11 novembre 2016
Messe pour la paix
2 Jn, 4-9; Lc 17, 26-37.
En ce jour du 11 novembre, nous commémorons la signature de l’armistice
de 1918 dans un wagon désaffecté à Rethondes, en forêt de Compiègne. La
fin de la grande guerre qui avait fait 9 millions de morts dans les 2
camps laissait espérer la paix. Mais 20 ans plus tard, la seconde
guerre mondiale éclatait et reléguait (avec ses 66 millions de morts)
la première au second rang. Aujourd’hui encore, la paix est le rêve de
l’humanité, mais c’est un bien fragile car il est plus facile d’entrer
en guerre que d’en sortir. Dans les actes du Concile Vatican II, le
document « Gaudium et Spes » nous rappelle que « la paix n’est jamais
chose acquise une fois pour toutes, mais sans cesse à construire » :
« La paix n’est pas une pure absence de guerre et elle ne se borne pas
seulement à assurer l’équilibre des forces adverses ; elle ne provient
pas non plus d’une domination despotique, mais c’est en toute vérité
qu’on la définit « œuvre de justice. » …la paix n’est jamais chose
acquise une fois pour toutes, mais sans cesse à construire… La ferme
volonté de respecter les autres hommes et les autres peuples ainsi que
leur dignité, la pratique assidue de la fraternité sont absolument
indispensables à la construction de la paix. Ainsi la paix est-elle
aussi le fruit de l’amour qui va bien au-delà de ce que la justice peut
apporter. » GS N°78
« Ainsi la paix est-elle aussi le fruit de l’amour qui va bien au-delà
de ce que la justice peut apporter. » Vous avez entendu que, dans sa
2ème lettre, St Jean faisait retentir le commandement du Seigneur : «
Aimons-nous les uns les autres… Tel est le commandement selon lequel
vous devez marcher. » C’est bien cette force de l’amour qui a poussé St
Martin à partager son manteau avec un pauvre homme aux portes
d’Amiens. C’est bien cette force de l’amour qui fait que l’on ne
peut pas rester insensibles aux souffrances qu’endurent tant d’hommes
et de femmes qui se trouvent aspirés dans des conflits qui les
dépassent en Syrie, en Irak, en Palestine, en Afrique. « La guerre
assurément n’a pas disparu de l’horizon humain. Et, aussi longtemps que
le risque de guerre subsistera, qu’il n’y aura pas d’autorité
internationale compétente et disposant de forces suffisantes, on ne
saurait dénier aux gouvernements, une fois épuisées toutes les
possibilités de règlement pacifique, le droit de légitime défense. » GS
N°79
Ainsi, l’Eglise appelle de tous ses vœux la mise en place d’une
structure de gouvernance mondiale : « Il est donc clair que nous devons
tendre à préparer de toutes nos forces ce moment où, de l’assentiment
général des nations, toute guerre pourra être absolument interdite. Ce
qui, assurément, requiert l’institution d’une autorité publique
universelle, reconnue par tous, qui jouisse d’une puissance efficace,
susceptible d’assurer à tous la sécurité, le respect de la justice et
la garantie des droits. » GS N°82
Retenons que la paix ne peut pas être obtenue sans la justice, ce qui
faisait dire à Paul VI : « le développement est le nouveau nom de la
paix. » Combien de conflits prennent naissance dans le fait que les
ressources naturelles sont exploitées au profit d’un petit nombre,
souvent des occidentaux, pendant que les populations indigènes sont
privées de leurs terres ancestrales, de leurs ressources en eau, ainsi
que de leurs ressources minières. Chassés de leur pays tant par
l’accaparement de leurs terres au profit de groupes industriels, que
par les changements climatiques que notre mode de vie induit dans les
pays du sud, nous voyons arriver des milliers de migrants qui viennent
tenter de survivre dans notre vieille Europe. Et nous voilà entraînés
dans une guerre économique où l’on érige des frontières qui laissent
passer les marchandises, mais pas nos frères humains qui meurent noyés
en méditerranée. N’allons pas croire que la responsabilité de cette
absence d’amour n’est que le fait de nos gouvernants. Les Pères
Conciliaires nous disent : « Que l’on prenne garde cependant de ne
point s’en remettre aux seuls efforts de quelques uns, sans se soucier
de son état d’esprit personnel. Car les chefs d’Etat, qui sont les
répondants du bien commun de leur propre nation et en même temps les
promoteurs du bien universel, sont très dépendants des opinions et des
sentiments de la multitude. Il leur est inutile de chercher à faire la
paix tant que les sentiments d’hostilité, de mépris et de défiance,
tant que les haines raciales et les partis pris idéologiques divisent
les hommes et les opposent. » GS N°82
Dans son dessein bienveillant, Dieu qui est notre Père à tous, ne veut
que l’unité de tous les hommes en communion avec son Fils. Mais comme
il respecte notre liberté, son projet n’avance pas très vite et il
cherche des partenaires. Depuis toujours, Dieu propose à l’humanité de
collaborer à son grand projet de paix. « Dans la mesure où les hommes
sont pécheurs, le danger de guerre menace, et il en sera ainsi jusqu’au
retour du Christ » dont l’évangile de ce jour nous parle. Mais
par sa mort et sa résurrection, le Christ a tué la haine et ringardisé
la violence. Bien sûr, pour nous apprendre à surmonter la haine avec la
seule force de l’amour, il fallait qu’il affrontât lui-même la haine et
la dérision. « Qui cherchera à préserver sa vie la perdra. Et qui
la perdra la sauvera. » Pour qu’il nous rende capable de suivre son
chemin, n’hésitons pas à nous abandonner avec Lui dans la foi à la
volonté de son Père. Alors, n’ayons pas peur de demander au Père,
en son nom, ce don de la Paix dont il a assuré ses disciples lors de
chacune de ses apparitions.
Jean-Jacques BOURGOIS
11 novembre 2016 à 11H
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