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24 juin
Naissance de St Jean-Baptiste


Luc 1,57-66. 80

Aujourd’hui nous fêtons la naissance de Jean le Baptiste et donc, aussi, sa vocation propre, celle de révéler au monde celui qui doit venir apporter le Salut, le Messie, l’Agneau de Dieu, le Fils de Dieu dans l’humble humanité du fils du charpentier de Nazareth, Jésus né de Marie. Jean le Baptiste semble s’inscrire dans la tradition juive, ce peuple qui reconnaît en Dieu son Seigneur et qu’il adore. Mais, dès sa naissance Jean est déjà au-delà de ces traditions. En lui donnant un autre nom que celui attendu, ses parents ne rejettent pas leurs traditions mais ils dépassent leurs coutumes pour lui ouvrir les portes de l’inconnu de Dieu. Lui qui a envoyé le signe du silence à Zacharie. Élisabeth et Zacharie lui offrent ainsi la liberté de se révéler à sa propre vocation
On pourrait presque choisir ce dimanche comme celui des vocations. Souvenez vous de la première lecture : Dieu dit à son prophète « Je fais de toi la lumière des nations pour que mon salut parviennent aux extrémités de la terre ». Paul présente David dont la lignée voit naître Jésus, annoncé par Jean le Baptiste. Dieu invite chacun : Isaïe, David, Jean, à vivre sa propre vocation pour que la Bonne Nouvelle soit révélée, en tout temps, à toute personne. Dès la conception, l’Esprit de Dieu est avec eux, les couvre de sa grâce, pour les aider à vivre les choix que leur propose son Esprit d’amour. Isaïe  « façonné dès le sein de ma mère »… David le septième et petit dernier des 7 fils de Jessé, celui tout juste bon à garder le troupeau et pour Jean, sa manifestation, lors de la rencontre des 2 mamans enceintes ! Vocation propre à chacun proposé en confiance par ce Dieu qui veut tous ses enfants heureux. Une vocation choisie, acceptée et vécue dans une confiance réciproque en ce Dieu créateur. Chacun d’eux va développer sa vocation, la teinter de sa vie, de sa foi pour la révéler, la manifester à sa façon, avec sa personnalité, ses forces et ses faiblesses, ces joies et ses souffrances. Chacun l’a vécue pleinement, totalement. Chacun va aller au delà du connu pour, dans la confiance s’engager avec Dieu, pour Dieu… dans un inconnu. Le chemin, parfois douloureux mais lumineux du croyant indispensable pour préparer la révélation ultime et la vocation ultime celle de Jésus le Christ, fils de Marie et de Joseph et fils de Dieu.
À nous qui avons entendu la parole de Dieu, nourri de cette parole par l’Esprit du Christ qui nous est donné, c’est aussi à l’inconnu de Dieu, empli de son amour, que nous sommes appelés. Par ce qu’il nous aime, chacun personnellement, reconnu par notre nom, celui de notre baptême, Dieu nous invite, par la voix de Jésus, à vivre notre propre vocation. Même si notre vocation s’inscrit dans celle de l’Église qui s’inscrit elle-même dans la volonté de Dieu, nous avons chacun à vivre notre vocation singulière et personnelle. Celle de participer à la réalisation de la volonté de Dieu : faire connaître la Bonne Nouvelle du Salut que Jésus est venu révéler. Aboutissement de l’amour infini de ce Père pour chacun de ses enfants. Notre vocation individuelle s’inscrit humblement et fraternellement dans celle de l’Église. Qu’elle est elle ? Il nous faut la rechercher pour la découvrir. Comme jean le Baptiste, appelé par un autre nom qui ouvre à une autre vie, peut-être n’est-elle pas ce que l’on projette pour moi, celle dans la quelle je me sens le plus compétent. Ne comptons pas uniquement sur nos capacités, nos forces. Prions l’Esprit de nous aider, méditons la Parole de Dieu, interrogeons notre foi dans la rencontre avec mes frères, faisons confiance à la grâce de l’amour. Chercher, hésiter, essayer, parfois sans résultat, mais continuer, oser se faire accompagner, persévérer fidèle à l’Esprit d’amour, à la vie fraternelle. Pour un jour, découvrir sa propre vocation celle qui rend heureux, celle de père, de mère de famille, de célibataire, de laïc, de religieux, de prêtre… celle de femme, d’homme appelés à prendre soin de notre maison commune et de tout ce qui y vit, dans le respect et la confiance, guidé par l’Esprit qui nous est donné.
Participer pour le peu que l’on peut, pour la part qui est mienne à la vocation que Jésus révèle : AIMER. Aimer Dieu, aimer son prochain, quel qu’il soit et partager ensemble cette vie dans la confiance et la paix, comme Jésus le disait au scribe. Aimer et se laisser aimer pleinement et en vérité …Ni plus, ni moins ! Qui que nous soyons, enfant ou adulte, jeune ou vieux, femme ou homme, nous nous inscrivons tous dans une même vocation celle de vivre fraternellement l’humilité du service offert par amour.
Soyons convaincus que comme Isaïe, Jean le Baptiste et tant d’autres, dès le sein maternel la grâce nous accompagne. L’Esprit nous est donné pour que nous puissions avancer joyeusement et fidèlement sur le chemin du disciple celui qui ose suivre Jésus sur son chemin de vie. Le défi semble parfois démesuré mais il est à vivre dans la confiance, celle que Dieu nous offre au jour de notre baptême. C’est à chacun de nous qu’il dit : « Tu es mon enfant bien-aimé, en toi je mets tout mon amour. ». C’est à chacun de nous que Jésus dit « Viens et suis moi ».

Patrick DOUEZ, diacre permanent
le 24 juin 2018



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