Commentaire d'évangile

Évangile selon St Matthieu
Mt 26, 14-27, 66

Semaine Sainte
Fête des rameaux et de la Passion du Seigneur

Dimanche 17 avril 2011
Année A

Nous voici au seuil de la Semaine sainte, toute l’Église est en effervescence et se prépare à la grande solennité de Pâques. Jésus est de retour du désert, il est accueilli triomphalement à Jérusalem aux cris de “ Hosanna ! Au plus haut des cieux ! ” (première lecture lors de la bénédiction des rameaux, Mt 21, 1-11). Mais un sombre destin se prépare, les Juifs complotent depuis un bon moment, Judas l’un des douze disciples de Jésus chute dans la corruption, il va dénoncer son Maître contre un somme d’argent (Mt 26, 14-16). L’attitude apaisée de Jésus met en évidence la volonté du Père dans l’accomplissement de l’Écriture (Mt 26, 24-25).

C’est au cours de son dernier repas pascal que Jésus institue l’Eucharistie, la plus magnifique action de grâce que Dieu puisse nous offrir. Jésus scelle définitivement avec ses disciples et tous les peuples fidèles son Alliance divine accordant la rémission des péchés (Mt 26, 26-29).

Au jardin de Gethsémani, c’est la fatigue, la tristesse et la crainte qui dominent. La vivacité d’esprit a quitté les disciples qui s’endorment et oublient leur Maître. C’est alors le premier enseignement du récit de la Passion qui se révèle à nous : “ Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L’esprit est plein d’ardeur, mais la chair est faible. ” (Mt 26, 41). Un tel avertissement est le signe évident d’un appel de Dieu à la prière afin de renaître et de renouveler notre désir d’être auprès de Jésus, ce cœur sacré si doux et humble que tous abandonnent (Mt 26, 56).

Au-delà de la tourmente de l’arrestation de Jésus trahi par Judas, demeure cet inébranlable sentiment de sérénité : “ Mon ami, fais ta besogne. ” (Mt 26, 50). Même devant ses juges, Jésus conserve cette ligne de conduite sereine et silencieuse. Face à l’insistance du grand prêtre, il répond : “ C’est toi qui le dis … ” (Mt 26, 64) renvoyant ainsi à sa propre responsabilité l’accusateur.

La solitude et la tristesse de Jésus ont quelque chose de poignant, non seulement le Fils de l’homme va endurer les pires douleurs corporelles, mais son esprit même semble affligé par la souffrance et il peut paraître surprenant que lui, l’ami de tous, le soutien de tous, puisse avoir besoin de l’amitié et du soutien de ses apôtres. Mais n’est-ce pas justement pour les élever à sa propre divinité que Jésus, comme un simple mortel quémande de l’aide à ceux dont il est le guide ? Cette demande est en fait une grâce inouïe et ils n’ont pas compris combien il était nécessaire d’y répondre avec ardeur : ils se sont laissé terrasser par le sommeil alors qu’il fallait plus que jamais demeurer vigilant à ce moment crucial. Entre Dieu le Père apparemment silencieux et ses disciples endormis Jésus, lui, prie sans répit et sa ferveur même illumine le monde.

L’affirmation “ que ta volonté soit faite ” a une résonance sublime, elle n’est pas le fait du dépit mais au contraire d’une volonté indéflectible, porteuse de lumineuses promesses. La tristesse de Jésus n’est pas tristesse elle est promesse de joie car elle est acceptée d’une manière inconditionnelle. Méditons sur cette parole “ que ta volonté soit faite ” et essayons d’en saisir la portée. Cette  acceptation loin de toute passivité ou fatalité recèle une ardente foi en Dieu qui nous protège à jamais de tout mal et nous conduit au Royaume éternel.



David-Marie GESTALDER, catéchumène.


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