Commentaire d'évangile

Évangile selon St Matthieu
Mt 6, 1-6. 16-18

Temps du Carême
Mercredi des Cendres

Mercredi 9 mars 2011 
Année A


Nous voici à l’aurore de ce temps liturgique majeur qu’est le carême (vient du latin quadragesima signifiant le quarantième). L’imposition des cendres sur notre front symbolise tout le sens spirituel de cette journée : l’humilité, la pénitence et l’intériorisation. La cendre est un signe de destruction, d’anéantissement, d’abandon. Nous allégeons le fardeau de nos pensées et de nos actes afin de nous concentrer davantage sur le Seigneur, afin de nous réconcilier avec le Christ.

Dans la première lecture, le prophète Joël lance un appel à la pénitence, à un retour vers Dieu (Jl 2, 12). Joël nous invite à intérioriser cet appel : “ Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements. ” (Jl 2, 13a). Le prophète insiste également sur le retrait de toute crainte en nous décrivant un Dieu tendre et miséricordieux lent à la colère et plein d’amour (Jl 2, 13b). Cela n’est pas sans nous rappeler la parabole de l’enfant prodigue (Lc 15, 11-32).

Que nous dit saint Paul dans son Épître aux Corinthiens (2 Co 5, 20-6, 2) ? Il nous dit que nous sommes les ambassadeurs du Christ et que Dieu lui-même nous adresse un appel, un appel à la réconciliation. Le Seigneur nous offre son amour, son pardon ; alors cheminons ensemble vers lui afin de purifier nos cœurs. “ C’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut. ” (2 Co 6, 2).

À l’image du peuple hébreu traversant le désert de Sine vers la terre promise (Ex 16), à l’image de Jésus guidé par l’Esprit Saint dans le désert du Néguev et tenté par le démon, nous devons mener ce combat spirituel afin d’accéder au Royaume éternel de Dieu. Ce lieu qu’est le désert revêt une signification importante : c’est la solitude, le dénuement, le silence et l’austérité, mais paradoxalement c’est le plus beau lieu de rencontre avec soi-même et avec Dieu.

L’évangéliste saint Matthieu nous rapporte la Parole de Jésus à ses disciples leur enseignant le sens authentique de l’aumône, de la prière et du jeûne. Les bienfaits du carême prennent tout leur sens dans la discrétion, le silence et le secret du cœur. Alors notre Père qui est aux cieux nous le revaudra. L’intimité avec Dieu est le secret de la sagesse. Je voudrai citer les belles paroles de frère Élie, membre de la communauté Famille de Saint Joseph : “ Jeûner c’est faire de la place en nous pour permettre à Dieu de nous rejoindre. Jeûner c’est aussi reconnaître que le Seigneur est notre unique nécessaire et que tout nous vient de lui. Jeûner c’est enfin reprendre conscience que la seule chose qui ne vient que de nous et que nous pouvons présenter à Dieu pour qu’il nous en libère : c’est la pauvreté de notre péché. Libérés du trop plein de nous-mêmes nous pourrons alors par la prière rejoindre dans l’intimité celui qui toujours nous précède pour se donner à nous. ”

Concluons ce commentaire toujours avec frère Élie : “ Le carême est chemin vers la vie, chemin de vie. Le Christ nous y précède. N’ayons pas peur de le suivre. Il est déjà vainqueur. Notre combat c’est celui de la disponibilité pour accueillir les fruits de sa victoire. Mais là aussi la grâce nous précède dans la personne même de l’Esprit Saint. ”


David-Marie GESTALDER, catéchumène.

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