montait à Jérusalem il avait déclaré à ses
disciples : “Je suis
venu jeter un feu sur la
terre et comme
je voudrais qu’il soit déjà allumé“ (Luc 12,49).Ces paroles trouvent
leur
réalisation la plus évidente en ce jour de
la Pentecôte où l’Esprit Saint descend sur les apôtres réunis au
Cénacle
avec la Vierge Marie.
En ce matin de
Pentecôte, qui est aussi un jour de fête
juive, celle de la remise des
Tables de
la Loi à Moise, l’Esprit
Saint va
descendre sur les apôtres et transformer des disciples craintifs en des
évangélisateurs audacieux car tous les présents réunis ont été “remplis
de
l’Esprit Saint “.
Lorsque
l’Esprit
Saint se posa sur eux, ces hommes sortirent sans peur et commencèrent à
annoncer à tous la bonne nouvelle du Christ crucifié et ressuscité. Ils
n’avaient plus peur parce qu’ils se sentaient entre les mains du plus
fort.
“Oui, chers frères et sœurs l’Esprit de Dieu là où il entre, chasse la
peur, il
nous fait savoir et sentir que nous sommes entre les mains d’une
Toute-puissance
d’amour : quoi qu’il arrive, son amour infini ne nous abandonne
pas.“
disait le Pape Benoit XVI. Le récit de l’événement de Pentecôte qu’en
donne les
Actes des Apôtres est merveilleux et le passage qui nous en est proposé
aujourd’hui
insiste sur la dimension universelle de la prédication.
En effet, il y
avait, en ces jours de fête, réunis à
Jérusalem de nombreux juifs religieux venus de divers pays et parlant de
nombreuses langues. Or ces croyants vont entendre dans leur propre
langue, la
proclamation de la Parole de Dieu “chacun entendait dans son propre
dialecte ceux
qui parlaient “. Saint Luc, l’auteur de ces Actes, que l’on a pu
qualifier
d’Evangile de l’Esprit- Saint, précise longuement l’origine de tous les auditeurs
de ce premier message des apôtres qui annoncent “les merveilles de Dieu
“.
Ce n’est
plus le temps de Babel, c’est le temps de l’unité.
Ceci est donc
l’œuvre de l’Esprit –Saint, cette troisième
personne de la Trinité qui est sans doute la plus difficile à
appréhender.
En effet, nous
pouvons avoir une certaine représentation du
Père et du Fils car dans notre expérience humaine nous avons une compréhension
plus ou moins claire de ce que
sont un père et un fils, même s’il faut toujours purifier notre notion
trop
humaine de la paternité et de la filiation.
Pour
l’Esprit Saint, qui est l’Amour qui unit le Père et le Fils,
l’expérience
sensible de ce qu’il est va
surtout se faire par
analogie. Ainsi, à la création l’Esprit
planait sur les eaux, nous dit la Genèse ; pour le Prophète Elie
“il est
dans la brise légère“ ; au baptême de Jésus il apparait sous forme
d’une colombe.
On pourrait multiplier l’énoncé de ces représentations de celui que le
pape
Jean-Paul II appelait “la
Personne-Don“,
“la Personne –Amour“
En réponse à une
prière du Pape Jean XXIII lançant
le Concile Vatican II et invoquant
l’Esprit Saint pour une nouvelle Pentecôte sur l’Eglise, ce dernier
demi-siècle
a été propice en expériences de révélations de l’Esprit-Saint dans
l’Eglise. On
retrouve d’ailleurs par là ce qu’avaient vécu de nombreux saints des
siècles antérieurs.
Comme pour les apôtres ce furent des découvertes de “l’expérience
bouleversante
de l’amour de Dieu“. C’est ce qu’affirme St Paul lorsqu’il dit que“
l
‘amour de Dieu a été répandu en nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a
été
donné“ (Rom.5.5).
Se sentir aimé de
Dieu est “le premier effet produit par
l’Esprit-Saint lorsqu’il vient sur une personne est de la faire se
sentir aimée
de Dieu“ nous dit le Cardinal Cantalamessa, le prédicateur de la Maison
Pontificale.
Il rappelle que nous pouvons demander à raviver en nous la grâce de
l’Esprit
saint que nous avons reçue lors de notre baptême et
réitérée lors de notre confirmation ,pourquoi
pas en priant avec des frères et sœurs chrétiens. Un groupe de prière
est pour
cela !
Après cette
expérience, la vie change. Chaque personne de la
Trinité devient proche. On devient heureux de se tourner vers un Père
avec les
mots de Jésus “Abba, Pére“, de suivre Jésus vrai Dieu et vrai homme et
de
demander force et lumière à l’Esprit-Saint.
Et puis, la Trinité
devient
pour nous cette fournaise d’amour où il est bon de se réchauffer afin
d’être témoin de la Parole de Dieu.
En effet, l’Esprit
Saint nous est donné pour aller proclamer
que Dieu n’est pas un être lointain mais que chacune de ses personnes
nous est
proche et tout homme, toute femme peut à tout instant se tourner vers
notre
Dieu qui peut changer sa vie.
Il
n’y a pas d’exclu
dans l’amour de Dieu. Il attend que l’on se tourne vers Lui.
Alors, frères et
sœurs en ce jour de la Pentecôte, tournons
nous résolument vers l’Esprit Saint. “Viens Esprit-Saint en nos cœurs et
envoie
un rayon de ta lumière “sur chacune et chacun d’entre nous. «Laves ce
qui est
souillé, baignes ce qui est aride, guéris ce qui est blessé“
“A tous ceux qui ont
la foi et qui en toi se confient donne
tes sept dons sacrés. “
Ces extraits de la
Séquence que nous avons lue avant
l’Evangile sont une invitation à faire entrer dans notre vie de prière
ce texte
bimillénaire, l’un des rares conservé, depuis les temps apostoliques
pour
t’invoquer Esprit Saint.
Par l’intercession
de la Vierge Marie, ton épouse, nous nous
remettons à toi pour alléger nos fardeaux.
Oui, viens
Esprit-Saint au secours de ton peuple, au
secours de ton Eglise, nous croyons que tu le peux, nous croyons que tu
le veux
et nous ouvrons notre cœur pour t’y accueillir en plénitude.
Amen.
Georges RENOUX, diacre
permanent
Basilique du Sacré-Cœur
de
Marseille
Le 19 mai 2024