20 juillet
« Tendant la main vers ses disciples... »
lectures du jour :
(Mi 7, 14-15.18-20 ; Ps 84 ; Mt 12, 46-50)
« Tendant
la main vers ses disciples, Il dit : voici mes frères, voici ma
mère... » Souvent Jésus, tu as une parole qui dérange, qui nous
bouscule, tu mets à mal nos habitudes, nos certitudes, nos émotions,
notre sentimentalisme. En entendant cette Parole, certains pourraient
se poser la question : « doit-on reconnaître et aimer des
personnes qui nous sont presque inconnus en oubliant les liens qui nous
unissent à notre famille ? » Évidemment, ce n’est pas ce que
tu nous dis, Jésus, et nous pouvons, nous devons c’est impératif, aimer
ceux qui nous entourent, ceux de notre famille. C’est primordial et
juste, ce serait même anormal, insensé et incohérent, de ne pas aimer
son père ou sa mère. En t’adressant de la sorte à tes disciples, et
donc à nous aujourd’hui, tu nous invites à dépasser nos réactions
primaires, à délaisser nos pauvres mots, à élargir notre regard pour le
porter plus loin que nous ne le faisons si souvent, à sortir de notre
coquille pour convertir toute notre vie, notre vie sociale, notre vie
locale, nos conventions, nos petits arrangements pour nous reconnaître
pour ce que nous sommes et vivre notre vraie Vie, notre vie d’enfant de
Dieu que, Toi-même, es venu nous révéler.
Quand tu étonnes ton
entourage, et notre assemblée, en présentant des étrangers comme ta
parenté, c’est pour nous appeler à vivre pleinement en vérité cette vie
d’enfant en repoussant nos hésitations, en refusant la tiédeur de
certains de nos engagements ou de choix de vie, pour à choisir le
chemin qui nous mène vers notre Père plein de tendresse, ce chemin qui
nous amène vers le vrai bonheur et la joie profonde.
« Celui qui fait la volonté de mon Père est pour moi un frère, une sœur, une mère »
Nous
avons tous envie, d’être ce frère ou cette sœur alors quelle est donc
cette volonté ? Jésus, Parole de Dieu pour les hommes, Verbe de
Dieu sur notre terre, nous l’a manifestée tout au long de sa vie et les
évangélistes nous l’ont rapportée : « Aimez-vous les uns les
autres comme je vous ai aimés » dira St Jean, « Aimez vos
ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » écrira St
Matthieu, « Aime ton prochain comme toi-même » rapporteront
St Marc et St Luc. Voilà donc la volonté du Père, la volonté de notre
Dieu, ce Dieu fidèle à sa Parole, à l’alliance nouée avec les hommes,
ce Dieu et Père qui fait grâce et pardonne à ses enfants comme le dit
Michée dans la première lecture. La volonté de ce Dieu d’amour, c’est
bien de voir ses enfants heureux, vivant dans la paix, partageant sans
hésitation l’amour donné, l’amour offert par notre Dieu qui aime chacun
de ses enfants, chacun de nous, personnellement et individuellement,
même ceux qui ne s’en croient pas dignes.
Mais ce bonheur, cette
félicité, ne peut se vivre que dans une réelle et profonde fraternité,
ne peut éclore que si nous nous respectons dans notre humanité, telle
qu’elle est, que nous nous apprécions tel que nous sommes, en
connaissant et en acceptant nos différences sans qu’elles nuisent à
notre union fraternelle. Aimer son prochain, c’est aussi se reconnaître
frères et sœurs, se reconnaître enfant d’un même Père et c’est ainsi
que Jésus peut désigner ses disciples comme ses frères, ses sœurs et
c’est ainsi que nous devons nous efforcer de vivre et voyant en chaque
humain, chaque enfant, chaque femme et chaque homme, un enfant de Dieu
aimé de Lui, que nous avons à aimer puisqu’il est notre frère,
puisqu’il est son enfant et que son amour vit en lui.
Évidemment
dit comme cela, c’est attirant mais pas toujours facile ! Déjà
aimer son frère ou sa sœur de sang n’est pas simple tous les jours,
alors aimer tous ceux qui m’entourent que ce soit dans ma famille, mon
foyer, ma communauté, à mon travail…aimer l’assistant qui m’appelle
toujours quand j’ai envie de me reposer, mon voisin qui me dérange au
milieu de la nuit, celle qui n’en fait qu’à sa tête, ceux que je ne
comprends pas tellement ils sont différents de moi, celui qui me coince
contre le trottoir avec son camion, celle qui me téléphone jusqu’à 10
fois par jour…Oui, aimer son prochain n’est, pas toujours, chose facile
surtout, surtout, si nous ne comptons que sur nous-mêmes, sur nos
propres forces, sur notre seule volonté et notre raisonnement !
Quand nous ne comptons que sur nous, nous vite dépassés, épuisés, déçus
par cette tâche qui paraît si difficile et qui n’en finit pas, jusqu’à
en avoir des regrets et des remords. Mais Jésus ne nous a jamais laissé
sans ressource ! Avant de partir n’a-t-il pas dit qu’il nous
envoyait l’Esprit, l’Esprit Saint pour nous guider, nous assister et
nous secourir ? Alors n’hésitons plus, sans honte et dans la
confiance, reconnaissons nos faiblesses, appelons-le à l’aide,
invoquons sa force et sa grâce. Dans une prière fervente, vraie et
profonde, demandons lui de venir nous visiter, de féconder nos pensées,
nos actions pour qu’il nous guide sur ce chemin de l’amour donné mais
pas toujours partagé.
Dans la foi en ce Dieu d’amour, dans la
confiance en l’Esprit Saint consolateur, dans la communion en Jésus
notre frère aîné, demandons-lui de nous inspirer, de nous habiter, pour
accepter l’autre tel qu’il est, le reconnaître frère ou sœur et enfant
du même Père aimant. Rassuré et renforcé par l’Esprit de Dieu nous
pourrons contribuer à faire sa volonté et dire en vérité, comme Jésus
au milieu de la foule, voici mon frère, voici ma sœur, voici ma mère et
ainsi préparer le Royaume de Dieu où chaque homme est attendu et aimé.
Patrick DOUEZ, diacre permanent
le 20 juillet 2010
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