« Vous êtes le sel de la terre, » « vous êtes la lumière du monde »
C’est plutôt flatteur vous ne trouvez pas ? Et donc ce texte serait un compliment, une flatterie de Jésus à ses disciples ?
Regardons de plus près car ce texte venant juste après les Béatitudes
du sermon sur la montagne, il vaudrait mieux remettre les choses en
perspectives !
Le sel et la lumière sont indispensables : un repas sans sel ? Une vie
sans sel ? Certains le vivent pour des raisons médicales mais c’est
vraiment difficile et à la longue le mot fade ne convient même plus :
cela coupe l’envie de manger.
Et une vie sans lumière : comme on le dit : circulez, il n’y a rien à voir !
Pourtant on ne met jamais en avant le sel ou la lumière.
En félicitant une cuisinière on ne commence pas par lui dire : « votre
sel est extraordinaire et il est bien mis en valeur par votre repas ».
Et ceci même si c’est du sel de Guérande !
Et en rentrant dans une pièce on ne s’exclame pas devant la qualité de
la lumière artificielle mais plutôt par les objets éclairés.
En fait le sel et la lumière sont des révélateurs pour les plats ou les objets qu’ils mettent en valeur.
La pièce dans laquelle vous entrez n’est pas différente si elle est
dans le noir ou si elle est éclairée : les meubles sont à la même place
et les couleurs des choses sont identiques.
Mais personne n’en profite dans le noir. La lumière révèle la beauté de
ce qui nous entoure, de tout ce qui nous entoure, les belles choses,
les grands objets ou les plus insignifiants. Elle révèle même la
laideur : ne parle-t-on pas des œuvres des ténèbres ?
Ce que Jésus veut dire à ses disciples c’est « allez, partez, soyez
missionnaires » Par le regard d’amour que vous aurez sur les personnes,
les situations, le monde dans lequel vous vivez, vous permettrez à Dieu
de se révéler. Vous n’allez pas changer les gens qui vous entourent
mais vous aller manifester la présence de Dieu dans les plus petits
gestes d’amour de nos vies et peut être enflammerez vous les autres.
Quand on reçoit un sacrement, l’Eucharistie, la Confirmation, le
sacrement du pardon, le sel reprend de la saveur, la lumière brille à
nouveau.
Qu’allons-nous en faire ?
Gardez le sel à l’abri de l’humidité et ne le sortir que sans risque : il se pourrait qu’il ne sale plus rien ?
Et la lumière : mettre une lampe sous le boisseau de peur que le premier courant d’air souffle la flamme ?
N’ayons pas peur d’aller jeter du sel dans le monde, et ainsi redonner le gout de vivre car Dieu nous aime.
N’ayons pas peur d’aller porter notre petite bougie dans les lieux sans
lumière : la plus petite flamme transforme tout : on peut ainsi
retrouver le sens de sa vie. Un sens donné par les Béatitudes ou
l’humilité, la douceur, la pureté et la justice sont des valeurs qui
font vivre.
Alors en route et bonne journée à chacun !
Philippe ARRIVÉ, diacre permanent Commentaire radiophonique enregistré pour Fidélité, Nantes.