Mt 18, 1-5,10,12-14
Temps Ordinaire
19ème semaineMardi 12 août 2014Année A
Voilà bien un conflit de jalousie entre les compagnons de Jésus: "Qui sera le chef ?"
Décidément les disciples ont bien du mal à entrer dans la hiérarchie de
l’Evangile où les premiers seront les derniers. Ils font la sourde
oreille… ils s'inquiètent de leur avenir et se disputent pour savoir
"qui est le plus grand "
Cette dispute à propos de préséance, de partage de pouvoir, n’est pas
si éloignée de ce que nous vivons ;nos relations sont souvent marquées
par des rapports de pouvoir, l’Eglise n’y échappe pas. Et nous sommes
suffisamment lucides pour reconnaître que ce désir de pouvoir est plus
ou moins subtilement enfoui en chacun de nous. Et ça nous montre que
Dieu et les hommes ne sont pas sur la même longueur d’onde. Il y a
malentendu sur le message ?
Jésus ne leur dit pas que c'est mal, la soif de pouvoir, bien orientée,
peut être source de croissance, de progrès, d’émulation (il faut bien
des leaders pour diriger les pays, les collectivités, pour animer un
groupe). Mais elle devient dangereuse quand elle se fait
domination, exclusion des autresl Non Jésus nous emmènent sur un autre
terrain: "Celui qui veut être le 1er, qu'il se fasse le dernier,
le serviteur de tous". (et il le fera : Il mettra le tablier du
serviteur, s’agenouillera devant ses disciples, et leur lavera les
pieds. Attitude inconcevable pour certains…
Jésus poursuit, il prend un enfant, le place au milieu d'eux et
l'embrasse: "Celui qui accueille en mon nom cet enfant…." Le
chemin est indiqué… Cet enfant, ce n'est pas l'enfant roi de
notre époque , non, c'est le petit, du temps de Jésus, incapable de se
défendre, à qui on ne donne pas la parole, souvent à la dernière place
à table…et c'est aujourd'hui le chômeur, l'étranger immigré, le
rom..... Quand Jésus prend un enfant dans ses bras et demande de
l’accueillir,: Il nous demande d'accueillir et de promouvoir ce qui ne
compte pas aux yeux de la société, ce qui est quantité négligeable, ce
qui est marginalisé. Il nous demande, en quelque
sorte,d’embrasser la petitesse.
Comme à son habitude Jésus renverse les perspectives, retourne les
tendances de l'humanité (des grands qui dominent les petits, des forts
qui écrasent les faibles). A nous de réinvestir la terre de notre cœur,
de la travailler pour faire disparaître nos désirs de pouvoir, de
possession, d'honneurs. C'est à un changement radical que nous sommes
invités.
« servir l’homme », n’est ni une faiblesse ni une lâcheté. Se mettre au
service des autres, des plus démunis, des blessés dans leur corps ou
leur cœur, c’est travailler à construire le monde nouveau, celui de
l’amour, auquel nous appelle tout l’Évangile. C’est être grand dans le
service et en amour (grand dans les petites choses du quotidien…
« au ras des pâquerettes »)
« Il nous faut aller vers les hommes, tâche délicate. Le monde
est un immense champ de lutte pour la richesse et la puissance. Et trop
de souffrances et d’atrocités leur cache le visage de Dieu.
Il ne faut surtout pas y aller en compétiteur . simplement être au
milieu de nos frères sans convoitise et sans mépris capables de devenir
réellement leurs amis.
C’est notre amitié qu’ils attendent, une amitié qui leur fasse sentir qu’ils sont aimés de Dieu et sauvés en Jésus- Christ»
demandons au Seigneur de nous aider à mieux servir nos frères.
François CORBINEAU, diacre permanent
Commentaire diffusé sur Fidélité, radio chrétienne de Nantesretour vers l'accueilretour vers l'index des commentaires