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Ce soir, pour la plupart
d’entre-nous, c’est la dernière messe de l’année. Demain matin, pour
beaucoup, unis par la même fête, dans la même liturgie, ce sera la
première messe de l’année. Dans une même foi, ensemble sur un même
chemin, celui de la communion au Christ ressuscité, réunis en réponse à
son appel, nous sommes invités à fêter sa mère : Marie, Mère de Dieu.
À l’aube de l’année
nouvelle, pour vivre notre unité et notre fraternité, l’Église nous
donne de fêter Marie, de célébrer Marie la Mère de Dieu ! Cette jeune
femme, humble et croyante, par son OUI, devient celle qui, soutenue par
Joseph, mettra au monde Jésus, Dieu Sauve. Si Jésus, au soir de sa vie
sur terre, nous la donne comme mère, les évangiles nous la donnent
comme modèle, un exemple. Cette jeune femme croyante suit les préceptes
de la loi de Moïse et c’est dans cette foi simple et pure que retentit
son OUI. Dans cet accord, sa vocation prend toute son ampleur. Nourrie
par la Parole de Dieu, elle sait qu’un Sauveur va se lever dans le
peuple élu que son Dieu a tant de fois sauvé depuis que Moïse l’a guidé
vers la Terre Promise. Elle croit, elle a confiance en ce Dieu tout
puissant, juste et plein de miséricorde et, bien que cela la dépasse,
elle entend et répond au discours de l’ange. En pleine liberté, elle se
rend disponible pour accepter la volonté de son Dieu. Et nous
sommes encore aujourd’hui dans la trajectoire du OUI à cet amour
démesuré qui engendre l’humanité nouvelle, celle sauvée par l’amour et
Jésus, incarnation du pur amour du Père en témoigne à chaque ligne de
l’évangile.
Nous sommes dans le temps des
vœux et des bonnes résolutions. Eh bien je souhaite à chacun d’avoir
cette liberté et cette audace, à l’exemple de Marie, pour répondre OUI
à la vocation qui est la sienne. Je souhaite, à chacun de vous, d’oser
se mettre humblement à l’écoute de ce Dieu fragile et vulnérable et
pourtant tellement puissant dans l’amour qu’il offre et dans la
confiance qu’il fait ; de trouver en Marie, le modèle qui nous montre
comment laisser la Parole de Dieu nous parler, nous façonner, nous
révéler et nous guider en éclairant nos choix et le chemin d’humanité
et de fraternité qui m’est propre et qui rendra heureux ceux vers qui
je suis envoyé.
Évidemment, je peux attendre
patiemment et pieusement que l’Ange, ce porte-parole de Dieu vienne
frapper à ma porte pour l’ouvrir et recevoir sagement son message. Mais
je peux aussi, malgré les obstacles, entendre la Parole m’interpeller,
accepter qu’elle me rejoigne dans les cris de douleurs de ce monde en
genèse. Je peux même ouvrir la porte de mon cœur sans que personne n’y
frappe pour s’aventurer dans la vie fraternelle pour voir ou entendre,
dans ce frère souffrant ou cette sœur désespérée, dans cet enfant perdu
l’image du fils de Marie à aimer et à accompagner ! Notre humanité est
blessée par les murs de la peur. Dépassons ces peurs qui ferment nos
cœurs pour les ouvrir à la différence et entrer en relation. Bien sûr
il faudra sans doute se reconnaitre vulnérable pour comprendre l’autre
en écoutant son histoire mais c’est le chemin du serviteur de l’amour.
Aujourd’hui, nous avons toute la
bible pour nous nourrir. Laissons la résonner dans le secret de notre
cœur ou bien en équipe, en paroisse et même en famille. Laissons
résonner la Parole pour l’entendre nous dire le dessein de Dieu,
l’entendre nous redire : « oui, je t’aime, tu as du prix à mes yeux, tu
es plus beau, plus belle, que tu n’oses le croire. Accepte l’aide de
l’Esprit du Christ pour accomplir ta vocation, la plus humble, la plus
discrète peut être, mais celle qui te rendra heureux, libre et fera de
toi, comme Marie, un témoin lumineux et contagieux de mon amour au
milieu du monde ».
Marie, mère tendre, présence
attentive et discrète, aux côtés de son Fils, convaincue et confiante
dit aux serviteurs de la noce : « faites tout ce qu’il vous dira. ».
Marie, toujours présente dans l’Église, maternelle et douce, s’adresse
encore à nous, les serviteurs de l’Eucharistie, les serviteurs et les
invités aux noces de l’Agneau « faites tout ce qu’il vous dira. ». que
nous dit-il ? « Aimez-vous comme je vous ai aimés …jusqu’à engager
votre vie ! » Voici donc un vœu essentiel pour le reste de notre vie «
aimons-nous les uns les autres pour que les habitants du monde sache de
quel amour Dieu les aime. » parce que chaque humain est fait pour aimer
et être aimé.
Patrick DOUEZ, diacre permanent
1er janvier 2017