Mc 11, 11-25Temps Ordinaire
8ème semaine, Vendredi 4 mars 2011 Année AVendredi 4 mars 2011
8e semaine du temps ordinaire
Évangile du jour : Mc 11, 11-25
Nous
voici au chapitre 11 de l’Évangile selon saint Marc. Situons le
contexte : Jésus accompagné de ses disciples est en marche vers
Jérusalem. Il est monté sur un âne et entre triomphant dans la ville,
les habitants expriment dans une allégresse puissante leur joie, c’est
l’institution du sanctus que tout prêtre chante à l’issue de la préface
eucharistique : “ Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du
Seigneur ! Béni le Règne qui vient, celui de notre père David. Hosanna
au plus haut des cieux ! ” (Mc 11, 9-10).
Cette arrivée
messianique de Jésus et le constat qu’il va effectuer dans le Temple
vont être décisifs vis-à-vis de l’enseignement qui découle de cet
extrait de l’Évangile. Nous sommes le soir, Jésus inspecte ce qu’il se
passe dans le Temple (Mt 11, 11) puis il demeure à Béthanie avec ses
disciples jusqu’au lendemain. Le récit du figuier maudit (Mt 11, 13-14)
nous semble à première vue injuste et excessif, mais en réalité il faut
en comprendre le sens spirituel : l’arbre en lui-même est Israël, ses
feuilles sont les œuvres du Temple n’ayant aucune connotation de piété,
c’est une accumulation d’offrandes et de sacrifices qui ne produisent
pas de conversion réelle du cœur. La saison des figues (Mt 11, 13b)
c’est le fruit produit par le peuple lors de la venue du Messie.
Les
actions de Jésus au sein du Temple sont des gestes prophétiques
destinés à nous faire comprendre que les divers sacrifices anciens ne
sont pas une finalité spirituelle en soi. Le Messie, en la personne de
Jésus, vient nous enseigner une nouvelle forme de relation avec Dieu le
Père : la prière. Saint Marc dit dans le récit du figuier que Jésus a
faim. Dans l’Évangile selon saint Jean, Jésus déclare : “ Ma
nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et
d’accomplir son œuvre. ” (Jn 4, 34). Dieu nous offre le salut par la
réconciliation avec “ Notre Père qui es aux cieux ”. Mais encore
faut-il que notre âme soit en mesure d’accueillir cette grâce du
Seigneur.
Jésus nous dit que oui c’est possible en élevant notre
cœur et en le tournant vers le Seigneur comme chacun de nous le disons
lors de la liturgie eucharistique entre la prière sur les offrandes et
la préface. Jésus est le Temple qui doit être adoré. À ce propos,
citons un extrait de la parabole de la Samaritaine au bord du puits en
présence de Jésus assoiffé dans l’Évangile selon saint Jean (Jn 4,
23-24) : “ … l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais
adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les
adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui
l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. ” C’est
en union avec Dieu par la foi qu’il faut prier non plus dans un temple
lapidaire, mais dans le temple de notre cœur là où réside la splendeur
éternelle du Père.
Je souhaiterai conclure ce commentaire par
cette prière : “ Seigneur, si tu inspectes du regard nos pauvres vies,
elles ne pèseront pas lourd devant toi : tu risques de rester sur ta
faim ! Mais ne maudit pas l’œuvre de tes mains : prends pitié de nous,
et apprends nous à nous enraciner dans la foi, afin que la sève divine
de l’Esprit Saint rende féconds nos figuiers stériles et que nous
portions du fruit en abondance dans le Royaume qui vient. ”
David-Marie GESTALDER, catéchumène
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