Mt 5, 1-12aTemps Ordinaire
31ème semaine, solennité de la Toussaint Lundi 1er novembre 2011 Année AAujourd’hui
nous fêtons dans l’allégresse les saints, les saintes, les bienheureux
et les bienheureuses. Être bienheureux c’est jouir d’un grand bonheur.
Mais le bonheur de quoi s’agit-il au juste ? C’est du latin beatitudo
signifiant bonheur que vient l’expression béatitude. Dans l’Évangile de
ce jour, Jésus nous enseigne les voies conduisant à la félicité
éternelle. La première Béatitude nous indique d’emblée la condition
sine qua non permettant à l’homme d’obtenir la vie éternelle au Royaume
du Père : posséder la pauvreté du cœur afin qu’il soit purifié et
imprégné des dons de l’Esprit Saint. Voilà ce qu’est le Bonheur.Cette
première Béatitude n’est pas sans nous rappeler le récit du riche
publicain Zachée voulant à tout prix apercevoir Jésus au prix même de
sa richesse et de sa renommée personnelles (lecture de l’Évangile de ce
dimanche, Lc 19, 1-10). L’apauvrissement du cœur nous ouvre les portes
du Royaume éternel (Mt 5, 3). L’effort spirituel, le combat contre les
innombrables tentations et futilités de ce monde, l’écoute de la Parole
du Seigneur apauvrit “ la matière brute ” de notre cœur afin d’en
révéler toute la vérité originelle. Ce n’est ni plus ni moins qu’un
lent processus de purification. C’est comme du charbon brut constitué
de carbone qui s’enfonce dans les profondeurs géologiques de la Terre
en y subissant contraintes, pression, variations brutales de
température pour obtenir une structure cristalline carbonée totalement
pure appelée le diamant. Au verset 8 de l’Évangile de ce jour,
Jésus atteste l’aboutissement de ce mûrissement de l’âme : “ Heureux
les cœurs purs : ils verront Dieu ! ”. Nous pourrions ainsi effectuer
un comparatif similaire entre la troisième Béatitude (Mt 4, 6) et la
huitième Béatitude (Mt 4, 11) sur le thème de la justice.Dans
la Béatitude de la douceur (Mt 4, 4), le Christ nous rappelle
l’importance d’être humble : la douceur est la réplique devant nos
frères de l’humilité devant Dieu. Celui qui est humble, est doux avec
ses frères et il obtiendra la terre promise comme ce fut le cas pour
Moïse et son peuple (livre de l’Exode). Vient également la Béatitude
des larmes (Mt 4, 5) : au sein du parcours à l’école des Béatitudes,
réside l’épreuve décisive que Jésus a connue pour atteindre le Père. La
souffrance que les larmes expriment est celle de ressentir dans le
péché l’opposé de la sainteté de Dieu. Ce fut la plus grande souffrance
de Jésus dès son arrivée au monde, tout au long de sa vie, et surtout
lors de son Agonie et lors de sa Passion quand il a prié le Père avec
cris et larmes : “ Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ”
(Mt 27, 46). “ Père, entre Tes mains je remets mon esprit. ” (Lc 23,
46).Le terme du chemin conduisant aux Béatitudes, c’est le
Sacré-Cœur du Ressuscité, Notre Seigneur Jésus Christ. La pratique
persévérante de l’humilité – c’est-à-dire la pauvreté du cœur – conduit
à la purification du cœur. Cette pureté résume le partage dans la vie
de Dieu qui est la Pureté infinie. De la pureté du cœur vient la
tranquillité de l’âme qui rayonne en miséricorde et douceur pour tous
les êtres : “ Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
” (Lc 6, 36).David-Marie GESTALDER, catéchumène.
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