24 août
Nathanaël
Lectures du jour :
(Ap 21, 9b-14; Ps 144; Jn 1, 45-51)
J’aime
bien Nathanaël, celui que la tradition de l’Église présente comme
l’apôtre Barthélémy. Il est touchant cet homme, droit et entier, il
nous ressemble sans doute un peu et c’est certainement pour ça qu’il
m’est touchant.
Son ami Philippe, qui vient d’être appelé par
Jésus par son « Suis moi », lui annonce qu’avec quelques
autres, ils ont trouvé celui dont les écritures annoncent l’arrivée
depuis Moïse et il ajoute, « C’est Jésus, fils de Joseph, de
Nazareth » et Nathanaël de réponde : « Que veux-tu qu’il
sorte de bon de ce petit village » sous entendu : comment
serait-ce possible que celui qui doit nous sauver et nous guider vers
la Terre Promise, le roi d’Israël, soit d’une bourgade si
insignifiante ? Mais sur l’invite de Philippe, il lui fait
confiance et accepte de le suivre pour voir par lui-même.
Et
la rencontre a lieu. Pas besoin de paroles à Jésus pour connaître, il
sait, avant que ne le sachions nous-mêmes, lui sait. Sa nature divine
lui donne de connaître l’homme en profondeur, dans le secret de son
cœur. Et la conversion de Nathanaël a lieu, en quelques mots
surprenants il est conquis et convaincu, même si Jésus lui dit que ce
qu’il vient de vivre n’est rien à côté de ce qu’ils auront à vivre, à
partager, à découvrir ensemble.
En quoi Nathanaël nous
parle-t-il ? Souvent nous avons des a priori, des idées préconçues
qui nous empêchent de voir et de vivre en vérité l’instant ou la
rencontre, nous bloquent ou nous aveuglent interdisant la naissance
d’une relation ou de prendre conscience de notre fraternité « que
peut-il sortir de bon de Nazareth ? »… Imaginiez-vous, vous
qui êtes de Paris ou de sa région qu’à Rezé, petite ville de l’Ouest,
il y ait une formation de si bon niveau en philosophie ? Est-ce
ainsi que vous en parleriez à vos amis qui entrent à la Sorbonne ou
Henri IV ? Et pourtant …A contrario, si demain le doyen vous
annonçait que toute cette année, un intervenant, professeur très
compétent et émérite, est un rom tzigane, quelle serait notre réaction
primaire ?
St Jean, avec Nathanaël, nous dit le chemin.
Nathanaël, d’abord dubitatif, ne refuse pas l’invitation de Philippe
« Viens et tu verras » il le suit et lui fait confiance, il
accepte d’être bousculé et ne refuse pas le questionnement intérieur.
Et c’est bien là, la première disposition de cœur et d’esprit du
chrétien : FAIRE CONFIANCE ! Foi et confiance, nous le savons
ont une origine commune, un sens commun, Nous avons foi en Christ
ressuscité notre frère, foi en Dieu notre Père, alors faisons
confiance, donnons notre confiance, à nos frères même si parfois ça
nous dérange, ça nous bouscule. Le Christ et son Esprit son présent au
monde, chaque femme, chaque homme, chaque enfant peut-être vecteur ou
porteur de la Parole de Dieu, tous ceux que nous rencontrons, que nous
croisons, ont quelque chose à nous dire de la Vérité de Dieu, des
appels que Dieu nous lance sans arrêt, de ces interpellations qui nous
sont faites non pour nous déranger ou nous faire souffrir mais pour
nous ouvrir à un chemin d’amour fraternel, de charité, de bonheur et de
joie dès lors que nous les vivons comme le Christ les a vécues, dès
lors que nous laissons son Esprit vivre en nous pour nous éclairer,
nous aider à vivre et comprendre ces appels. Pour que nous découvrions
ce que nous pouvons offrir à notre Père en servant nos frères et en
particuliers les plus petits. Relisons St Matthieu (au chapitre
25) « chaque fois que vous l’avez fait à un de ces petits qui sont
mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».
Comme
Nathanaël, nous avons, aussi, parfois l’impression d’avoir tout
compris, de voir au loin l’extrémité lumineuse du chemin de fraternité
que nous empruntons avec les hommes, nos frères, et le Christ comme
partenaire. Et pourtant…E pourtant que connaissons-nous de l’intérêt et
de l’amour que notre Père porte à chacun de nous et qu’il offre sans
mesure à tous. Comme Jésus le dit dans St Matthieu (au chapitre 7),
« Combien plus votre père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes
chose à ceux qui le lui demandent. » et St Paul de compléter (Ép.
3,20) « Infiniment plus que ce que nous pouvons demander ou même
imaginer ».
Alors, demandons à l’Esprit que Jésus nous a
laissé quand il est parti rejoindre son Père, demandons lui d’agir en
nous, de venir fertiliser nos terres intérieures et nos cœurs encore en
friches, demandons lui de venir enrichir nos pensées, nos actions pour
que nous nous débarrassions de tout ce qui entrave le chemin de l’amour
en nos cœurs, qu’il vienne irriguer nos décisions, nos actions pour
qu’elles soient source jaillissante de joie pour tous ceux que nous
croisons en chassant nos peurs et nos appréhensions en les éclairant de
sa Sagesse.
Acceptons avec joie qu’il vienne nous éclairer par
sa Sagesse, qu’il vienne nous féconder pour que nous vivions en vérité,
en profondeur, en unité notre fraternité et notre filiation pour que
nous préparions le Royaume de Dieu où règnent la charité et la paix.
Patrick DOUEZ, diacre permanent.
le 24 août 2010
Centre Spirituel Diocésain des Naudières
Sommaire fêtes particulières
Accueil