Mc 7, 1-13Temps Ordinaire Mardi 11 février 2014 Année A
Aujourd’hui encore les juifs pratiquants respectent
613 commandements qui orientent des aspects de la vie quotidienne ou
sociale.
Et c’est pour eux un moyen de suivre Dieu. Voilà le raisonnement :
essayer d’observer les commandements les plus quotidiens, même si je
sais qu’apparemment ils n’ont pas de rapport avec la vie éternelle ;
mais je sais qu’ils ont été donnés par Dieu à Noé ou à Moïse. Les
pensées de Dieu sont tellement éloignées des miennes, que je préfère
suivre les commandements de Dieu, essayer d’en découvrir la
richesse et la profondeur pour espérer m’approcher de sa sagesse et lui
être fidèle.
Nous avons l’impression qu’en
employant cette insulte « hypocrites », Jésus rejette toute cette
pratique. Saint Paul dira même « nous étions enfermés sous la
garde de la Loi » comme si cette loi nous empêchait d’approcher Dieu !
Ce que veut nous dire Jésus, ce
qu’il aurait voulu que comprennent les pharisiens, c’est que la Loi est
un moyen et pas une finalité.
Le formalisme est un danger qui guette tout croyant, juif ou chrétien.
Et la Loi appliquée de manière trop formelle empêche de développer la
vie et la liberté.
L’exclamation de Jésus « hypocrites » est elle une insulte ou une lamentation ?
Car les règles qui nous ouvrent
des chemins de liberté dans des domaines autres que la religion, nous
entourent chaque jour. Par exemple en cuisine on ne mélange pas
facilement le sel et le sucre. Selon l’ordre dans lequel on mélange la
farine, l’eau et les œufs, le résultat sera différent.
Autre exemple, en musique, il existe des règles que l’on appelle le
solfège et qui commande au compositeur pour que la mélodie soit
agréable à notre oreille.
Quand Jésus donnera son nouveau
commandement d’amour, il n’effacera pas cette quantité de petits
préceptes mais les transcendera en mettant l’amour en premier. L’amour
de Dieu et du prochain. En y réfléchissant bien, cela devrait nous
suffire à régler nos vies en Dieu : si j’aime Dieu et mon prochain, je
respecterai sa vie (tu ne tueras pas), je respecterai sa propriété, sa
famille.
Pourtant nous avons besoin de
préciser cela. St Jean nous dira même: « Celui qui dit : « Je le
connais », et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur :la
vérité n'est pas en lui. » (1 Jean 2, 4)
Si nous connaissons des juifs
pratiquants, nous trouvons parfois que les détails de la Loi sont
pesants. Et les juifs trouvent peut être que nous ne sommes que dans la
louange et la prière et que notre religion n’est pas inscrite dans la
vie pratique.
Changeons de regard et
choisissons de regarder la vie avec le regard de Dieu c'est-à-dire avec
amour. Nous verrons que dans chacune de nos vies il y a des petits
détails qui sont contraires à cet amour. Que nous avons besoin de
repères, de balises, pour nous aider à nous poser la question : par ce
geste ou cette parole est ce que je suis témoin de l’amour de Dieu pour
moi et mes frères ?
Alors en route et bonne journée à chacun !
Philippe ARRIVÉ, diacre permanent
Commentaire diffusé sur Fidélité, radio chrétienne de Nantes
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