Mt 17, 22-33
Temps Ordinaire
19ème semaineLundi 11 août 2014Année A
L’intérêt que suscite cette question de « fiscalité » chez
Matthieu, ne serait-il pas en lien avec son ancienne profession ? Il
est en effet le seul des 4 évangélistes à relater cet épisode.
Selon la loi, chaque juif, même s’il habitait hors de Palestine, devait
payer un impôt pour l’entretien du Temple et pour l’offrande des
sacrifices. Voilà que les percepteurs interrogent Pierre sur la
pratique de son maître à cet égard, soupçonnant même Jésus de s’y
soustraire. Lorsque Pierre rentre à la maison, Jésus prend les devants
et demande à Pierre ce qu’il en pense. Il répond en référence à la
pratique des romains qui ne paient pas les impôts ; mais par contre
font peser de lourdes taxes sur les peuples soumis. Comment ne pas
faire la relation avec ce qui se passe aujourd’hui : de lourdes
taxes pèsent sur le peuple palestinien toujours occupé, emprisonné
derrière un mur, humilié, sans aucune liberté.
A partir d’un événement banal Jésus affirme que le fils du roi ne paie
pas d’impôt à son père ! Jésus est chez lui dans le temple de Dieu, il
n’aurait donc pas normalement à payer l’impôt du temple ! Mais
Jésus ne veut pas faire scandale, ni qu’on le prenne pour un agitateur.
Rien ne sert de provoquer ! Jésus qui va jusqu’au partage total de la
vie humaine, est un citoyen comme les autres qui remplit ses devoirs,
se soumet à la loi religieuse et aux règles publiques. Admirable
humilité du Fils de Dieu, qui « tout en restant de condition divine, ne
revendique pas le rang qui l’égalait à Dieu » dira Saint Paul !
Et dans nos vies, comme dans l’Eglise, n’y a-t-il pas des situations
semblables où l’on pourrait avoir toutes les bonnes raisons de faire
autrement, mais où raisonnablement on évite un scandale parce qu’on ne
serait pas compris. Il ne s’agit sans doute pas de s’écraser mais de
prendre sereinement le temps de la réflexion, du questionnement, de
l’écoute, du dialogue, de la rencontre de l’autre différent qui a lui
aussi quelque chose de bon à dire.
Alors Seigneur aide-moi, moi aussi, à être, dans ma vie de tous les
jours, un homme de dialogue, respectueux de l’opinion des autres,
capables d’écouter, sans imposer mes propres opinions mais en
élargissant le débat, en rappelant le regard aimant de Dieu sur le
monde.
François CORBINEAU, diacre permanent
Commentaire diffusé sur Fidélité, radio chrétienne de Nantesretour vers l'accueilretour vers l'index des commentaires