Mt 14, 22-33
Temps Ordinaire
19ème semaineDimanche 10 août 2014Année A
Peut-être
avez-vous eu la chance de traverser le lac de Tibériade lors d’un
voyage ou d’un pèlerinage en Palestine mais sans doute pas dans les
conditions de cette nuit où la tempête fait rage sur la mer de Galilée
et que Pierre, bien habitué à ces traversées périlleuses, se risque
hardiment à mettre ses pas dans les pas de son maître qui marche sur
les flots et qu’il a reconnu à sa voix familière qui leur dit : « c’est
moi, n’ayez pas peur »
Pierre comprend ce que signifient ces mots qui l’atteignent au milieu
de la tempête. Si son maître marche sur les flots avec cette paisible
assurance, il veut faire de même et se précipiter à sa rencontre…
Au cœur de cette page d’Evangile nous trouvons une phrase clé : « homme
de peu de foi ». Pierre fait souffrir Jésus par son manque de foi.
Pierre qui fait ici l’expérience de la foi enthousiasme facile… à la
foi profonde. Sur ce lac qu’il croyait parfaitement connaître, lui le
marin pêcheur compétent dans son métier, doit passer de la confiance en
lui-même à la confiance en Dieu… un risque, un saut dans l’inconnu, le
beau risque de la foi.
Car la foi n’est-ce pas précisément renoncer à nos sécurités humaines,
de ne plus nous appuyer sur nos certitudes rationnelles, et de nous
aventurer sur les flots. Si Jésus s’est risqué hors de la barque, c’est
parce que c’est là qu’il veut être et que nous le suivions. Nous
touchons là l’inattendu de Dieu. Jésus imprévu, imprévisible fait
perdre pied à Pierre qui sombre un instant dans l’obscurité du doute,
de l’incompréhension.
Jésus qui lui tend la main, ne lui reproche pas d’avoir eu peur ou
d’avoir été présomptueux, il lui reproche d’avoir douté. Etre chrétien
ce n’est pas avoir peur de rien. Bien au contraire cela nous conduit
souvent à prendre des risques, à s’exposer, à courir le risque de la
peur, car malgré toute notre science, notre intelligence, notre
prudence ; tout cela ne suffira jamais à nous faire marcher sur les
eaux ; à quitter la barque de nos enfermements, sortir de nos chapelles
pour nous aventurer sur les flots, pour aller à la rencontre de Dieu
dans nos frères.
La seule question qui retentit pour nous aujourd’hui, comme pour Pierre, est celle de la foi.
C’est dépouillés de nos certitudes, nos vérités propres, nos conforts
que nous sommes appelés à la confiance, pour avancer hardiment, sortir
avec audace au large, aux périphéries, là où on nous attend, là où le
Seigneur nous envoie.
Seigneur calme nos tempêtes, tends-nous ta main !
François CORBINEAU, diacre permanent
Commentaire diffusé sur Fidélité, radio chrétienne de Nantesretour vers l'accueilretour vers l'index des commentaires