Mc 7, 31-37Temps Ordinaire Vendredi 14 février 2014 Année A
Aujourd’hui encore nous suivons Jésus en dehors des
villages juifs : nous sommes chez les païens.
Et une fois de plus Jésus est
accueilli et reconnu par ceux qui ne sont pas sensés le reconnaitre en
premier. Car les juifs connaissaient bien les paroles du prophète Isaïe
(Is 35, 5-6), Ils connaissaient bien la Loi, les prophètes à une époque
où les livres n’existaient pas et que la tradition orale et la mémoire
de chacun étaient de règle.
Souvenez-vous de la question que
Jean Baptiste pose à Jésus depuis sa prison : « « Es-tu celui qui doit
venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »[Et] Jésus leur répondit
: « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles
retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés,
et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres
reçoivent la Bonne Nouvelle. » (Mat 11, 3-5)
Pourquoi les juifs qui connaissaient tout cela n’ont pas reconnu et
accueilli Jésus comme le Messie ? C’est un grand mystère mais nous
pouvons en tirer deux leçons :
- La première c’est que
tous sont appelés à suivre Jésus, fins connaisseurs de la Parole de
Dieu où ignorants tout cela. Comme le disait le titre d’un film
retraçant la vie de Ste Bernadette : « il suffit d’aimer » et aussi de
donner toute sa confiance à Jésus.
- La seconde c’est qu’en écoutant
la Parole de Dieu, Jésus, qui nous parle dans les Evangiles, nous
pouvons être surpris et un peu déboussolés : la nouveauté que Jésus
apporte dans nos vies fait fi de toutes nos constructions
intellectuelles qui sont là pour nous rassurer. Les règles et les
murailles que nous bâtissons ne sont rien devant la puissance de
l’amour de Dieu.
La liberté de Jésus et le message
d’amour qu’il nous porte de la part de Dieu son Père, vont bien au-delà
de ce que l’on essaye d’imaginer et tous les saints de l’histoire ont
bien montrés qu’en suivant Jésus on traverse les frontières, les
barrières qui séparent les hommes, pour aller les uns vers les autres,
vers les plus pauvres, les plus fragiles : regardez St Vincent de Paul
ou Frédéric Ozanam, Mère Térésa de Calcutta et Jean Paul II.
Notre pape François essaye de nous le dire autrement : allez dans les périphéries !
Pour transmettre la Foi il faut
aimer la personne à qui l’on s’adresse et oublier les calculs, les
règles, et les habitudes
Mais comment faire ? Regardons Jésus : « Jésus l'emmena à
l'écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles ; et,
prenant de la salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au
ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! »
Aller à l’écart, loin de la
foule, au calme, dans un lieu de prière et lever les yeux vers le ciel
c'est-à-dire appeler l’Esprit Saint à notre aide, pour qu’il ouvre
notre cœur, qu’il ouvre nos yeux : l’essentiel est invisible pour les
yeux : « on ne voit bien qu’avec le cœur » : faisait dire St Exupéry à
son Petit Prince.
Jésus, apprends-nous à chasser
les peurs qui nous empêchent d’aller en terre inconnue, vers les
personnes qui sont différentes. Apprends-moi à me tourner vers L’Esprit
saint. Alors je pourrai écouter ceux qui ont besoin de parler et qui ne
le peuvent pas, et donner une Parole de vie à ceux qui n’entendent pas.
Alors en route et bonne journée à chacun !
Philippe ARRIVÉ, diacre permanent
Commentaire diffusé sur Fidélité, radio chrétienne de Nantes
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