Mt 12, 38-42Temps Ordinaire
16ème semaine, Lundi 198 juillet 2021Année B
Vous avez sans doute entendu parler comme moi de ce pêcheur
américain de homards avalé par une baleine à bosse et recraché sain et
sauf quelques minutes plus tard. C’était début juin. Jonas, lui, était
resté trois jours et trois nuits. C’était une autre histoire !
C’est justement cette étrange histoire du prophète Jonas que Jésus
évoque en réponse à la question des scribes et des pharisiens. A cette
question somme toute bien anodine : « nous voulons voir un
signe », Jésus propose une réponse des plus mystérieuses ! Cet
épisode de Jonas dans le ventre du grand poisson, et puis la reine de
Saba, et puis le roi Salomon… On ne voit pas bien le rapport avec la
question !
Pour nous qui connaissons la suite de l’histoire, il nous est facile de
comprendre son allusion aux 3 jours et 3 nuits de Jonas dans le ventre
de la baleine. Nous faisons évidemment la relation avec la mort de
Jésus et sa résurrection le troisième jour. Mais pour les gens de son
temps, ce lien n’avait rien d’évident !
Ce que Jésus reproche à ses contemporains et frères juifs, c’est leur
résistance à se laisser convertir. Alors qu’ils sont membres du peuple
élu, les mieux placés pour croire en la présence du Messie parmi eux,
il leur oppose la foi de personnes étrangères. Les habitants de Ninive
se sont convertis à l’écoute de Jonas, la Reine de Saba a cru en la
sagesse du roi Salomon. Tandis que Jésus considère cette génération
« mauvaise et adultère », des mots très forts qui n’ont sans
doute pas manqué de faire scandale.
Ce qui désole Jésus, c’est le manque de foi de ceux parmi lesquels il
vit, ceux qui le voient agir, ceux qui bénéficient de son enseignement,
de la Parole de Dieu en direct. Pourtant, malgré cette proximité, ces
gens ont du mal à croire.
C’est aussi vrai aujourd’hui, et sans doute de tout temps. Le désir le
plus cher de Dieu, c’est de faire connaître son amour à tous, de se
révéler, de permettre à chacun de comprendre qu’il est aimé de Dieu.
Mais il laisse toujours la liberté de croire ou de ne pas croire. C’est
la contrepartie de l’amour. Parce que son amour est absolu, la liberté
laissée à chacun de croire ou non est, elle aussi, absolue. Notre
responsabilité est donc pleinement engagée. Il ne tient qu’à nous de
croire ou pas. Jésus nous propose son amour, il nous l’annonce, il nous
le donne. Il est de notre responsabilité de l’accueillir ou de
l’ignorer.
Finalement, ce passage d’évangile qui paraît si obscur au premier
abord, est une manière de nous ouvrir les yeux sur le lien indissoluble
entre l’amour, la liberté et la responsabilité. Pas d’amour sans
liberté, pas de liberté sans responsabilité. Et l’amour est premier.
Pour mieux comprendre cette réponse de Jésus, je vous invite à relire
le livre de Jonas. Il est très court, 4 chapitres. Il montre justement
comment Dieu fait appel à la responsabilité de Jonas, en lui proposant
son amour pour le conduire à la liberté. Quitte à passer 3 jours et 3
nuits dans le ventre d’une baleine !
Daniel BICHET, diacre permanent.
Commentaire diffusé sur Radio Fidélité, radio chrétienne de Nantes.
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